UE, OTAN, institutions, élections, guerre, légitimité
L’élection européenne est bien sûr celle des prochains députés européens au pouvoir politique limité mais c’est aussi surtout, dans cette période dangereuse et cruciale, le moment de rassembler nos forces sans attendre pour la prochaine échéance. Afin de pouvoir chasser ceux qui imaginent pouvoir, en nous enfermant dans leur comédie de plus ou moins de droite, de libéralisme et de comédie, nous dominer sans fin en pensant faire de nous les éternels figurants manipulables à l’envi de leurs tour de passe-passe électoraux.
Le questionnement.
Dans la situation que nous vivons et subissons sans pouvoir nous en soustraire il y a en réalité un questionnement qui domine tous les autres et qui reste volontairement voilé pour la plupart d’entre nous dans notre société dite d’hyper communication. Aurions-nous sans le contexte électoral actuel dont les paramètres remontent en fait à celui de 2017, aurions-nous droit à toute cette mise en scène guerrière avec ses coups de théâtre à répétition dont le carburant indispensable est comme toujours dorénavant les battements de tambour de ce qu’est devenu notre système médiatique. Sans d’ailleurs que jamais nous ayons eu notre mot à dire sur son évolution et ses fonctionnements et que nous devons subir comme bien d’autres choses ?
La matrice.
Mise en scène plus ou moins contrôlée façon commedia dell'arte dont l’objet est le détournement de notre attention, de notre vigilance en fait et de nos capacités de compréhension, de notre faculté à nous interroger et à échanger des questions pour mieux comprendre. Détournement vers des querelles montées en épingles censées nous faire oublier les véritables enjeux et contextes des élections en nous enlisant dans des oppositions stériles. Espérées contagieuses, fabriquées pour les circonstances dans le prolongement du fonctionnement des propagandes omniprésentes chargées d’entretenir dorénavant les ignorances et les faux débats Médias français : qui possède quoi ? . Pratiques qui sont devenues comme la matrice de notre vie politique nationale et de la fabrication de l’opinion politique depuis un moment désespéramment long maintenant dans lequel nous étouffons.
La légitimité questionnée.
Qu’est devenue la légitimité de ceux qui nous dirigent de la même façon sous des costumes différents en nous brutalisant et nous mentant depuis plus de vingt ans ici et au siège de l’UE à travers des institutions bricolées, plus extorquées que voulues et qui pour l’essentiel n’ont pas tenu leurs promesses ? Quelles évolutions voulons-nous en dehors de l’importance de rassembler les nations européennes autour d’intérêts communs, d’un pacte de sécurité au service de la paix dans le respect des souverainetés des nations et des peuples. Dans une collaboration économique fondée sur des échanges équitables et responsables et le respect du droit international. Dans une circulation des hommes et des marchandises visant à améliorer les normes et non à tirer profit de leurs distorsions. C’est à l’Europe de s’occuper de sa sécurité et de son avenir, pas aux puissances cherchant à nous affaiblir et à profiter de nos divisions qu’elles suscitent ou exploitent. Il me semble que l’heure est à l’autonomie et au non alignement de l’Europe afin que nous soyons mieux représentés, que nous puissions mieux exprimer nos souhaits et nos talents et défendre nos intérêts. Par ailleurs, il me semble que la question de la compétence, de la volonté, de la loyauté, de la capacité de nos responsables politiques à représenter notre intérêt national commun nous est douloureusement posée à tous.
Pas sans nous, une mise à jour qui urge.
