Triste France
La situation sociale désastreuse que connaît la France aujourd'hui est l'expression de la déroute économique, sanitaire et morale d'un pouvoir en déliquescence. Totalement étranger à ses concitoyens, Macron reste indifférent à leurs souffrances dont il est largement responsable.
Plus la France s'enfonce dans la crise, plus la répression contre les opposants devient brutale et la propagande intense, futile et cynique. Sans projet pour le pays, Macron tourne sans cesse sur lui-même et sur son seul et unique objectif : rester « quoi qu'il en coûte » au pouvoir. Il est déjà en campagne électorale alors même qu'il n'a ni vision ni perspective d'avenir à part celle de servir encore et toujours les plus riches. Car il a pour lui les puissants, les médias, les instituts de sondage, l'armée, la police etc.Victor Hugo disait de Napoléon le petit :« M. Louis Bonaparte a réussi. Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte » (1).
Macron n'invoque les valeurs de la République que pour mieux les ignorer, les mépriser, les fouler aux pieds. Sa rhétorique sur l’État de droit, la séparation des pouvoirs, la liberté d'expression, de manifestation etc. n’a de sens que dans le contexte de la propagande. En dehors de ce cadre, elle ressemble à des sons vides de tout sens. Son discours démagogique n'a d'égal que le vide de son programme politique.
Il invente des ennemis et montre du doigt les jeunes des quartiers populaires, les musulmans, les « séparatistes » etc. comme responsables de tous les maux et de tous les malheurs de la France. « Notre pays est malade. Il est malade d’un séparatisme dont le premier, le séparatisme islamiste, gangrène l’unité nationale » (2) disait son ministre de l'intérieur Gérald Darmanin lui-même accusé de viol par deux femmes. Cette fabrication de boucs émissaires permet aussi de décharger la colère populaire sur les victimes de la crise tout en épargnant ses véritables responsables dont il fait partie.
Paradoxalement, Macron puise sa force dans sa faiblesse. Il se nourrit des drames du chômage, de la précarité, de la misère et des frustrations d'une partie de la population, hélas, de plus en plus importante. Car la misère matérielle et morale, le délitement des rapports sociaux, engendrent souvent désespoir et résignation.
Macron est nourri par la puissance de l'argent qui le protège et le maintient à la tête de l'Etat. Elle met à sa disposition une arme redoutable : les grands médias et les instituts de sondage qui jouent un rôle déterminant dans le maintien et la reproduction de cette situation. Déjà, pour les élections présidentielles de 2022, ils donnent « Macron et Le Pen au coude-à-coude au second tour » alors même que les citoyens n'ont pas encore voté ! (3). Ainsi, les moyens de communication de masse demeurent l’instrument le plus efficace pour anesthésier une population déjà traumatisée et démobilisée par une gestion criminelle de la pandémie et par ses terribles conséquences économiques, sociales et psychologiques. Pire, les mensonges véhiculés et répétés inlassablement par les médias sont parfois acceptés et intériorisés par les plus démunis. Le contenu mensonger de cette intense propagande idéologique, bien qu'il soit contredit quotidiennement par les faits, s'efface pour ainsi dire totalement. Les dominés participent ainsi, sans vraiment le vouloir, au maintien de leur propre servitude. La propagande, la manipulation et l’endoctrinement permanents remplacent l’information, le faux devient vrai, les apparences se confondent avec la réalité et la différence entre ce qui est juste et ce qui est erroné reste difficile à établir. Les intérêts d'une classe, la bourgeoisie, deviennent ceux de toutes les classes ! Les opprimés ainsi conditionnés sont amenés à choisir « librement et démocratiquement » leurs oppresseurs.
La mission fondamentale de Macron est de servir les puissants. C'est sa raison d'être. Pour les plus démunis, pour les travailleurs, il n'a absolument rien à offrir à part les mensonges, les promesses, les illusions et la répression sauvage en cas de résistance et de révolte. Le Mouvement des Gilets jaunes est un exemple éloquent à cet égard.
La démocratie bourgeoise, même si elle reste utile pour arracher quelques avancées économiques et sociales, ne peut jamais traduire la volonté réelle et les aspirations profondes de la majorité des travailleurs et des salariés en général. Elle permet surtout de perpétuer les intérêts de la classe dominante en donnant l'illusion qu'elle est la seule et l'unique possibilité du changement.
Mais la crise du capitalisme qui produit une telle pourriture au niveau politique, engendre en même temps les conditions matérielles de résistance et de lutte pour briser les chaînes de cette servitude.
Mohamed Belaali
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(1)Victor Hugo « Napoléon le Petit ». Editions l'Escalier (2013), page 42.
(2)https://www.assemblee-nationale.fr/15/cri/2020-2021/20210144.asp
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