Trois Mages en Fin de Course
Bientôt le jour des Rois, petite fiction d’accueil et quelques arrêts sur l’année 2020.
Cette année-là (an de grâce 2020) Jésus avait décidé de naître dans les Cévennes, un vingt-quatre décembre à minuit, heure de Paris. Il n’y avait en effet au Proche-Orient plus de crèche à paille nulle part, toutes flambées. Les checkpoints, ports en cendres* et missiles divers entravaient la logistique de l’événement que le monde attendait. Idem en Californie*, tandis qu’à Rome*, y avait-il encore un pape ?
En revanche, les Cévennes* disposaient de tous les éléments nécessaires à la Nativité.
Un jeune agriculteur bio cévenol avait laissé à la disposition de la Sainte Famille apparue le 24/12/2020 au soir, son modeste abri en pierres, le puits dans la cour, trois gros jambons fumés, un petit vin de derrière les fagots et un joli berceau rempli de foin parfumé. Il y avait aussi un bœuf, un âne, un fusil sous la paille et quelques moutons masqués. Le préfet Hérode craignait en effet pour ces ovins la tremblote ; ainsi que la vache folle pour le bœuf.
Le jeune berger avait muselé ses moutons bien malgré lui, lorgnant sur le fusil au cas où s’inviteraient des fureteurs. Cependant le bœuf, refusant le chiffon, réchauffait de son souffle le nouveau-né dans ses langes. Les moutons en bêlaient de dépit.
Les villageois rendaient visite chaque jour au divin Enfant malgré le couvre-feu à dix-huit heures. Sous l’étoile du Berger à l’éclat bienveillant, les forêts mystérieuses s’endiamantaient de givre et la planète se réchauffait grâce aux nouvelles technologies*.
Les trois rois mages, depuis le lointain Orient, hâtaient leurs préparatifs, fort inquiets, partagés entre conjectures et conjoncture. Ils avaient rempli les coffres de leurs Rolls en or massif de cadeaux somptueux, achetés en solde par cargo spécial dans les magasins de New York et Paris, fermés trop longtemps et ravis d’écouler leurs stocks.
Mais le plus beau des cadeaux, c’était l’or, l’encens et la myrrhe* qui guérissent tout, même le covid, remèdes qu’ils portaient cachés dans leurs chaussettes et qui passeraient tous les contrôles, grâce à la protection de certains anges gardiens qui savent quand il faut sonner ou non de la trompette*.
Après s’être réunis à grand peine au Liban, les rois mages s’apprêtèrent à prendre un avion privé pour la France. Hélas, en débarquant à Lyon, ils se trouvèrent immédiatement placés en résidence surveillée pour dix jours.
– Nous devons être arrivés auprès de l’Enfant le 6 janvier ! se désolaient-ils, en vain. Et il n’y a aucune raison de nous mettre à l’isolement ! Nous testons tous négatif !
– Vous savez parfaitement, vos Sommités, répondit le préfet Hérode*, que les tests c’est bidon, depuis qu’une papaye est sortie positive. La meilleure solution, c’est la quarantaine sélective pour tous ceux qui ne me plaisent pas. Mais pas de souci, vous serez remplacés !
Il comptait bien se moquer d’eux pour des raisons de lucre et d’autosatisfaction, et passa tout aussitôt un coup de fil identique à trois de ses amis les plus chers (à l’usage), l’un après l’autre.
– Allô ! Ça te dirait de jouer les mages en France profonde ? Rapplique, c’est comique, tu t’ennuies sans Opéra, et ça va rapporter en bitcoins, sans compter les présents du Minot, tous entassés dans mes entrepôts. N’oublie pas mon pourcentage, c’est cadeau (pour moi).
Les trois lascars contactés, dès le premier janvier se présentaient chez le préfet Hérode.
– Je serai Melchior, décida Jacques Attali, d’un air malin.
– Et moi Gaspard, dit Bill Gates, gloussant rien qu’à l’idée de tromper son monde.
– Et moi Balthazar, bredouilla Tedros Adhanom Ghebreyesus,qui avait besoin de se mettre au vert pour un moment. Il redoutait les jours suivant le 6 janvier 2021, pour des raisons* trop longues à expliquer. J’ai l’impression, continua-t-il, que nous ne ferons pas illusion auprès des santons. Nous avons tous comme qui dirait un drôle d’air, presque une marque invisible.
– Qu’est-ce que tu vas chercher ! éluda Bill Gates. Il n’y a pas écrit « gros pourri » sur ta trogne !
– Non certes. Mais dans mes cellules…
– Une fois bien grimés tous les trois, ces bouseux n’y verront que du feu, le coupa Bill. Mon plan, c’est de m’emparer du jour des Rois, Noël l’ayant échappé belle, car je ne sais plus trop quoi désacraliser, à vrai dire. Je dois imposer le culte du néo-dieu covide à la place du culte ancré, en le ritualisant par des marées et des ressacs. Le vaccin transgénique a du plomb dans la fiole ; les Français n’en veulent pas, malgré mes arguments persuasifs. Ils verront de quelle seringue je me pique, les Gaulois réfractaires.
– Pique-toi c’est ça, intervint le pseudo Melchior-hallali*. Pense aux autres, un peu, espèce d’égoïste. Je trouve, moi, qu’il faut laisser la priorité aux très-anciens, pour le vaccin. J’ai le sens du sacrifice : eux d’abord, moi jamais.
