« Türkiye, çok iyi. Erdogan, yok tamam »
Vingt-huit « Européens » face à un seul Turc. Et c'est le sultan turc qui va leur pomper tout ce qu'il peut, c'est-à-dire beaucoup de fric et des avantages multiples concernant les visas de ses ressortissant vers l'Europe et...la réouverture d'une hypothétique admission au sein du foutoir européen.
Le sultan, c'est un dangereux mégalo qui se prend pour Souleiman-le-magnifique. Un dictateur qui embastille les journalistes, qui massacre sa population kurde, qui engage son pays dans une logique de puissance et d'affrontement avec des pays bien plus musclés que le sien. On peut se demander si Erdogan, est encore dans le rationnel quand il défie la Russie – deuxième puissance nucléaire mondiale et gouverné par un rugueux aussi mégalo que lui - dans l'affaire du Sukhoï 24 abattu dans le ciel syrien. Incohérence encore de se comporter comme un supplétif des va-t-en-guerre étasuniens de l'Otan tout en étant complice d'un mouvement djihadiste international hors de contrôle.
Dans le confit syrien, Erdogan a une obsession : empêcher par tous les moyens la création d'un État national kurde à ses portes. D'où les bombardements des kurdes syriens et irakiens, les seuls qui luttent victorieusement contre des fous de Daech. D'où l'alliance sournoise mais réelle avec ces derniers auxquels les Turcs procurent des armes, soignent leurs blessés, achètent le pétrole... Sans oublier une rivalité de puissance avec l'Iran revenant sur la scène internationale.
Est-ce cohérent de la part de l'islamiste Erdogan de prendre des risques disproportionnées pour sa sécurité intérieure en faisant de ses frontières Sud une véritable autoroute du djihadisme international ?
Est-ce cohérent - après cinq ans de guerre - de faire le pari irréaliste du renversement du régime légal de Bachar El Assad qui déboucherait inéluctablement sur une partition de la Syrie… Et donc, très logiquement, vers la création d'une nouvelle entité autonome kurde à ses frontières ?
Il est mégalo le Turc, mais il a le beau rôle puisqu'il en face de lui une Europe molle, sans forces, grasse larve à sucer jusqu'à la moelle. La nouvelle donne migratoire et son flux continu de réfugiés syriens et irakiens traversant les frontières turques ont été opportunément récupérés par Ankara comme un formidable moyen de pression sur l'Europe. Et ce chantage marche : outre l'aide de 3 milliards pour le maintien des réfugiés sur son sol, le sultan d'Ankara a obtenu une reprise inespérée des négociations d’adhésion à l'Europe (alors que les peuples européens n'en veulent pas) et la prochaine levée des visas pour les ressortissants turcs dans l'espace Schengen.
Le Souleiman d'entrée de gamme a derrière la tête un objectif sournois et pas très avouable : l'accueil de trois millions de réfugiés syriens, par l'implantation de cette population arabe, peut constituer une population de peuplement des zones frontalières turques à moitié kurde.
Il est peut-être un peu « fada » le « sultan » Erdogan, mais il a le sens des affaires. Ainsi le foutoir en Syrie et en Irak a permis la mise en place de toute une économie de contrebande pétrolière et de biens de consommation. D'ailleurs des « mauvaises langues » laissent entendre que le propre fils et le gendre d'Erdogan compteraient parmi les premiers bénéficiaires de ce trafic. Un trafic lucratif estimé en milliards de dollars et qui expliquerait peut-être l'intérêt du sultan Erdogan à voir se perpétuer encore la guerre à ses frontières….
Voilà avec qui les « 28 » vont devoir marchander la garde des frontières de l'espace Schengen et l'éventuel retour des migrants clandestins envoyés à flot continu en Grèce par les trafiquants d'être humains turcs, au vu et au su des autorités complices.
Bon courage !
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