Que pensez alors du rôle et de la signification de l’UE et de notre représentation en son sein ? La question de la mise à plat de nos institutions nationales et de leur refondation est clairement posée et il n’y a plus de temps à perdre si nous voulons bénéficier collectivement d’une dynamique de pilotage démocratique, équitable et responsable permettant le partage des diagnostics, l’expression des propositions et points de vue, l’arbitrage des décisions et l’évaluation tranquille et sincère des réalisations sans que nous soyons tenus plus longtemps à l’écart au nom d’une tragi-comédie médiatico-politique et électorale tous les cinq ans dans des formes que nous connaissons trop bien maintenant. C’est utopique comme beaucoup de choses qui ont fini par arriver. C’est utopique à la hauteur de la complexité et de la gravité des problèmes qui nous sont posés qui sont devenus redoutables à force de les avoir ignorés, minimisés ou occultés, ne nous voilons pas la face. C’est utopique à la hauteur de nos aspirations démocratiques, à la hauteur aussi du niveau culturel et économique qui est potentiellement le nôtre.
Il nous appartient à chacun de mesurer et comprendre la gravité de la situation qui depuis des années en réalité ne fait que se dégrader en même temps que notre capacité de vivre en paix et de nous projeter dans l’avenir. Sauf à s’aveugler peut-être en se croyant à l’abri des troubles et des difficultés déjà présents, protégé par le confort d’une situation enviable ou prisonnier de démagogues habiles à désigner des boucs-émissaires en épargnant les puissants qui tirent les ficelles. Confiant dans la politique des expédients en réaction aux protestations et révoltes traités au fil de l’eau qui repousse à plus tard les solutions afin de ne pas s’aliéner ceux qui tirent des profits dans des proportions encore jamais vues de pratiques économiques peu soucieuses de leurs impacts sociaux et environnementaux. Avec des politiques dont l’essentiel de l’activité consiste maintenant à se distancier des résultats des politiques qu’ils ont menées en nous faisant croire que la vie est plus rose que ce que nous en vivons et bien sûr à tenter de nous bluffer avec de nouvelles promesses et argumentations dont la rhétorique et les superlatifs finissent par nous épuiser.
Des adversaires qui ne changeront jamais.
Ne négligeons surtout pas non plus l’intelligence, la persévérance et la combattivité de cette minorité d’intérêts qui elle ne perd aucun temps ni aucune occasion pour nous imposer sa politique et ses réformes. Qui est déterminée, entreprenante comme l’était déjà Sarkozy qui est celui qui a lancé le mouvement du libéralisme décomplexé et sans état d’âme, du libéralisme pressé venu pour bousculer notre société en la déstabilisant afin de délier toutes les solidarités en provoquant des fragmentations et entretenant des divisions. Minorité prête à utiliser toutes les ressources judiciaires et juridiques contre les mouvements sociaux à l’exception de la FNSEA, allez savoir pourquoi, favorisant la concentration financière des médias, faisant basculer notre positionnement géopolitique vers l’OTAN, accélérant la dissolution de nos intérêts dans une politique européenne au service de groupements d’oligarques qui n’ont eux aucune raison de s’arrêter en si bon chemin, autant partenaire qu’ à la remorque de la classe dirigeante américaine qui est le moteur et le gendarme de cette fuite en avant. Oligarques qui sont prêts ici en réalité à tous les expédients maintenant après s’être servi de l’extrême-droite comme épouvantail allant jusqu’à commencer à susurrer « Plutôt l’extrême-droite que la VI°République » (2) , cette folie qui parle d’une démocratie de citoyens qui ne saurait exister sans le fondement de la justice sociale, la maîtrise d’une écologie responsable qui serait fondée sur des efforts équitables, la maîtrise des moyens de notre souveraineté et le respect de celle des autres. Dans le respect et l’arbitrage d’un droit international respecté par tous, tout le temps. Et après tout, pourquoi pas, cette extrême-droite bien utile qui parade sous faux drapeau social et souverainiste, qui ne remet jamais en cause en votant en réalité toujours dans le bon sens les fondamentaux qui nous protègent. Tout en disant fort et partout le contraire dans l’espoir de quelques bonnes places à venir au chaud qu’on leur donnera. Qui a un certain talent pour diviser et berner une partie des classes populaires grâce il est vrai à nos médias et sondages qui les surexposent aux moments opportuns avec le déferlement habituel quand cela nous arrange de ses vieilles recettes et rentes électorales, en abusant ainsi le populo comme nous disons entre nous.
