Trump : un entourage inquiétant (2)
Cette deuxième partie de notre étude passe en revue quelques personnalités de l’entourage relationnel et professionnel de Trump. On a vu dans la première partie l’hérédité à problème de Trump, et quelques douteuses personnalités.
Nul doute que ses relations professionnelles témoignent d’abord d’intérêts communs, de modes de penser et d’agir semblables ; et qu’elles ont ensuite influé sur la destinée du 45e président des Etats-Unis, par exemple l’avocat véreux Roy Cohn et le lobbyiste Roger Stone.
Wilbur Ross est un investisseur, banquier (chez les Rothschild) et homme politique, actuellement (2019) ministre du Commerce du gouvernement Trump. Il est surnommé le « roi de la faillite » en raison des nombreux rachats d'entreprises en difficulté, revendues un bon prix après avoir effectué restructurations et licenciements, ce qui témoigne de son caractère d’homme d’affaires sans scrupules, à la morale élastique. Affairiste louche (« Panama papers », affaires avec des Russes, etc.).*
Félix Sater (Félix Mikhaïlovitch Chéférovski), juif d’origine russe né à Moscou en 1966. Sa famille émigra en Israël, puis aux États-Unis. C’est un ancien gangster américain, promoteur immobilier et ancien directeur général de Bayrock Group LLC, un conglomérat immobilier basé à New York. Il fut aussi conseiller principal de Donald Trump et de la Trump Organization. C’est « l’un des personnages les plus véreux associés à Trump » selon le journaliste Michael Wolff.
En 1998, il devint indic du FBI, à la suite d’un accord pour ne pas être condamné à cause d’une fraude portant sur 40 millions de dollars, impliquant la mafia russe. Il ne craint pas de s’attaquer physiquement à ses opposants : en 1991, il tailladat la joue et le visage d’un courtier avec un tesson de bouteille, ce qui lui valut 15 mois de prison. On le soupçonne d’implication à propos de l’ingérence russe dans les élections de 2016.
Roger Stone (né en 1952) est un conseiller politique américain, lobbyiste et stratège connu pour son utilisation de la recherche d'opposition (procédé qui consiste à rechercher des informations sur un opposant politique en vue de l’affaiblir ou de le discréditer. Synonyme : fouille-merde). Il fit campagne pour Nixon — qu’il porte aux nues et dont il a le portrait tatoué sur le dos —, et pour Reagan. C’est un organisateur de campagnes de désinformation et un grand colporteur de ragots (1). Ses slogans sont : « Attaquer, attaquer, attaquer, ne jamais se défendre » ; « Ne rien admettre, tout démentir, contre-attaquer » (en cela, il est le digne émule de Roy Cohn), et le plus connu : « Il vaut mieux passer pour le pire des salauds que d’être un parfait inconnu ». Libertin avoué, il est adepte de l’échangisme et de partouses. Il fut « l’associé » de Roy Cohn dans des affaires de chantage sexuel contre des personnalités politiques.
Il lança Trump sur la voie de l’élection présidentielle et le conseilla pour sa campagne électorale. Il prétendit ensuite avoir rompu de son propre chef avec Trump, alors que Trump prétend, lui, l’avoir congédié. Mais comme ils sont aussi menteurs l’un que l’autre… que vaut leur parole ?
En janvier 2019, Roger Stone fut arrêté à son domicile de Fort Lauderdale, en Floride. Quelques heures plus tard, il fut remis en liberté conditionnelle, contre une caution de 250 000 dollars. À 66 ans, il fut accusé par le procureur Robert Mueller de fausse déclaration et obstruction à une procédure officielle dans l’enquête russe.
Voici encore quelques personnalités loin d’être irréprochables :
On ne saurait négliger l’influence de Steve Bannon (né en 1953) sur la politique suprémaciste, populiste et raciste de Trump. Steve Bannon fut l’éminence grise qui a conseillé Trump durant sa campagne électorale. Il dirigeait le Breitbart News, site d’information d’extrême-droite. D’éducation catholique, il se dit populiste, nationaliste et prône le retour aux valeurs traditionnelles judéo-chrétiennes. Il porte Marine Le Pen aux nues (« Une héroïne du temps présent », selon lui). Il serait impliqué dans le scandale Epstein.
Chris Christie, procureur des États-Unis pour le district du New Jersey puis gouverneur du New Jersey. C’est lui qui, en tant que procureur, fit condamner le père de Jared Kushner à deux ans de prison, ce qui explique la haine tenace de Jared Kushner à son égard, et l’empêcha d’être pris dans le gouvernement Trump — bien qu’il ait soutenu le candidat Trump, et qu’il ait brigué un poste dans son gouvernement. Chris Christie est à l’origine du scandale du Bridgegate : il est accusé d'avoir provoqué des embouteillages monstres à l'entrée du pont George Washington, entre le New Jersey et la ville de New York, en faisant fermer des voies d'accès. Et ce, en représailles contre le maire démocrate qui avait refusé de le soutenir lors d’une élection. Il aurait en outre utilisé 4,7 millions de dollars de fonds publics, destinés à dédommager des victimes de l’ouragan Sandy, pour payer des clips télévisés dans lesquels il apparaissait en famille.
Jeffrey Epstein (1953-2019) : ancien prof de maths, devenu financier ou escroc (c’est presque la même chose), adepte des « massages » particuliers, animateur de réseaux de rencontres et de prostitution chics, et de réseaux pédophiles à la clientèle huppée (2). « Un gars génial ; on s’amuse bien avec lui », selon Trump qui passa des soirées libertines avec Epstein. Mais qui déclara plus tard, alors que ça commençait à sentir le roussi : « Je n'étais pas un grand fan de lui. Ce n’est pas quelqu’un que je respectais ». Bien que Trump ne semble pas avoir goûté aux charmes de filles prépubères, il a cependant été accusé du viol d’une demoiselle de 13 ans (sans preuve, semble-t-il). Mais peut-être Trump goûtait-il à des fruits plus mûrs que lui présentait Epstein ? Manque de chance pour toutes les malheureuses victimes, coup de chance pour tous les honorables pédophiles, Epstein se pendit malencontreusement en prison avant son procès.
