Ukraine, les démocraties corrompues face aux nationalismes humiliés
Le monde d’aujourd’hui met en face deux adversaires : d’un côté, des « démocraties » largement corrompues emmenés par les États-Unis, de l’autre, des états autoritaires qui refusent leur vassalisation et leur conversion à une « économie de marché » qu’ils considèrent truquée et défavorables à leurs intérêts.
L’Ukraine, un cas d’école.
Ce pays situé entre la Russie et l’Europe fait l’objet d’une analyse géostratégique dans un livre incontournable de Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité Nationale du Président Jimmy Carter et artisan majeur de la politique étrangère de Washington.
Dans ce livre, intitulé « Le grand échiquier », que la plupart des commentateurs de la crise Ukrainienne semblent ne pas connaitre ou font mine d’ignorer, Brzezinski, Polonais d’origine, qui fut également conseillé de Barack Obama, expose ce que doit être la politique américaine dans les décennies à venir.
L’ouvrage est publié à la fin des années 90 avec l’intention de laisser à la postérité et notamment à la classe politique américaine, des directives, afin de maintenir l’hégémonie de l’empire américain.
`On y apprend que l’Ukraine est un « état pivot » entre la Russie et l’Europe et, que ce « pion », devra impérativement être « damé » à la Russie sur le grand « échiquier mondial ».
Selon Brzezinski, la Russie ne se laissera jamais faire car c’est pour elle une question « de vie ou de mort ». Sans l’Ukraine, elle perd une grande partie de son accès à la mer Noire, et donc son seul port en eau profonde en mer chaude, Sebastopol. Son avenir en tant que puissance sur l’échiquier mondial est ainsi compromis.
La doctrine Brzezinski adoptée comme doctrine d’Etat.
Elle s’appellera « roll back » « repousser en arrière » et « containment » (contenir) (la Russie) et se traduira par la fourniture massive d’armes américaines aux républiques islamiques d’Afghanistan, de Tchétchénie, et d’autres républiques de l’ex URSS qui alimenterons et rendront possible les guerres que l’on connaît.
Ainsi la guerre en Ukraine, « État pivot » s’inscrit dans le contexte de cet affrontement géostratégique entre la Russie et les USA qui dure depuis la guerre froide.
Trente ans après la publication de ce livre, une autre réalité s’est invitée dans ce contexte conflictuel, les armes hypersoniques. Si l’Ukraine passe dans le camp occidental et intègre l'OTAN, Moscou est à porté de frappes en quelques minutes, et de fait, la Russie est non seulement neutralisé en tant que puissance sur l’échiquier géopolitique mondial, mais menacé de devoir se soumettre tôt ou tard à la l’empire américain.
États vassaux et protectorat américain
Dans cet ouvrage de géopolitique indispensable pour comprendre le monde d’aujourd’hui, les États européens sont nommés « états vassaux » et le Japon « protectorat » américain.
La volonté de l’auteur n’est pas de déclencher une polémique avec ses alliées en utilisant des mots plus durs que la réalité, mais de décrire le plus précisément possible du point de vue de la science politique, les rapport qu’entretiennent les pays européens avec Washington sur l’échiquier géopolitique mondial.
La France qui a perdu la 2e guerre mondiale, a été libéré du joug Nazi par les américains. Depuis, certains le disent, beaucoup le dénoncent, les européens sont les vassaux des États-Unis… C’est une parfaite réalité. Il n’y a plus aucune indépendance dans la géopolitique française.
Le générale De Gaulle qui était parvenu a offrir une petite place à la table des vainqueurs à la France, avait très bien compris que l’intérêt de la France était de jouer l‘arbitre entre l’est et l’ouest. Car le Royaume-Uni lui, choisirait toujours « le grand large », comme n’avait de cesse de lui rappeler Churchill (les USA).
La France, en raison de sa situation de puissance nucléaire européenne, était, selon De Gaulle, gardienne de la guerre et de la paix.
Mais le personnel politique qui lui succède suite à mai 68, une Révolution favorisée par la CIA, est entièrement dévoué aux intérêts de Washington. Les milliards de dollars distribués via le plan Marshall ont fini par avoir raison de l’indépendance française à l’égard Washington. Le défaut d’éducation et de culture, la bêtise de nos classes politique et de leurs électeurs faisant le reste.
De Gaulle avait fait sortir la France de l’OTAN, ses successeurs la réintégrerons. Depuis il ne faut pas compter sur la France pour faire autre chose que se ranger du côté des États-Unis. Tous ceux qui ont des velléités contraire s’exposent au bannissement (voir le destin d’une certaine droite française gaulliste avec parfois du courage, de Villepin, ou sans courage, Fillon).
