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Trois jours avec Cyril, une vie avec Nicolas Deloffre

Jeune rappeur francilien vivant à La Réunion, Nicolas Deloffre a récemment écrit un roman sur le déclin humain et spirituel de l’Occident vu de la « France d’en bas ». Livré avec un CD contenant 4 chansons, « Jihad, trois jours avec Cyril » est un ouvrage intéressant à plus d’un titre.

Alter égo littéraire de Nicolas Deloffre (son blog : http://ndeloffre.blogspot.com/), Cyril y croise divers personnages traités avec chaleur même lorsque ces derniers ne sont guère méritants. Si la chaleur humaine est présente, les odeurs sont récurrentes au sein de ces pages au fort parfum de spiritualité. Son écriture assez rythmée conduit le lecteur à ne jamais décrocher, à encore moins « psychoter » sur un paragraphe en particulier malgré cette accumulation de détails rendant la description des lieux et des personnages encore plus précise.

On ne peut que l’aimer, Cyril, avec ses manies analytiques et principes rigoristes. Ce même rigorisme qu’on retrouve chez un René Guénon ou Le Libre Penseur dont les influences planent au-dessus de ces 163 pages. Au-delà de tout parti pris religieux ou philosophique, on ne peut qu’adhérer au mode de vie spirituel de Cyril, dénué de tout matérialisme, authentiquement musulman et enjoliveur de conscience. Une matrice des plus respectables dont feraient bien de s’inspirer nombre de jeunes des quartiers populaires noyés dans la société de consommation, la fausse rébellion, l’argent facile, la fascination pour les putes, l’égo, le paraître… la perversion.

« Jihad, trois jours avec Cyril » est un livre à faire lire à tous les islamophobes de France. Ni plus, ni moins. A ceux qui s’intéressent de près ou de loin à la spiritualité, à la métaphysique et même à la géopolitique. Pas mal de passages savoureux sentent bon le sens critique populaire, le bon sens tout court. On y décèle une cohérence dans la vision d’ensemble tout au long de sa narration. Il y a notamment cette page 135 pour le moins optimiste : « tout ce qu’il nous reste à faire, c’est continuer d’informer. Par la vérité on fait naître l’espoir. Avec l’espoir on fait naître la détermination. Et quand la détermination est forte, les gens se réforment et s’auto-disciplinent. » De la vérité à l’espoir, il y a toutefois une sacrée barrière. Idem entre la détermination et l’autodiscipline. Malgré toutes ces difficultés, cette persévérance optimiste s’avère aussi salutaire que bénéfique.

La lutte pour la vérité et l’islam sont les deux mamelles de Nikemsi (nom de scène de Nicolas Deloffre), presque ses deux raisons de vivre. Cette lutte, c’est au fond une lutte intérieure qu’on pourrait qualifiée de remise en question métaphysique. Une lutte noble et spirituellement progressiste qui suit, tout autant que l’islam, le personnage principal.
Certains passages, sortes de vérité générale, rappellent d’ailleurs mon dernier bouquin : « la vie est une lutte », « les victimes idolâtrent leurs bourreaux » etc… Nicolas tire de son phrasé -souvent coranique- une philosophie humble et honnête. Ses écrits pourront parfois paraître redondants car trop islamo-centrés pour un non musulman. C’est l’un des rares bémols que je me permettrais de relever sur cette œuvre globalement chaleureuse et positive qui se lit facilement et agréablement, l’auteur ne cherchant point à faire de zèle au niveau du style.

Il y a, enfin, ce côté voyou repenti chez Cyril qui, dans le registre de son attachant copain La Tronche, nous fait un peu penser à la fin de « La chanson du loubard » de Renaud, quand celui-ci en appelle finalement au bon Dieu. Et puis cette mélancolie continue et palpable dans le moindre mot qu’on est pris d’empathie pour tout ceux qui souffrent comme lui.
Alors pour éviter de s’enfoncer dans la tristesse et la mélancolie, on va lutter et faire comme Nicolas dans sa chanson « Applaudissez », on va chanter en cadence, tous ensemble, ces quelques couplets de vérité :
« …Ne vois-tu pas les troupes armées anéantir les frontaliers de la Judée ? Ils veulent installer le faux messie en Israël pour qu’il imite Jésus et contrôle ses adeptes. Ils doivent pour cela posséder Jérusalem et envoyer les soldats sur les descendants d’Ismaël. […] Les dominants rendent un culte à Satan. Au bas mot, Obama n’est qu’un pantin impotent. […] La récession conduit à la fin de la monnaie. Le dollar et l’euro devront s’effondrer. Le chiffre de la Bête sur le front et au poignet seront les seuls moyens pour vendre ou acheter. […] La fin approche, les croyants applaudissent, prêts à lutter contre les troupes de l’Antéchrist. Les croyants modestes purifient leurs armes, se réjouissent d’être de ceux que les médias méprisent… »
 
Source : http://johanlivernette.com/index.php?option=com_content&view=article&id=84:trois-jours-avec-cyril-une-vie-avec-nicolas-deloffre

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