Tromperie sur la marchandise politique : l’ivraie pour du blé

La traçabilité va en prendre un sacré coup. Il ne s'agit même plus d'attendre les résultats de l'enquête qui devrait officiellement permettre de préciser à quel niveau se situe la fraude. Chez l'électeur dupé, les carottes sont cuites.
On ne va pas en faire tout un fromage, ce n'est la première fois que de la viande de droite est trouvée en France dans des lots supposés contenir de la viande de gauche. Mais dans le passé, des précautions étaient prises. Les autorités retiraient du rayon les barquettes les plus voyantes pour faire passer le reste.
Aujourd'hui, sous cette République, sous le regard bienveillant du marché, on vend son pays pour un cheval. L'enquête menée en France mettra peut-être en lumière un circuit complexe de la transformation des volontés et des intentions en pratiques inverses assumées. Les perquisitions sont en cours dans le parti majoritaire, soupconné au pire de fermer les yeux et au mieux de ne pas l'ouvrir.
Si l'affaire couve depuis des années, il n'aura fallu que quelques mois pour savoir que les mesures prises par les descendants rangés du social ont fait un long voyage de transformation, un périple qui mena leurs anciens des luttes ouvières au congrès de Tours et à celui d'Epinay, de Jaurès à la SFIO, des « pauses » dans les réformes sociales de Léon Blum à celles de Guy Mollet, de Jacques Delors à Lionel Jospin. Avec pour conséquence que la viande mise sur le marché électoral des veaux s'avaria, passant du dur au mou et manquant de plus en plus de jus. Jusqu'à l'indigestion.
Depuis longtemps, la crise d'identité de la gauche française allait en s'aggravant. Il n'est pas étonnant que ce soit par le biais de l'étiquetage des barquettes de produits libéraux déguisés en préparations socialistes que le sujet défrait actuellement la chronique. Devant nous s'ouvre la vision d'une vulgaire viande fabriquée à l'étranger pour alimenter les masses à l'intérieur de nos frontières, via des think tank écrans et des syndicats véreux, à partir d'ingrédients contrôlés par le patronat, lui même chapeauté par les traders de la finance boursicoteuse qui se sert des abattoirs d'autres pays pour nous saigner. On prie pour que les résultats de l'enquête soient publiés en toute transparence. Notamment sur les mesures sociales.
Sera-t-il écrit que c'est de la faute à l'Europe si nos gouvernants ne défendant pas les travailleurs ?
Et si le scandale de la viande de cheval, - qui met en évidence l'organisation d'un marché qui n'a d'autre but que de faire du fric le plus rapidement possible - n'était rien à côté sur l'accord intervenu entre le Medef et la CFDT qui fera du marché du travail le marché aux bestiaux salariés ?
Dans l'assiette des travailleurs, « L'accord sur l’emploi » pour « sécuriser les licenciements », surnage la tambouille mitonnée au seul profit des employeurs qui pourront imposer des baisses de salaires, des hausses de temps de travail et des mobilités forcées, sent le réchauffé.
Pincettes au nez, le gouvernement tente de diviser le mouvement syndical, cherche à casser ceux qui résistent. Les députés, bientôt, seront priés de se refiler les patates chaudes.
Au printemps dernier, les électeurs endormis se sont servis sur l'étalage. Aujourd'hui, ils se réveillent trompés sur la qualité de la marchandise. L'ivraie à la place du blé. Le blé préféré au social.
Léon
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