Le général Michael Flynn (né en 1958), conseiller à la sécurité nationale, il souhaitait fermer complètement la porte à l'immigration. Il dut démissionner pour avoir menti au FBI à propos de ses contacts avec la Russie. Il est concerné par l’enquête russe de Robert Mueller. Certaines de ses déclarations pointeraient vers le gendre de Trump, Jared Kushner, qui fut discrètement interrogé par Mueller.
Steve Mnuchin (né en 1962), est un ancien cadre de la banque Goldman Sachs — comme beaucoup de l’entourage de Trump. Il est secrétaire du Trésor (ministre du Trésor) des États-Unis depuis le 13 février 2017. Il serait impliqué dans un scandale pour avoir voulu utiliser un avion à réaction à 25.000 dollars de l'heure afin de passer sa lune de miel en Europe. Mais « quand on aime, on ne compte pas » — surtout si c’est l’argent des autres.
George Papadopoulos (né en 1987) est un ancien membre du comité consultatif de politique étrangère à la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016. Il est inculpé et poursuivi pour avoir menti au FBI et minimisé ses relations avec la Russie durant la campagne. Il aurait tout fait pour organiser une rencontre entre le candidat Trump et le président russe. Il aurait également obtenu l’assurance que la Russie détenait des informations compromettantes sur Hillary Clinton.
Robert Porter (né en 1977) a été secrétaire de la présidence à la Maison-Blanche du 20 janvier 2017 au 7 février 2018. « Il a été élevé dans la religion mormone, c’est un homme gris – le parfait bureaucrate sans éclat » (Michael Wolff, Le Feu et la fureur), et il incarne jusqu’à la caricature le traître et le perfide de service (Michael Wolff, État de siège). Il a été accusé de violence conjugale par ses deux ex-épouses, ce qui aurait dû lui faire perdre son habilitation pour accéder aux documents sensibles inhérents à ses fonctions à la Maison Blanche.
Scott Pruitt (né en 1968) : homme politique, membre du Parti républicain, et procureur général d'État de l'Oklahoma depuis 2011. Lobbyiste pro-industrie pétrolière et climato-sceptique convaincu. Plusieurs scandales sur son utilisation de fonds publics (dépenses surprenantes, gardes du corps, dépenses exagérées payées par des lobbyistes…) l’obligèrent à démissionner.
Matthew Whitaker (né en 1969) : remplaça temporairement (nov. 2018 – fév. 2019) Jeff Sessions comme ministre de la Justice. Il est réputé pour suivre « les règles éthiques les plus hautes »[sic]. Il faisait partie d’une entreprise fermée après une amende de 26 millions de dollars par la Federal Trade Commission (FTC, Commission fédérale du Commerce) en 2017 pour tromperie des consommateurs, et il serait impliqué dans une affaire d'escroquerie. Sa nomination avait été fortement contestée par le Sénat américain.
Et il existe bien d’autres personnes, au profil discutable, ayant évolué ou évoluant dans l’entourage de DJT, mais l’auteur avoue n’avoir pas eu accès à toutes les informations les concernant.
Des mafieux, des escrocs, des personnes ayant purgé ou purgeant des peines de prison, des pédophiles, un ramassis de menteurs et de fraudeurs. Difficile d’échapper à son destin avec un tel entourage. Qui se ressemble, s’assemble. Tout ce beau monde, qui constitue l’entourage de Trump, compte beaucoup de très grandes fortunes, ce qui fait de son « administration » un gouvernement de super très riches, de super escrocs, de super très puissants. Ces gens-là n’ont pas la morale de tout le monde..On se demande comment des chefs d’État étrangers osent serrer la main de Donald Trump, requin en affaire, escroc, homme failli, sans foi ni loi et sans scrupules, menteur pathologique (3), sans loyauté, tyrannique, ayant fait des affaires avec le crime organisé. A moins… qu’ils ne soient tous complices (?), car Il en est de même dans beaucoup de pays (4). Dans ce cas-là le G7, le forum de Davos ou le groupe Bilderberg seraient des clubs de chefs de gang, de « capi », qui se partagent le gâteau mondial.
Une réunion de chefs de gang se partageant le gâteau (au centre).
En face, avec une cravate bleue, le « capo dei tutti capi ».
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Notes
(1) C’est sous l’influence de Roger Stone que Trump répandit pendant longtemps le bruit qu’Obama n’était pas né aux Etats-Unis, ce qui l’aurait handicapé pour devenir président des États-Unis.
(2) On lui prête même une aventure d’un week-end avec Lady Diana.
(3) Selon le Washington Post, qui recense précisément toutes les déclarations de Trump — déclarations en direct ou par tweets —, on a compté 12 019 affirmations erronées ou mensongères en 928 jours (deux ans et demi), soit treize par jour, soit encore en moyenne une toutes les deux heures. Toutes les deux heures, pan !, une c*nnerie. Trump a bien retenu une des leçons de Roy Cohn et de Roger Stone : Du mensonge considéré comme un des beaux-arts.
(4) Inutile, par exemple, de parler de qui-vous-savez, dont le jeune et sympathique ministre de la Police était à tu (à tue ?) et à toi avec un caïd du milieu. L’auteur propose comme définition de « primo-délinquant » : homme politique occupant un poste pour la première fois.
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