Tsipras, Kammenos et... Cheminade ?
Il semblerait que Jacques Cheminade ne soit pas pour rien dans les orientations stratégiques que prend le Gouvernement Grec.
Le 27 mars 2013, le quotidien grec Hellada publiait une interview de Jacques Cheminade, où il est rappelé son combat pour Glass-Steagall, la séparation stricte et structurelle des banques, entre activités commerciales et de spéculation.
Décembre 2013. Panos Kammenos, dirigeant des Grecs Indépendants (AN.EL) et allié de Tsiras, se rend à Washington pour s'entretenir avec des membres du Congrès sur l’urgence de rétablir le Glass-Steagall. En collaboration avec le Comité d’action politique (LPAC) de l’économiste américain Lyndon LaRouche, il lance un appel à la mise en œuvre d’une séparation bancaire du type Glass-Steagall en Grèce, en Europe et aux Etats-Unis.
Les 18 et 19 octobre 2014, en Allemagne, le président des Grecs Indépendants, Membre du Parlement hellénique, intervient lors de la conférence internationale de l’Institut Schiller. Il y développe la nécessite pour la Grèce de bâtir la Paix en rejoignant la Nouvelle Route de la Soie lancée par l'Asie.
15 février 2015, l'oligarchie le reconnaît et s'affole dans la presse allemande : le Gouvernement grec écoute attentivement les conseils de l'Institut Schiller.
Emprunts toxiques
La décision prise par la Banque nationale suisse (BNS), le 15 janvier, d’abolir le cours plancher de la devise helvétique (1 euro = 1,20 franc suisse), fait exploser en France, après la première flambée en 2013, les taux d’intérêts des emprunts « toxiques » auxquelles des centaines de collectivités territoriales ont souscrit à partir de 2005.
Communes, villes, intercommunalités, départements, régions, mais aussi syndicats intercommunaux et hôpitaux se retrouvent ainsi, du jour au lendemain, dans l’impossibilité de pouvoir, en même temps, fonctionner normalement et honorer leurs engagements financiers. Sans intervention immédiate de l’État pour changer la donne, ils risquent soit d’être mis sous tutelle, soit de devoir cesser leurs activités.
Dès mars 2011, M. Cheminade avait mis en garde contre le danger des emprunts toxiques et le système financier actuel qui les engendre. Pour y faire face, il avait souligné l’impérative nécessité de « couper les banques en deux », tout en appelant à créer une Commission d’enquête sur les conditions dans lesquelles les dettes des collectivités ont été contractées.
M. Cheminade soutient les revendications du gouvernement Tsipras pour annuler une partie de la dette « toxique » de la Grèce. Mais il faut aller plus loin :
Mesures défensives :
- Annulation, après un audit au cas par cas, des surcoûts toxiques. Les collectivités s’engagent à rembourser le principal du capital emprunté selon l’échéancier initial, majoré d’un nouveau taux établi en prenant pour référence le taux d’intérêt légal (0,04 en 2014 et 0,94 % pour le premier trimestre de 2015).
- Interdiction immédiate de la vente d’emprunts structurés, jusqu’ici autorisés par la législation européenne (Directive MIF) au nom de la « liberté de contracter ».
- Annulation des garanties apportées à Dexia par les États français (38,7), belge (43,7) et luxembourgeois (2,55 milliards d’euros). L’État ne doit plus, en tout état de cause, reprendre les procédés de Dexia au sein de la Société de financement local (SFIL) et renoncer ainsi à imposer aux collectivités les règles toxiques d’un marché financier dévoyé.
Mesures offensives :
- Les pouvoirs publics doivent créer une vraie commission d’enquête sur la crise financière et les emprunts toxiques, disposant d’une indépendance suffisante et de pouvoirs d’instruction et de réquisition.
- L’État français, en s’appuyant sur le rapport de l’Autorité de contrôle prudentiel (ACP) d’avril 2010, doit poursuivre les banques d’investissement qui sont contreparties des emprunts toxiques sur les marchés financiers : BNP Paribas, Société générale, UBS, Goldman Sachs, JP Morgan, Deutsche Bank, etc. Car, d’après le rapport, elles n’ont jamais informé la banque Dexia de la véritable valeur des produits financiers que cette dernière leur achetait, ce qui expliquerait en grande partie sa faillite.
- On doit mettre en œuvre une vraie séparation stricte des banques. Cette mesure doit s’inspirer de la loi 45-15 du 2 décembre 1945 dans l’esprit du Glass-Steagall Act, comme le stipule la proposition de loi de Solidarité & Progrès.
- Ce dispositif sera complété par la création d’une « Banque de la nation » sous contrôle public, capable d’alimenter la Société de financement local (SFIL) en crédit à long terme et à faible taux d’intérêt au service des collectivités.
- Cette démarche doit être bien entendu discutée avec les États membres de l’Eurogroupe. Cependant, s’ils refusent de la prendre en considération dans des délais aussi rapides que l’exige la situation financière de l’Europe et de la France, nous nous réservons d’en tirer les conséquences qui s’imposent.
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