Trump n’a pas encore déclenché de guerre, mais sa réélection donnerait libre cours à son interventionnisme
Trump n'a pas réussi à prouver qu'il était un véritable anti-interventionniste. S'il gagne à nouveau, nous pourrions voir PLUS de guerres
Par George Szamuely
George Szamuely est chercheur au Global Policy Institute de Londres et auteur de Bombes contre paix : la guerre humanitaire de l'OTAN contre la Yougoslavie.
Source : RT, le 22 mai 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Le Président Donald Trump, s'il est réélu en novembre, ne craindra plus la désertion de ses partisans anti-interventionnistes, et pourrait bien se débarrasser de ses dernières inhibitions à se lancer dans de nouvelles aventures militaires.
Un deuxième mandat de Trump, en particulier s'il est paralysé par les Démocrates contrôlant les deux chambres du Congrès, est susceptible d'être défini par un appétit accru pour une intervention militaire.
En 2016, Trump avait mené campagne sur une plate-forme explicitement anti-interventionniste. Les États-Unis, a-t-il répété, devaient cesser de gaspiller de l’argent à essayer de résoudre les problèmes du monde.
Trump a accusé l'administration Bush de mentir à propos de l'Irak et a déclaré que l'invasion de l'Irak « a lancé Daech, a lancé (le chaos en) Libye, a lancé la (guerre en) Syrie... tout ce qui se passe a commencé avec notre entrée stupide dans la guerre en Irak. » Il a même suggéré que Saddam Hussein aurait pu être un allié utile contre le terrorisme.
Trump a raillé la politique de changement de régime de l'administration Obama en Syrie pour avoir soutenu le mauvais côté : « Nous combattons Assad. Et nous nous battons pour des gens et aidons des gens sans même savoir qui ils sont. Et ils peuvent être pires qu'Assad. » Comme Saddam, Assad aurait pu être un allié utile des États-Unis : « Je n'aime pas du tout Assad, mais Assad tue Daech. La Russie tue Daech et l'Iran tue Daech », a déclaré Trump lors de l'un des débats présidentiels. Concernant la Libye également, Trump a insisté à plusieurs reprises sur le fait que le monde serait bien mieux si Mouammar Kadhafi était toujours au pouvoir.
Cependant, la réorientation promise de la politique étrangère américaine ne s'est jamais produite. Non seulement il n'y a pas eu de retrait d'Irak, mais Trump a menacé l'Irak de sanctions s'il insistait sur le retrait des forces américaines. Plus tôt cette année, Trump a annoncé que comme condition du départ des États-Unis, l'Irak devrait rembourser l'argent investi dans une base aérienne.
En Syrie « pour garder le pétrole »
Il n'y a pas eu non plus de départ de Syrie. Trump a lancé deux fois des attaques de missiles sur la Syrie, soi-disant en représailles aux attaques à l'arme chimique (ce qu'Obama n'a pas fait). Le 7 avril 2017, Trump a lancé 59 missiles de croisière Tomahawk sur l'aérodrome d'Al-Shayrat, d'où le Président Bachar al-Assad aurait lancé sa pseudo-attaque chimique contre Khan Cheikhun. « Les années de tentatives précédentes pour changer le comportement d'Assad ont toutes échoué », a déclaré Trump. « En conséquence, la crise des réfugiés continue de s'aggraver et la région continue de se déstabiliser, menaçant les États-Unis et leurs alliés. »
https://www.youtube.com/watch?v=GR5QTfJatSs
https://www.youtube.com/watch?v=z6fBrsvY2WU
Sur l'attaque chimique alléguée de Khan Cheikhoun et les frappes subséquentes, voir :
Bachar al-Assad : Khan Cheikhoun est une fabrication, nous n’avons pas d’armes chimiques
Poutine : en Syrie, les Etats-Unis rejouent la même comédie insipide qu’en Irak
Peter Ford, ancien ambassadeur britannique en Syrie : Assad n’est pas l’auteur des attaques chimiques et Trump a donné mille raisons à Daech de lancer des attaques chimiques
La Bolivie dénonce les mensonges des Etats-Unis et « Les frappes contre la Syrie sont une attaque contre la communauté internationale »
Trump a répété l'exercice un an plus tard, frappant cette fois des installations gouvernementales de stockage et un centre de recherche scientifique. « Ce ne sont pas les actions d'un homme. Ce sont des crimes d'un monstre », a déclaré Trump à propos de l'attaque présumée à l'arme chimique. Dans un tweet, Trump a qualifié Assad d' « animal ».
Many dead, including women and children, in mindless CHEMICAL attack in Syria. Area of atrocity is in lockdown and encircled by Syrian Army, making it completely inaccessible to outside world. President Putin, Russia and Iran are responsible for backing Animal Assad. Big price...