Le sens du vote.
Le pouvoir en place ne combat pas l’abstention pas plus que l’extrême-droite ou la droite, sauf de manière hypocrite, sans engagement véritable, parce qu’ils redoutent la montée de notre vigilance et lucidité à leur égard en raison de leur posture politique qui repose, tel le patineur sur la glace trop fine, sur un mince voile de crédibilité en affichant des promesses, des engagements à chaque fois démentis par la réalité de leurs votes effectifs communs, ici et au parlement européen.
Faisons basculer notre abstention massive qui a été pendant des années comme un appel désespéré à la recherche de nouveaux équilibres économiques et sociaux, un appel au respect de la parole donnée et à la prise en considération effective de nos avis, de nos questionnements et propositions de citoyens. Et qui en réalité a été est la chance inespérée de ceux dont nous ne voulons pas. Élus grâce à des subterfuges et des processus électoraux disqualifiés. Les données chiffrées d’élection en élection montrent que l’abstention relève pour une part déterminante du refus et du rejet des gens en place et de leurs pseudo-adversaires qui leur ont rendu déjà tant de service en trompant leurs électeurs.
Alors, soyons cohérents jusqu’au bout. Ne laissons plus passer entre les gouttes de justesse une minorité qui pèse lourdement sur nos vies parce que nous ne poussons pas la logique jusqu’au bout. Sortons de ce qui est une impasse pour le pays mais pas pour tout le monde. Nous avons urgemment besoin ici et au parlement européen de plus de démocratie pour commencer.
Nos responsabilités.
Soyons massivement présents dans les urnes dans toutes les élections pour nous faire entendre, rendre possible et faire vivre le rassemblement, sinon le jeu de dupes qui se se perpétue dans la galaxie macronie-droite-extrême-droite pour savoir qui va servir au mieux le libéralisme et le libre-échange à bout de souffle, nous maintiendra dans l'impasse en offrant à nos adversaires de nouvelles marges de manœuvre pour nous pousser encore un peu plus à l'impuissance et la résignation. Substituer une oligarchie encore plus autoritaire à une oligarchie autoritaire dans les mains resserrées de l’OTAN/UE.
Cette comédie, au-delà des réels dangers d’une escalade ou d’un dérapage, a un avantage. Celui de montrer qui n’a jamais changé de posture et engagement vis-à-vis du droit international, que ce soit pour l’Ukraine ou à Gaza. L’avantage aussi de montrer ce que sont les authentiques fondements d’un rassemblement et d’un engagement envers ceux qu’ils disent représenter quand une poignée d’élus défaits se sont affichés dans la NUPES en récupérant des mandats inespérés pour très vite jouer de leur différence comme ils disent en pensant nous emmener, à l'insu de notre plein gré, avec eux. A la remorque du libéralisme internationalisé dont ils prétendent incarner comme leurs prédécesseurs une opposition en forme de consolation sociale et charitable en étant alignés servilement sur son maître mondial dès qu’un peu de courage, de responsabilité et de lucidité seraient nécessaires pour préparer l’avenir. Après celle du 1er tour des présidentielles , une dernière leçon s’impose à ceux qui nous pensent encore et toujours idiots et incultes.Des électeurs d'un jour en fait.
Prenons garde, nous sommes tous concernés et tous déterminants si nous le voulons, et nous serons tous impliqués pour ce qui viendra. Prenons garde si nous faisons partie des plus jeunes et/ou appartenons aux classes populaires. Nous sommes ceux qui seront parmi les plus impliqués négativement si cette comédie grinçante réussit encore à nous abuser et contourner.Notre abstention est notre chaîne autour du cou qui permet à une minorité et ses complices de s’imposer et notre vote est la clef qui permet d’y mettre fin. Un autre temps pourra commencer qui ne sera pas sans difficultés ni responsabilités. Nous allons commencer par installer une VI° République en commençant par nous (re)mettre à voter parce que voter c’est se faire respecter.À chacun d’assumer maintenant ses responsabilités.
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