Ukraine : migrants ou réfugiés ?
L’enjeu politique majeur qu’est la régulation des flux migratoires est de retour avec la guerre en Ukraine. Alain Bauer, ancien patron des statistiques criminelles et pénales en France, s’est exprimé sur le sujet.
Départ
Il remarque que les Ukrainiens sont qualifiés de réfugiés alors que les Syriens sont des migrants. Pourtant dit-il, les Syriens ont aussi fui la guerre. Ils devraient donc être qualifiés de réfugiés et bénéficier du même accueil, sans les associer à l’immigration illégale.
J’ai déjà exprimé ma thèse sur le sujet, qui est d’ailleurs la thèse généralement admise jusqu’à ces dernières années. Les personnes qui fuient un pays en guerre sont bien des réfugiés. Ils sont accueillis dans un pays limitrophe dans l’attente de pouvoir retourner chez eux à la fin des hostilités.
Car il est important que ces réfugiés retournent dans leur homeland. C’est leur origine, là où ils sont chez eux, où l’on parle leur langue, où la culture est commune.
Le pays que l’on fui aura par la suite besoin des populations manquantes. On ne peut vider un pays au prétexte du statut de réfugié. Le retour doit donc être envisagé comme première option dès la fin des hostilités.
On peut aussi supposer que les pays d’accueil limitrophes sont culturellement plus proches de ces réfugiés que des pays d’un autre continent. Au moment où l’on change de continent avec l’objectif de s’installer définitivement ailleurs, on passe du statut de réfugié à celui de migrant.
A priori les ukrainiens qui s’enfuient sont des réfugiés. Les pays limitrophes jouent leur rôle d’accueil, et plus loin : la France, la Suisse, et d’autres. On peut se demander jusqu’où va la notion de pays limitrophe.
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La Suisse, la France, l’Espagne, par exemple, ne sont pas voisines de l’Ukraine. Cependant la relative proximité culturelle et l’appartenance européenne réduisent les distances.
Les accueillir est une chose. On doit les aider pendant ce temps, scolariser les enfants pour qu’ils ne perdent pas trop d’années d’école. Mais on ne doit pas les intégrer définitivement à ce moment. Le premier objectif doit être le retour chez eux.
Cela peut varier selon l’évolution sur le terrain et les conséquences matérielles de la guerre. Mais c’est la base de réflexion. Vouloir les intégrer définitivement alors qu’ils sont réfugiés n’est pas rendre service au pays d’origine.
Alors n’en déplaise à Alain Bauer les Syriens qui sont venus en Europe sont bien des migrants et non des réfugiés qui pouvaient se faire accueillir dans un pays arabe culturellement plus proche d’eux.
Les immigrationnistes n’ont pas le même point de vue. Ils acceptent l’immigration illégale et sauvage. Ils acceptent les trafics humains dûs aux passeurs et leurs complices. Ils acceptent que des pays d’origine se vident peu à peu de leurs forces vives.
Leur incandescence émotionnelle les aveugle. Je pense qu’ils ont tort.
Je suis d’accord avec l’accueil temporaire de réfugiés ukrainiens en pays de l’ouest européen, mais avec un objectif : le retour chez eux dès que possible, dans leur patrie, dans une nation à reconstruire. Car là-bas on aura besoin d’eux. Pourquoi l’Ukraine devrait-elle accepter des départs en masse définitifs si elle doit ensuite chercher ailleurs de nouveaux migrants pour reconstituer sa population manquante ?
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