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 8, 2018
Beaucoup de morts, y compris des femmes et des enfants, lors d'une attaque CHIMIQUE insensée en Syrie. La zone des atrocités est bouclée et encerclée par l'armée syrienne, la rendant complètement inaccessible au monde extérieur. Le Président Poutine, la Russie et l'Iran sont responsables du maintien de l'Animal Assad au pouvoir. Il y aura un grand prix à payer... (Twitter)
Loin de retirer des troupes de Syrie, Trump insiste désormais sur le fait qu’elles y resteront indéfiniment, apparemment pour sécuriser les champs pétrolifères de la Syrie. « Nous gardons le pétrole. Nous avons le pétrole. Le pétrole est sécurisé. Nous n'avons laissé des troupes derrière nous que pour le pétrole », a déclaré Trump.
Le secrétaire à la Défense, Mark Esper, a invraisemblablement affirmé que l'objectif était de « refuser à Daech l'accès aux revenus pétroliers ». Cependant, avec la défaite de Daech qui ne contrôle aucun territoire en Syrie, et avec les États-Unis pas vraiment à court de pétrole, il est évident que le véritable objectif est de refuser au gouvernement syrien « l'accès aux revenus pétroliers » et donc la capacité de reconstruire son pays, une politique de changement de régime par d'autres moyens.
Les opérations de changement de régime se poursuivent
Trump a menacé à plusieurs reprises l'Iran de guerre. Il s'est retiré de l'accord sur le nucléaire (JCPOA) en 2018 et a réimposé les sanctions contre l'Iran. Par sa campagne de « pression maximale », il a cherché à priver l’Iran de tout revenu provenant des ventes de pétrole. Comme si cela ne suffisait pas, Trump a ordonné l'assassinat du Général de division iranien Qassem Soleimani, suivi d'un avertissement selon lequel si l'Iran ripostait, les États-Unis frapperaient « 52 sites iraniens (représentant les 52 otages américains pris par l'Iran il y a de nombreuses années), certains à un niveau très élevé et importants pour l'Iran et la culture iranienne. »
....hundreds of Iranian protesters. He was already attacking our Embassy, and preparing for additional hits in other locations. Iran has been nothing but problems for many years. Let this serve as a WARNING that if Iran strikes any Americans, or American assets, we have.....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) January 4, 2020
Que cela serve d'avertissement : si l'Iran frappe des Américains ou des actifs américains, nous avons ciblé 52 sites iraniens (représentant les 52 otages américains pris par l'Iran il y a de nombreuses années), certains à un niveau très élevé et important pour l'Iran et la culture iranienne, et ces cibles, et l'Iran lui-même, SERONT FRAPPÉS TRÈS RAPIDEMENT ET TRÈS VIOLEMMENT. Les Etats-Unis ne veulent plus de menaces ! (Twitter)
[Entre parenthèses, voici les raisons pour lesquelles Trump n'a pas riposté aux frappes iraniennes selon Hassan Nasrallah :
« Et quelle a été la réponse des États-Unis (aux frappes iraniennes) ? Ils ont avalé l’affront. Sous quel prétexte ? « Soyez heureux ô Américains, il n’y a pas de tués (proclame Trump). » Mais tu es qui ? Tu es les États-Unis ! C’est une base américaine ! Des milliers de soldats américains se sont planqués, dispersés, ont couru dans tous les sens, se sont précipités dans les refuges, se sont morfondus dans la peur et la terreur pendant des heures ! Des missiles ont frappé ta base, et un État a revendiqué ces frappes ! Tes équipements, tes radars, tes avions ont été détruits ! Et après tout ça, tu en restes là ? Trump a avalé l’affront.
Il suffit de voir les images. Nous, au Liban, nous avons une longue expérience en la matière. Voyez donc les images de la conférence de presse de Trump le 8 janvier au matin. Le vice-Président, le Secrétaire d’État, le Secrétaire d’État à la Défense et les commandants des forces armées américaines se tenaient debout, et Trump est arrivé. Qu’exprimaient leurs visages ? Exprimaient-ils une Amérique victorieuse ? Une Amérique puissante ? Une Amérique en position de force et d’arrogance ? Une Amérique qui vient d’infliger une défaite ? Ou au contraire était-ce une scène de deuil dans la Maison Blanche ? Voyez donc leurs visages ! Revoyez les images, et observez (attentivement) leurs visages !
Et lorsque Trump a parlé de la situation, il est tout de suite parti dans une autre direction. « Tant que je serai Président, l’Iran n’aura pas l’arme nucléaire. Ils n’obtiendront jamais l’arme nucléaire » Quelle plaisanterie ! L’Iran ne veut aucunement l’arme nucléaire ! De qui se moque-t-il ? Il a parlé de tout autre chose, et il a avalé l’affront. Il a clairement dit que les États-Unis ne recourraient pas à une riposte militaire mais à des sanctions économiques.
