Trump : ce sera les urnes ou… Les balles !
« Une femme a envoyé un courriel à l’école du fils cadet de Trump : « Je tirerais sur Trump et son fils en plein visage à chaque fois que j’en aurais l’occasion. » Alors que l’élection présidentielle de 2024 approche à grands pas, la multiplication des menaces contre les responsables publics se multiplie. Ces intimidations de l’extrémisme intérieur sont entrées dans une phase que l’on pourrait qualifier d’insurrection quotidienne à croissance lente, où un nombre d’individus isolés, motivés par des griefs disparates, cherchent à mettre sous pression les figures médiatiques et les responsables publics. C’est aussi un juge comme au Texas « Vous êtes dans notre viseur, nous voulons vous tuer », ou un membre du Congrès qui reçoit « je lui défoncerai la tête avec une batte. »[i] Personne n’est à l’abri, et en Amérique, ce ne sont pas des rodomontades stériles émises par des « grandes gueules », mais des alertes à prendre très au sérieux proférées par des individus incontrôlables et potentiellement armés... Toutes ces menaces sont surtout répandues en ligne, mais elles sont également transmises par des appels téléphoniques, des lettres manuscrites, des vidéos et des confrontations en face à face et se combinent pour former une culture qui contribue à normaliser l’idée de violence politique. Menacer des figures publiques a certes une longue histoire aux États-Unis, mais des données révèlent quelque chose de nouveau : une concentration d’intimidations qui ont commencé à augmenter en 2017, correspondant à une polarisation après l’élection présidentielle de 2016, soit celle inattendue de Donald Trump.
Et dans le viseur, Donald Trump, le plus exposé : deux attentats avec tirs directs enregistrés en deux mois. Donald est clivant, d’accord, mais pas au point d’être la cible préférentielle d’hurluberlus mal dans leur peau, alors, La question est : qui serait derrière tout cela ? Trump, c’est le genre de gars qui dérange le traintrain des bonnes affaires, d’ailleurs sa présidence de 2017 à 2021 le prouve et dès son discours d’introduction du 20 janvier, c’est aux accents apocalyptiques qu’il entamait son mandat de 45ᵉ président des États-Unis. « Le bain de sang américain s’arrête ici et maintenant », je suis le défenseur des « hommes et femmes oubliés. » Il promettait de s’attaquer aux flux migratoires, au libre-échange mondialiste, à l’élite politique et lobbyiste de Washington, et de rendre ainsi à l’homme de la rue américain ses emplois, son identité et sa dignité. « On se souviendra de cette journée comme de celle où le peuple est redevenu le maître de la nation. »[ii] Son mandat sans surprise fut celui d’un républicain bon teint, et donc, tout pour les plus riches, fi de l’écologie, fi de l’éducation et de la santé et tout contre l’immigration ; bref, du Reagan réchauffé mode Donald… Quant à la crise du Covid ? Sa gestion de la crise sanitaire, marquée tour à tour par l’indifférence, le déni, les mensonges et l’instrumentalisation politique, laisse les États-Unis face à un bilan unique au monde : près de 400 000 morts et 23 millions de personnes contaminées. À son actif demeureront seulement les efforts financiers déployés pour permettre la découverte rapide d’un vaccin,[iii] et voila, avalez la pilule ! Cependant : il fit ce qu’il ne faut surtout pas faire aux States, s’attaquer à l’establishment, aux lobbyistes de Washington et aux grands capitalistes. Et comme l’avait prédit feu le président Eisenhower dans son discours d’adieu à propos du complexe militaro-industriel ? « Dans les conseils de gouvernement, nous devons nous garder de toute influence injustifiée, recherchée ou non, du complexe militaro-industriel. Le risque d’une montée désastreuse du pouvoir mal placé existe et persistera » et que fit Trump ? Il mit ses gros sabots dans le plat et contrecarra les velléités de ce lobby qui depuis des lustres est le pouvoir dans le pouvoir. Le président, afin d'être bien compris, affirma lors d’une conférence de presse : « Je ne dis pas que les militaires m’aiment, mais les soldats m’aiment. Les cadres du Pentagone, apparemment