Ukraine, guerres civiles, mode d’emploi.
Pour revenir à l’Ukraine, le pays est partagé entre russophiles et russophobes, et cinquante pour-cent de ses habitants sont russophone. Le cœur d’une partie du peuple est à l’est, tandis qu’il est à l’ouest pour les autres. C’était donc un pays facile à déstabiliser.Un afflux massif de capitaux européens public et privés (via des ONG) financera le coup d’Etat nationaliste de Maidan en 2014, techniquement soutenu par les américains et la CIA, et déposera le gouvernement pro russe élu démocratiquement. Le « pion » est enfin « damé » à la Russie sur le grand échiquier. L’Ukraine passe du statut d’ « État pivot » à celui d’Etat vassal de Washington récompensé de milliards de dollars d’aides. Bien que ce « coup » soit la cause directe de « l’opération spéciale » russe en Ukraine, cet évènement n’existe pas dans le storytelling occidental. Vladimir Poutine est un fou qui menace toute l’Europe. Il n’y a pas d’autre réaction autorisée que celle là. La Russie est appelé à « oublier son Histoire » dans la presse (Journal L’Express) et les russes à « ne pas se taire » et « prendre La Défense des Ukrainiens » sur les réseaux sociaux occidentaux.
Les Américains n’en sont pas à leur premiers coup, ni l’OTAN.
Rappelons que les USA , nation fondée dans le sang du génocide des indiens d’Amériques et d’une guerre civile fratricide sont les plus grands promoteurs de guerres civiles dans le monde et le premier exportateur d’armes depuis la deuxième guerre mondiale.
Corée, Vietnam, Chili, Liban, Iran, Serbie, Afghanistan, Irak, Syrie… pour ne citer que celles là, des guerres toujours réalisées au nom du Bien et des Droits de l’Homme, pour libérer les Peuples, au prix de la destruction de pays entiers, de millions de morts, des dizaines de millions de réfugiés, qui seront pour l’économie de marché une main d’œuvre docile (les Ukrainiens « sont une immigration de grande qualité dont on pourra tirer profit » Jean Louis Bourlanges, député des haut de seine).
Le conglomérat militaro industriel américain, un monstre hors de contrôle.
« Nous dépensons chaque année, rien que pour la sécurité militaire, une somme supérieure au revenu net de la totalité des sociétés américaines… Cette conjonction d'une immense institution militaire et d'une grande industrie de l'armement est nouvelle dans l'expérience américaine. Son influence totale, économique, politique, spirituelle même, est ressentie dans chaque ville, dans chaque parlement d'Etat, dans chaque bureau du gouvernement fédéral. Nous reconnaissons le besoin impératif de ce développement. Mais nous ne devons pas manquer de comprendre ses graves implications. Notre travail, nos ressources, nos moyens d'existence sont impliqués ; ainsi en va-t-il de la structure même de notre société… » Voici l’avertissement très clair et visionnaire adressé par le président Dwight D. Eisenhower à J F Kennedy lorsque celui-ci lui succède au pouvoir en 1961.
Soixante ans plus tard, la prophétie du Président Einsenhower s’est réalisée : le complexe militaro industriel américain et son bras armé l’OTAN ne répond plus aux institutions démocratiques.Sous couvert d’assurer la paix dans le monde (Pax Americana) et le respect des droits de l’homme, l’objectif du complexe est d’assurer la domination sans partage de l’ordre économique américain.
Une croisade religieuse dont le but est la conversion des états à une « économie de marché » prédatrice et truquée dont les gigantesques profits ne bénéficient qu’à un pourcentage infime de l’humanité.
Un néo colonialisme qui ne laisse pas d’autre choix aux Etats que de se soumettre au nouvel empire féodal mondial ou être détruit.
La voix médiatique unique de cet empire dont on a pu apprécier la puissance, la surface et la profondeur avec l’épidémie de COVID19, et maintenant avec la crise Ukrainienne, laisse chancelant et tremblant de peur toute personne qui aurait des velléités de critique ou d’opposition.
Les ennemis de cette croisade sur Le Grand Echiquier mondial sont aujourd’hui les quelques États souverains qui lui résistent encore et aspirent à un ordre multipolaire tels que la Russie, la Chine, le Vénézuéla, Cuba, et l’Iran...
Tous les événements récents de ces 30 dernières années sont à appréhender au travers de cette confrontation.
Le « nous sommes en guerre » d’Emmanuel Macron pendant le COVID doit être à ce titre rapproché des propos de Donald Trump qui qualifiait au même moment le virus de « virus chinois ». Il reste donc à savoir contre qui nos gouvernements sont en guerre. Les gouvernements autoritaires ou les peuples du monde ?