Pourquoi ? Pourquoi donc ? En toute simplicité, ô mes frères et sœurs, parce que l’Iran est puissant. Parce que l’Iran est courageux. Parce que l’Iran est capable. Ce qui a empêché Trump (de riposter)… Et je suis sûr que lorsqu’ils se sont réunis cette nuit-là, les militaires lui ont dit ceci : si tu décides de frapper l’Iran, sache qu’ils ont déjà pointé leurs missiles sur toutes nos bases et qu’elles seront frappées (immédiatement, ce qui causera des milliers de victimes parmi nos troupes). Et les Iraniens ont fait savoir aux Américains, via des intermédiaires, et ont également annoncé publiquement que si les Etats-Unis ripostaient, ils frapperaient toutes les bases américaines dans la région ainsi qu’Israël. Et les militaires US ont dit à Trump qu’ils étaient incapables de défendre leurs bases, comme l’a bien montré l’exemple d’Aïn al-Assad, et que les choses escaladeraient certainement vers la guerre. Et qui prétend que Trump est disposé à se diriger vers une guerre ?
J’ajoute à cela les funérailles (de Soleimani) extraordinairement massives en Iran. Il ne faut pas sous-estimer leur importance. C’est une partie du message de puissance colossale adressé (par l’Iran à ses ennemis). La décision de riposter n’est pas seulement celle du Guide ou des responsables politiques et militaires, c’est une décision de tout le peuple iranien ! C’est ce que souhaitait ardemment le peuple iranien. Il était prêt à la guerre pour défendre son honneur, et venger le sang de son martyr éminent et grandiose, le Hajj Qassem Soleimani.
Et c’est pourquoi, en toute simplicité, Trump s’est écrasé, il a ravalé son orgueil et reculé. Et il a prononcé un discours dénué de toute menace. Et bien sûr, il a répété ses mensonges : « J’appelle l’Iran à négocier (avec les États-Unis). J’appelle l’Iran à coopérer… » Et qui est-ce qui s’exprime en ces termes ? Celui qui la nuit précédente, a reçu 11 missiles énormes sur ses forces dans la base de Aïn al-Assad. « J’appelle l’Iran à coopérer sur nos points d’intérêts commun comme la lutte contre Daech. » Espèce de grand hypocrite, tu prétends vouloir combattre Daech alors que tu viens d’assassiner les deux plus grands commandants dans la région qui ont combattu et infligé d’innombrables défaites à Daech ? Alors que Daech a considéré leur mort comme un jour de fête ? »]
Les opérations de changement de régime se poursuivent sans relâche. Après avoir cherché à renverser le gouvernement vénézuélien de Nicólas Maduro par des sanctions, Trump a annoncé en janvier 2019 que les États-Unis considéraient désormais le chef de l'opposition Juan Guaidó comme le « Président par intérim » du Venezuela. Dès août 2017, Trump menaçait d'utiliser la force contre le Venezuela. « Nous avons de nombreuses options pour le Venezuela, y compris une option militaire possible, si nécessaire », a déclaré Trump à l'époque.
Plus récemment, l'administration Trump a accusé Maduro de se livrer au « narco-terrorisme », affirmant que son gouvernement avait l'intention « d'inonder » les États-Unis « de cocaïne et d'infliger les effets nocifs et addictifs de la drogue aux consommateurs aux États-Unis. » Le département d’État a offert une récompense de 15 millions de dollars pour des informations conduisant à l’arrestation de Maduro.
Voir Projet d’agression US au Venezuela : la lettre ouverte du Président Maduro au peuple américain
Anti-interventionniste dans l'âme ?
Néanmoins, les partisans de Trump et de nombreux commentateurs –qui ne sont en aucun cas des défenseurs de Trump– soulignent que Trump, contrairement à ses récents prédécesseurs, n'a déclenché aucune nouvelle guerre. « Pour être juste envers » Trump, le journaliste Bob Woodward a fait valoir qu' « il n'a pas déclenché de nouvelle guerre. »
Trump, insistent ses partisans, est un anti-interventionniste dans l'âme ; une fois réélu, il pourra mettre en œuvre pleinement l'agenda anti-interventionniste. Oui, Trump a attaqué la Syrie avec des missiles balistiques ; mais il n'est pas allé plus loin, bien que de nombreux néo-conservateurs l'ont exhorté à intensifier son action. Oui, Trump a menacé l'Iran et même assassiné l'un de ses hauts dirigeants ; mais il a refusé l'escalade lorsque l'Iran a riposté en lançant une attaque de missiles balistiques sur la base aérienne d'Al-Assad. Trump n'a rien fait non plus lorsque l'Iran a abattu un drone américain. D'ailleurs, regardez son accord avec les Talibans, engageant les États-Unis à retirer toutes les forces d'Afghanistan dans les 14 mois !