non, parce qu’ils ne veulent rien d’autre que la guerre pour que ces belles entreprises produisant des bombes, des avions. » Il a aussi souligné que sous sa présidence, les USA « sortiraient des guerres interminables et aussi le retrait des troupes d’Irak et d’Afghanistan. »[iv] Pour le pentagone, on peut raisonnablement penser que c’est une déclaration de guerre, d’autant que s’il est réélu en 2024, son 1ᵉʳ acte de président, ce sera de mettre fin à la guerre en Ukraine. Il y a d’autres présidents qui se sont fait éliminer pour moins que ça : voir Kennedy et ses regrets d’avoir impliqué le pays dans la guerre du Vietnam et de vouloir ensuite le sortir de ce bourbier…[v] D’ailleurs la comparaison avec Kennedy ne s’arrêtent pas là : en son temps le FBI sous la férule de Edgard Hoover mena la vie dur au président et surtout à son frère Robert, ministre de la Justice qui mettait un peu trop son nez partout. À notre époque, Trump est poursuivi par le FBI et des procureurs pour diverses histoires dont la liste est longue à énumérer. (Si intéressé, ouvrir le lien).[vi] Ce qui est certain, c’est que l’appareil judiciaire et policier ne le lâche pas. Et puis il y a ces accusations contre le « Deep state »,[vii] l’état profond que Trump voue aux gémonies et qui selon lui agirait comme un État dans l'État et qui détiendrait le vrai pouvoir de décision. Ce seraient des groupes de personnes, généralement des membres influents d'agences gouvernementales, de l'armée et des milliardaires, soupçonnés d'être impliqués dans la manipulation ou le contrôle secret de la politique gouvernementale. Il est évident que cela prête aux doutes avec cependant un signal qui pourrait prouver la validité des dires trumpestes : pour les chasseurs de complotistes Trump vit en plein fantasme et si les Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférence et membre de l’observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques l’avancent,[viii] ça ne peut qu’être vrai… Ce qui comme avec Macron lorsqu’il dit une chose, il faut automatiquement comprendre l’inverse, c’est du moins une bonne boussole pour comprendre le monde.
Avec toutes ces casseroles : Pour ces élections de 2024, il a fallu se rendre à l’évidence que Biden n’avait aucune chance contre le rouquin tout feu toutes flammes. À la trappe le Joe, et voila la Kamala Haris en piste. Pourtant en moins de quinze jours elle et son parti ont collecté un demi milliards de dollares pour inonder les ondes de pubs à la gloire des démocrates ; cependant, Trump tient la corde, il l'a crucifié durant leur seul débat, et comme d’hab, Donald trace son sillon en se contrefoutant de tous les médias qui le détestent et c’est mondial, des riches & powerfull qui ne comprennent pas qu’un milliardaire, l’un d’entre eux foute autant la pagaille et surtout les militaires qui lui ferait bien faire deux cent mille pompes histoire de refroidir ce dingo ! Comme en Amérique l’urne de vote est assez voisine de l’urne funèbre et si j’étais lui, je dormirai avec mon gilet pare-balles, changerai toutes les semaines les mecs de ma sécurité et comme le pape JP II, je me baladerai en papamobile. Bref, c’est à toi de voir Donald, en espérant que tu passeras entre les balles, car j’avoue ne pas avoir voté pour toi les deux dernières fois, mais cette fois-ci, tu m’as convaincu : t’es capable de mettre un énorme shoot dans ce panier de crabes qui nous grignote les orteils sans vergogne… Run Donald, run !!!
Georges ZETER/septembre 17/2024
[ii] https://www.lecho.be/dossier/electionsusa/les-annees-trump-bilan-d-un-mandat-hors-norme/10255560.html
[iii] https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/01/16/covid-19-la-responsabilite-de-donald-trump-dans-l-hecatombe-americaine_6066492_3232.html
[iv] https://raids.fr/2020/09/09/etats-unis-les-president-trump-en-accord-avec-son-illustre-predecesseur-dwight-d-eisenhower-sur-le-sujet-du-lobby-militaro-industriel/
[v] https://www.lemonde.fr/archives/article/1998/11/27/j-f-kennedy-regrettait-d-avoir-engage-la-guerre-du-vietnam_3692376_1819218.html
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