La guerre, nous semble-t-il est diligentée par l’oligarchie financière et industrielle de l’Occident contre tous ceux qui résistent à sa prédation économique.
Petits ou grand Etats, opposants politiques, ou entreprises récalcitrantes, tous les opposants sont sanctionnés d’embargos et de sanctions qui apportent ruine et désolation dans leurs économies montrant par là qu’il n’y a pas d’alternative possible à l’« économie de marché ».
Soit les Etats acceptent la dure loi de ce marché qui leur est défavorable, et abandonnent leurs peuples à la prédations de ses multinationales, soit ils sont détruits. C’est un mode de fonctionnement qui rappelle celui des mafias. L’argent ou le plomb, comme disait Pablo Escobar.
La guerre en Ukraine : résultat direct de la politique occidentale menée dans ce pays ces dernières années.
La subvention par l’Europe avec nos impôts, et des ONG privés des putschistes nationalistes de Maidan, Révolution de couleur, n’a pas profité au peuple ukrainien. Au contraire le peuple s’est appauvri davantage et des flux de travailleurs non qualifiés et de prostituées se sont répandus sur les capitales européennes.
De même, les sanctions économique à l’encontre de la Russie ont conduit à la dévaluation considérable de la monnaie russe, le rouble, et à l’appauvrissement du peuple russe, et conséquemment renforcé le pouvoir autoritaire en place, comme c’est à chaque fois le cas.
Pendant ce temps, en Europe, et en France, ou même aux États-Unis, les peuples se sont également appauvri du fait en partie de ces sanctions… Tandis que jamais il n’y a eu autant de milliardaires...
Il faut se demander pourquoi les conglomérats financiers et militaires et leurs médias appellent sans cesse à la guerre et à la confrontation.
Plus ils jettent de l’huile sur le feu plus ils vendent d’armes. A titre d’exemple, la courbe du cour des actions du groupe d’armement Dassaut, propriétaire du journal Le Figaro, qui monte verticalement depuis le déclenchement des opérations par les russes en Ukraine. Le capital de l’armement bande quand il y a des guerres.
La route de la servitude
Dans son livre « La route de la servitude », paru en 1944, l’économiste libéral Hayek, démontre que le fascisme est le destin naturel d’un parlementarisme inefficace et corrompu.
Plongés dans la misère et l’insécurité les peuples finissent par préférer aux assemblées de parlementaires impuissants et corrompus, un chef autoritaire. L’élection de Donald Trump est un exemple récent de cette logique.
Toute action implique une réaction. C’est le moteur de l’Histoire.
La deuxième guerre mondiale est le résultat de la crise économique de 1929. Il est difficile d’imaginer les nazis prendre le pouvoir dans le contexte d’une économie équitable et heureuse.
Cette constatation nous invite à nous interroger sur les cause de la faillite économiques de nos démocraties.
Notre thèse ici est que, un système économique où les richesses créent sont accaparées par quelques uns ne peut qu’être source de guerres, guerres civiles, et guerres entre les nations.
Notre système économique dit « économie de marché » dominé par des monopoles économiques et financiers, crée, guerre, destruction, flux migratoires, chômage et pauvreté et dévaste le tissu économique et industriel des pays « démocratiques » et « libres ».
L’argent, arme de destruction massive.
Depuis 1998 les banques centrales européennes ont injecté des dizaine de milliers de milliards dans nos économie soit disant libérales pour soutenir et multiplier les actifs mobiliers (actions) et immobiliers de la classe possédante, créant ainsi ou décuplant les fortunes des milliardaires ou d’une poignée d’ initiés, et in fine, une inflation qui a fini par retomber sur les biens de consommation courants et à atteindre le consommateur.
Avec des taux d’intérêts tombés proche de zéro, les banques centrales n’ont aujourd’hui plus aucune marge de manœuvre et la remonté des taux ne pourra se faire sans causer un krach boursier ce qui signifie faillite des banques qui détiennent vos économies.
Cette faillite est prévue de longue date par nos gouvernements si l’on s’en réfère au courrier que tous les français détenteurs de compte bancaire ont reçu, leur signifiant que l’état ne garantit leur épargne qu’à hauteur de 100 000 euros en cas de faillite de leur banque.
L’occident corrompu, en faillite, et hyper endetté qui a détruit lui-même ses capacités industrielles et la valeur du travail n’a donc plus que deux issues : se réformer ou faire la guerre. Travailler ou voler pour éponger ses dettes.
Se réformer signifie réformer en profondeur son système économique afin qu’il devienne véritablement juste, équitable, et loyal et soit autre chose qu’un système de prédation féodal de quelques uns sur tous.