Cependant, tout cela peut n'être qu'un vœu pieux. Un anti-interventionniste ne nomme pas un John Bolton comme son conseiller à la sécurité nationale, ni un Mike Pompeo comme son secrétaire d'État. Trump ne s’est retiré d'aucun pays parce qu’au fond, il n’est pas un anti-interventionniste.
Même le retrait de l'Afghanistan est encore loin, et conditionné par le respect par les Taliban de leurs engagements (et ce alors que Trump viole constamment les siens).
Le fait qu'il n'ait pas escaladé contre la Syrie et l'Iran, et qu'il n'ait pas envahi le Venezuela doit être attribué à la crainte bien fondée de Trump que ses partisans anti-interventionnistes qui avaient été si essentiels à sa victoire en 2016 le désertent en 2020.
En 2016, Trump a réussi à les persuader qu'il était l'un d'entre eux, même si les preuves en étaient minces. Contrairement à ses affirmations souvent répétées, Trump ne s'est pas opposé à l'invasion de l'Irak en 2003. En 2011, Trump a appelé à une intervention militaire en Libye pour expulser Kadhafi :
« En Libye, Kadhafi tue des milliers de personnes, personne ne sait à quel point c'est grave, et nous restons assis (à rien faire). Nous avons des soldats partout au Moyen-Orient, et nous ne les faisons pas venir pour arrêter cet horrible carnage et c’est ce que c’est : c’est un carnage… Nous devrions arrêter ce type, ce qui serait très facile et très rapide. »
Même en 2016, Trump défendait l'usage de la force contre la Libye. Il a affirmé qu'il était en faveur des frappes chirurgicales : « Vous faites une frappe chirurgicale et vous l'éliminez. Mais je n’étais pas pour ce qui s’est passé... Ça a été mal géré. »
Lorsqu'on lui a demandé en 2015 s'il était d'accord avec l'intervention militaire du Président Clinton en 1999 contre la Yougoslavie au Kosovo, Trump a répondu avec empressement : « Bien sûr. »
Alors que Trump semblait affirmer que la Russie, la Syrie et l'Iran étaient des alliés utiles dans la lutte contre Daech, il disait en fait quelque chose de très différent. Trump accusait l'administration Obama de permettre à la Russie, à la Syrie et à l'Iran de monter en puissance : « Je pense que vous devez éliminer Daech... Mais la Syrie n'est plus la Syrie. La Syrie, c'est la Russie et c'est l'Iran... Obama a fait de [l'Iran] une nation très puissante et une nation très riche, très, très rapidement. » Une grande partie des critiques de Trump sur la politique d'Obama en Syrie était centrée sur la « ligne rouge » d'Obama sur l'utilisation d'armes chimiques par la Syrie, et son échec à donner suite à ses menaces de frappes : « Obama trace la ligne dans le sable. Ce qui s'est passé ensuite a fait rire le monde entier. »
Trump a avancé un argument similaire en ce qui concerne la Russie. Obama aurait permis à la Russie de devenir très forte, très rapidement : « Notre programme nucléaire a pris du retard, et ils sont allés très loin avec leur programme nucléaire. »
Le retrait de Trump du traité INF et sa réticence à renouveler le nouveau traité START, qui doit expirer en 2021, sont donc parfaitement en accord avec sa position lors de la campagne de 2016 et avec ce qu'il pense vraiment.
https://www.youtube.com/watch?v=o3rwqd5-rg4
Outre la rhétorique familière qui fleurit lors de ses rassemblements, Trump a donné très peu de preuves de son attachement à des principes anti-interventionnistes. Il en va bien sûr de même pour son rival, l'ancien vice-Président Joe Biden. Biden ne prétend même pas avoir déjà vu une intervention militaire américaine qui lui déplaisait.
Pour les pays qui sont dans la ligne de mire des États-Unis depuis des années (Syrie, Iran, Venezuela, Corée du Nord), les perspectives après les élections de novembre ne sont pas heureuses. Une possibilité est qu'ils feront face à un Trump enhardi qui, libéré de la contrainte d'avoir à craindre de perdre des partisans, donnera libre cours à ses instincts interventionnistes. L'autre possibilité tout aussi peu attrayante est qu'ils seront confrontés à une administration Biden qui sera remplie de figures recyclées de l'administration Obama, résolues à s'engager dans les « interventions humanitaires » à la Samantha Power et à venger 2016 en recherchant une confrontation avec la Russie.
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