Triste fin pour le mariage gay…
Quelques boulevards du pays étaient emplis il y a quelques semaines des défilés de la Gay Pride et des revendications politiciennes de gaillards opportunistes tels que Lang, Mélanchon ou Joly, qu’on vit le soir sur les écrans en train de revendiquer d’une seule voix l’instauration du mariage gay et celle de « l’homoparentalité ». Même Villepin (que ne ferait-il pas ?) trouve qu’après tout, si, d’un côté, on rend obligatoire le vote, autant autoriser, de l’autre, le mariage gay…
Si ce curieux mariage gay s’invite aussi tôt dans la campagne présidentielle, c’est parce qu’il ménage la possibilité d’un débat d’opinions aussi formidable que simpliste, à la maison comme au bistrot : ce mariage-là, qui que l’on soit, on ne peut-être que pour ou contre. Au-delà des intérêts réels qui pourraient être ceux des homosexuel(le)s, et des avis de tous, hétéros et homos sur cette question, on comprend dès lors pourquoi c’est la question qui intéresse les politiciens de tous crins : jetée en pâture sur la place publique, elle devient (parmi d’autres) une question faiseuse d’opinions. Et donc, éventuellement, de clivages et de votes.
Il fut un temps où l’idée même, laissant de glace, n’aurait pas même été posée. C’était celui de Wilde et de Gide, de Proust et de Cocteau, de Coco Chanel et de Joséphine Baker. L’idée d’un mariage homosexuel leur aurait sans doute fait horreur, comme par ailleurs pouvait leur faire horreur l’uniforme ou la soutane, en tant qu’emblèmes divers d’un ordre établi volontiers honni. Mais on était, alors, d’un autre courant d’opinion, au sens où l’on parle aussi de courant d’air. On ne cherchait pas en ce temps là à ce que tout le monde soit égal, pareil, normal.
Aujourd’hui, triomphe cette double et étrange revendication de la part des homosexuels de la Gay Pride (revendication collective, relayée par des associations, des artistes, des médias et tout à la fin de la chaîne par des hommes politiques, notez-bien !) : revendiquer une identité différente et être semblable à la norme.
No Pasaran est devenu pour eux No Discrimination : Touche pas à mon gay, variante de Touche pas à mon pote, et bientôt de Touche pas à tout ce qui pourra servir à diluer l’exigence intellectuelle et la connaissance des histoires de chacun dans la soupe de ce nouveau tabou dogmatique où droit à la norme et droit à la différence se monnayent. Tout ça parce que l’ordre mondial qui a choisi d’imposer partout le libre échange a aussi partout besoin de ne plus discriminer (du moins en apparences et en formules toutes faites) les individus ; on vend donc de tout à tous, y compris le mariage aux homos qui seront bientôt prêts à se damner pour obtenir ce dont il y a cinquante ans, aucun n’aurait voulu : libéraux et libertaires les acclament au sommet de la pyramide.
Pour voir l'interview, cliquez ici.
Juliane Damon-Scowcroft - News of Marseille
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