C’est à dire fondamentalement se débarrasser de la structuration fiscale et économique mafieuse favorisant la domination de monopoles industriels et financiers au dépend des créateurs de richesses et des travailleurs.
Autrement dit alléger les impôts sur les peuples et les petites entreprises, taxer les multinationales, harmoniser la fiscalité européennes et occidentales, faire disparaître les paradis fiscaux, libérer le travail de ses charges, rétablir la libre concurrence, et tout ceci passe par le démantèlement des trust qui ont acquis des situations de monopoles ou d’oligopole et ont profité de la mondialisation pour ne pas payer d’impôts (GAFAM).
L’équilibre économique au sein de nos pays, comme la sécurité sur nos frontières et dans le monde est une seule et même question qui trouve sa réponse dans le partage équitable des richesses. Sans partage, c’est la guerre. Solution sans doute la plus facile et souvent privilégiée dans l’Histoire par les empires qui s’effondrent sous le poids de leurs propres turpitudes.
Le personnel politique français, petits employés de la finance toute puissante, comme celui de toutes les démocraties inféodés aux intérêts américains, est en train de choisir la guerre sans aucun sens de ses responsabilités devant le peuple. L’Europe livrera 450 millions d’armement à l’Ukraine et des avions de combat…
Que cela soit une déclaration de guerre à la Russie qui pourrait se solder par le feu nucléaire n’a pas l’air d’être une raison suffisante pour arrêter ces fous en croisade. On se demande quand ces petits soldats de l’économie de marché au regards fanatisés vont être rappelés à la raison.
L’ex clown de télévision mis à la tête de l’Etat par la CIA après la révolution de Maidan promet à tout son peuple qui est sous les bombes une adhésion à l’Union européenne, comme s’il s’agissait du graal, et de l’assurance d’une vie meilleurs, d’une raison de se battre contre le frère russe et de lui préparer des cocktail Molotov.
Ici en France, on se prépare à annoncer aux peuple une hyperinflation, une crise économique d’ampleur et des nouvelles restrictions de libertés, voir un pillage de leur épargne, que l’on mettra sur le compte de la Guerre, de l’ennemi russe, et des sanctions économiques que le monde libre a été contraint de prendre contre l’agresseur Russe ou Chinois pour défendre « la liberté », notre « modèle de démocratie » face aux forces du mal. L’histoire se répète.
Dans ce contexte, que peuvent proposer les courageuses voix dissidentes et dissonantes de ceux qui veulent non pas la guerre, mais la paix ?
Appliquer un principe simple : ce n’est pas en donnant une arme à celui qui se défend que l’on promeut la paix.
Imaginez vos deux enfants se battre, l’un avec un bâton, l’autre à main nue. Vous donneriez un bâton à celui qui n’en a pas ?
D’abord, faisons le ménage chez nous et réformons notre système afin d’en faire un système plus juste, plus loyale, plus équitable, et oserais-je les mots plus vertueux et moral.
Cessons de considérer le monde comme un grand échiquier ou un jeu de cartes, respectons la personnalité et les intérêts de chacun-qui ne sont pas forcément identiques aux nôtres.
Cela s’appelle la diplomatie.
La diplomatie est nécessaire pour vivre en communauté.
On parle ici de la vraie diplomatie, pas de la « diplomatie de voyous » de l’OTAN qui consiste à faire du chantage aux nations qui si elles ne se soumettent pas aux standards politiques, économiques et sociaux de ses institutions économiques seront soumises à des sanctions, mises sous embargo, ou rayées de la carte à coup de missiles, napalm ou munitions radioactives.
Considérons qu’il n’y a pas de guerres justifiées (Vietnam, Irak, Serbie, Libye, Syrie) et des guerres injustifiables (Tchétchénie, Ukraine) contrairement à ce que prétendent nos pseudos philosophes sur tous les plateaux de télévision.
Rappelons nous que dans les deux cas, le monstre militaro industriel dont parlait Eisenhower s’enrichit et grossit.
Dans les deux cas des femmes, des enfants et des familles entières d’innocents périssent dans d’atroces souffrances.
Des millions de gens meurent et sont contraint de quitter leurs pays pour aller travailler pour rien dans les usines de l’économie de marché…
Essayons de voir le monde autrement que comme un échiquier, un marché, un casino ou un réservoir de ressources et de main d’oeuvre.
Essayons de comprendre que notre monde est un écosystème humain dont nous dépendons tous. Et que les maîtres mots de la paix sont : justice, vérité, partage, équité, respect. Ces mots doivent régner dans nos familles aussi bien que dans nos relations d’état à état.
SP.
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