Ukraine, OTAN suspends ton vol !
La situation en Ukraine se dégrade désormais très vite, d’un côté les russes ont opté pour une intervention plus directe. De l’autre, les occidentaux ont le plus grand mal à faire face à une menace grandissante n’ayant ni la volonté, ni les moyens de protéger l’Ukraine !
Cette crise nous ramène aux fondamentaux : nous n’avons pas intérêt à ce que la Biélorussie ou l’Ukraine retombent complètement dans l’orbite russe. Mais nous n’avons pas non plus besoin que la Russie se brusque (voire pire encore tombe entre les bras de Pékin).
Dans tous les cas, il nous faut faire preuve de diplomatie. Proposer à l’Ukraine de rejoindre l’OTAN et à terme de rejoindre l’Union Européenne n’était pas une bonne idée, ce pays doit rester un pont entre l’Occident et la Russie (voir http://www.christophebugeau.fr)
La révolution qui a eu lieu en Ukraine fait désormais remonter un antagonisme que l’on croyait disparu. Les russophones d’un côté craignent d’être mis à l’écart pendant que les ukrainiens veulent se rapprocher désormais à tout prix de l’Union Européenne. L’Europe et les Etats-Unis menacent désormais la Russie de l’exclure du G8, et la Russie commence à sérieusement s’énerver en envoyant des troupes en Crimée pour prendre des gages et s’assurer d’une présence dans le pays.
Même s’il est peu probable que les russes envahissent véritablement l’Ukraine comme ils l’avaient fait en 2008 avec la Géorgie, cette crise a un fort relent de guerre froide. Nous voyons remonter la tension comme ce fut rarement le cas auparavant, les troupes russes (ou présumées telles puisqu’elles n’ont pas d’idenfication) encerclent les troupes ukrainiennes et le sénat de la Fédération a autorisé Vladimir Poutine à une intervention.
Mais tout comme en Géorgie, ce qui doit retenir l’attention, c’est le manque de capacité des occidentaux à réagir. Le « soft power » à ses limites. Cela ne sert à rien de promettre à un pays de l’intégrer à l’OTAN si l’on n’est pas en capacité de le défendre.
Les pays occidentaux ont fortement désarmé (la France ne dispose guère que de 60 000 combattants dont une partie est en mission à l’étranger), les Etats-Unis ont retiré leurs troupes d’Europe et l’ukraine dispose d’une armée en voie d’OTANisation (donc avec de fortes diminution d’effectif : environ 130 000 en comptant les trois armées).
Pendant ce temps, la fédération russe dispose de 4 brigades blindées et de 35 brigades de fusiliers motorisés (avec chacune 40 chars, une vingtaine de canons automoteurs et une bonne dizaine de lance-roquettes multiples). Ce dernier type d’unités en occident s’appelle des brigades mécanisées, plutôt que de l’infanterie légère.
L’ensemble des forces armées russes tourne autour de 850 000 hommes. Mais surtout, elles disposent toujours d’un matériel important bien que peu moderne : 1600 avions de chasse (250 en France) et dans les 2250 chars (240 en France).
La réalité est bien que sous Poutine la Russie a réussi à réorganiser son armée et à la moderniser en partie (en gardant les matériels les plus récents). Cela ne signifie pas que ce pays soit en mesure (ni qu’il ait la volonté) d’envahir l’Ukraine qui compte 46 millions d’habitants.
Mais la Russie a les moyens de menacer fortement ce pays et de se lancer dans une prise de « gages » dans les régions russophones de l’Est (notamment le Donbass). Cela mettrait l’Ukraine dans une position très difficile. Et les occidentaux dans une situation inconfortable, car nos menaces de sanctions économiques ne feront pas grand effet.
Quelques conclusions : La meilleure politique selon le Président américain Théodore Roosevelt était : « Parlez bas, portez un gros bâton et vous irez loin ! ». Les occidentaux préfèrent hurler comme des veaux et porter une allumette : avec les russes, cela ne marche pas.
Nous devons renouer un partenariat avec la Russie d’égal à égal et trouvez un terrain d’entente sur les anciennes républiques soviétiques de Biélorussie et d’Ukraine (et qui convienne aux populations de ces dernières). Et nous devons aussi remuscler nos forces armées pour être en capacité « d’appuyer » notre politique !
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