Tu casses, tu répares !
Le 9 juin 2024, quelques minutes après 20 h, Emmanuel Macron, dissout l’Assemblée nationale sous le prétexte que son parti, Renaissance, ayant obtenu seulement 14.6% aux élections européennes, loin derrière le Rassemblement national, ne pourra plus légitimement gouverner.
Il prend cette décision sans consulter le 1er ministre, ni le ministre de l’Intérieur, ni la présidente de l’Assemblée nationale, bref : personne ! À l’exception de quelques cloportes de l’Élysée… selon le ministre de l’Économie et des Finances.
Sans majorité à l’Assemblée nationale depuis 2022, Emmanuel Macron pensait qu’il valait mieux casser immédiatement un hémicycle à majorité relative pour son parti, plutôt que le laisser perdurer quelques semaines, voire jusqu’en 2027.
Cette décision prise, semble-t-il de manière précipitée, a surpris tout le pays et même la plupart des dirigeants de la planète, qui ont beaucoup de considération pour la France.
Pourquoi « diable » le président n’a-t-il pas attendu quelques heures, quelques jours, voire quelques semaines avant d’appeler à de nouvelles élections législatives ? Cela lui aurait permis de réfléchir et de prendre le recul nécessaire … en toute responsabilité.
A-t-il considéré que l’Assemblée nationale était son « jouet jupitérien », et qu’il pouvait en disposer et le casser… en toute responsabilité ?
Les résultats des élections législatives du 7 juillet dernier ne permettent à aucun parti ni à aucune coalition d’avoir une majorité absolue ni même relative acceptable pour présenter un gouvernement à même de gouverner plusieurs semaines, sans tomber dès la première motion de censure.
Emmanuel Macron s’est trompé sur toute la ligne. Il porte l’entière responsabilité de la situation ubuesque dans laquelle est notre pays : c'est-à-dire un pays désormais ingouvernable.
Notre pays fait encore la Une de beaucoup de journaux étrangers. La parole de la France, que porte constitutionnellement le Président, n’a plus la même portée, tellement Emmanuel Macron passe désormais pour une personne dont le sang-froid est perfectible et dont la prise de recul lui est une compétence qu'il ne connait pas. Pourtant, elle est indispensable à : une bonne gestion du stress, l’aide à garder confiance en soi, la sérénité d’esprit et surtout elle favorise une vision positive des évènements.
Poussé dans ses retranchements absurdes, Emmanuel Macron appelle, dans une lettre à la PQR (presse quotidienne régionale), les forces républicaines à « bâtir une majorité solide ».
Féru de philo, Emmanuel Macron a-t-il pris le temps de réfléchir à ce que l’on entend couramment par « force républicaine » ? Pas sûr, sinon il n’aurait pas utilisé ce vocable qui le met lui-même sur la sellette.
Pour moi, la « force républicaine » est celle portée par une personne, un parti ou groupe politique, qui place l’intérêt du pays au-dessus de ses ambitions personnelles ou partisanes.
Question : quand une personne politique de tout premier plan, impose, tout seul et en toute responsabilité, une décision majeure pour son pays, place-t-elle son intérêt personnel avant celui de son pays ?
La malchance a voulu que cette décision prise, tout seul et en toute responsabilité, fragilise dangereusement le pays : la France.
Nous avons toutes et tous la même réponse : le président a choisi son intérêt personnel, car il pense, comme souvent, que ce qu’il décide, tout seul et en toute responsabilité, dans sa tour d’ivoire élyséenne est l’unique choix possible !
C’est le grand défaut d’un régime présidentiel… dont il faudra un jour se débarrasser.
En attendant, Emmanuel Macron a mis le pays dans la panade. Il a cassé, précipitamment, quelque chose qui aurait pu encore fonctionner quelques mois.
Il lui appartient aujourd’hui de réparer… tout seul et en toute responsabilité, c'est-à-dire : mouiller la chemise pour trouver 289 membres de l’Assemblée nationale prêts à soutenir un gouvernement !
Exemple le slogan de Gabriel Attal. Attal qui devrait normalement expédier les affaires courantes jusqu’après les JO.
Crédit photo : lien (texte ajouté par l’auteur).
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