– Dis plutôt que tu ne sais trop bien ce qu’il y a dans ce vaccin, répondit le faux Gaspard, venimeux. Je ne suis pas mage, mais je m’en doute un peu. Hors de question que les marmots* de ma famille soient injectés avec ton truc composite.
– Mon truc ! s’indigna le pseudo Melchior, grimaçant de colère, alors que je n’y connais rien. Comme tu y vas. Le fruit de dix ans de ruse collective acharnée, au moins. J’aime trop les gens, c’est tout. Ah leur santé ! ça me tracasse à un point.
– Moi leur santé ne me fait ni chaud ni froid, avança timidement le faux Balthazar. Je préfère big Pharma, c’est plus rentable. D’ailleurs il y a trop de locataires en retard de loyer sur ma planète.
– Ta planète, tu veux dire la mienne, interrompit Bill Gates. Mais assez de palabres.
Il jeta sur la table les tuniques richement brodées des vrais rois mages, une barbe postiche et des masques en papier.
– Pourquoi ces masques ? s’étonna le simili-Balthazar. Il y a des médicaments parfaitement efficaces, des vitamines. Nous ne risquons rien.
– Encore une fois, pensez aux autres, dit le faux Melchior tout fripé. Les autres, ils n’auront pas droit aux médicaments.
– Les autres, en voilà un concept, se gaussa Bill Gates. Les masques sont faits pour que le bulot cesse d’exister. D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi les gens se le mettent sans broncher. Ce fut la divine surprise de l’année.
– Je sais pourquoi, moi, dit Tedros, qui était plus au fait des coutumes orientales. Le masque a remplacé l’éventail*. Il sert à ce que les gens s’entre-passent le message : toi l’autre, tu m’ennuies, tu n’auras ni mon sourire ni mes traits ni ma parole, qui sont privés, voire payants. Ou, bien moins souvent, le contraire : tu me plais mais je n’ose, viens-y voir un peu*, dis-moi bas les masques. Sauf qu’on n’a jamais obligé personne à porter un éventail, et que l’éventail n’est pas du tout un nid à bactéries.
– Et c’est là tout le génie de cette trouvaille, se targua le gaspard des ruelles. À nous trois, nous avons un peu réussi à l’imposer, cet éventail attaché, ou plutôt cette muselière. Ce sera notre trace historique et le début de la civilisation bill-bulle. Imaginez plusieurs siècles de bulots masqués partout, et nous sans masque, les menant à la baguette ! Nous porterons le masque le 6/1/2021, et uniquement pour nous dissimuler, ce jour-là.
– OK, dit le pseudo Melchior. Mais toi, on te reconnaît à cent mètres. D’autant plus que tu n’y vas pas avec le dos de la caissière. Il suffit que tu te mettes à ricaner.
Bill Gates choisit de ne pas répondre. Ce Melchior en toc n’avait aucun avenir, et son passé chargé semblait l’avoir ratatiné au-delà de tout espoir. Mais il soulevait un important problème : où se cacher, le moment venu, si les choses ne se passaient pas comme prévu le 6 ou le 8 janvier ?
Bill y avait beaucoup réfléchi. Il n’avait aucune envie de côtoyer dans un bunker en Norvège* ou en Chine*, en tant que réfugié, des gens comme Tedros ou Attali. Il les aurait plutôt masqués à jamais, ces deux-là.
Il allait falloir garder quelques déplorables de qualité pour se divertir et des influençables pour se faire servir. Il faudrait inventer des Janus* à deux faces, une pour trouver les idées à copier, une pour les exécuter. Mais Janus pourrait se rebeller, du coup. Dangereusement pour Bill.
– Je ne peux pas résoudre la quadrature du cercle, dit modestement (pour une fois) le gaspard des nuits blêmes, mais je me garderai bien de sourire à l’enfant Jésus. Je ne pourrai même pas le voir en face ; on dit que son regard peut paralyser les imposteurs.
– Ah mais j’ai une solution ! annonça Melchior-peau de lézard. Je vais en toucher un mot à mon comparse Hérode, le premier concerné. Il n’a qu’à obliger par arrêté préfectoral tous les nourrissons à porter un masque étouffant. Il m’a dit un jour qu’un enfant naîtra, dont il a lieu de redouter l’existence.
– J’ai bien peur alors, conclut amèrement le faux Balthazar, que les dés ne soient jetés le 6 janvier*. Et nous z’avec. Vous pariez que les vrais rois mages vont trouver le moyen de se pointer à la crèche au jour dit ? Et alors, à eux la galette.
LIENS
Ports en cendres Beyrouth en flammes
Californie épuisés par les « lockdown »
Rome cardinal Burke : le great Reset est un projet marxiste
Les merveilleuses Cévennes
Nouvelles technologies. Des armes à énergie dirigée (dew) detectées au large de la Californie en direct par un satellite
L’encens et la myrrhe des parfums et des remèdes
Sonner ou non de la trompette la Russie a testé le 27/12/2020 un missile anti-satellite
Hérode, une représentation
Les raisons de la grande peur de Tedros Adhanom Ghebreyesus
Melchior-hallali. Les idées d’Attali sur une pandémie massacreuse
le vaccin Moderna testé sur des ados en Grande-Bretagne
l’éventail d’une jolie Chinoise et celui d’une Japonaise
Norvège une réserve de toutes les semences de la terre
Chine les grandes sociétés américaines détenues par la Chine
Une illustration du mythologique Janus
Le 6 janvier, manifestation des patriotes américains à Washington
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