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Accueil du site > Tribune Libre > UMP : Vers un dénouement à l’africaine ?

UMP : Vers un dénouement à l’africaine ?

François Fillon, qui n’avait pas encore dit son dernier mot, après moult consultations, semble ne pas lâcher sa « victoire » volée par le camp Copé. Son directeur de cabinet, est venu ce jour devant les médias, annoncer que le dépouillement des Antilles n’a pas été pris en compte. Il semble que le président de la commission aurait avoué cette « omission ». On se croirait à rêver. On se croirait en Afrique. On se croirait dans des joutes d’apprentis sorciers. Fillon propose que ce soit Alain Juppé qui mène la transition en attendant, un dénouement heureux. Attitude qu’on a observée en Afrique où, après un contentieux électoral, on appelle un troisième homme qui outrepasse les institutions, pour former un gouvernement d’union nationale.

 L’apprentissage démocratique

Les plébiscites populaires organisés par le parti socialiste, ont conduit sans doute aux choix démocratiques, qui ont apporté les changements institutionnels survenus en France. Depuis les années 80, dans la plupart des partis de gauche, les choix démocratiques des dirigeants, s’inscrivent dans une logique de réaménagement du système existant, pour que les transitions et les alternances aux niveaux des instances des partis s’opèrent sans heurts.

 Au niveau de la droite et surtout de l’Ump, dans une perspective de remise en cause, du système de parti unique, qui a été érigé en système de gouvernance, un système périlleux a vu le jour : le suffrage universel. Le vote secret. Le choix du peuple.

Pour la droite bonapartiste et jacobine, comme en Afrique, les élections ont souvent été perçues par les dirigeants comme un moyen de garder le pouvoir afin d’assurer à leur profit le contrôle des richesses nationales, tout en instaurant un clientélisme sur des bases régionales et sectaires. Il était illusoire de penser que Copé, aurait pu organiser son match, avec ses arbitres, ses spectateurs et le perdre. Dans le système bonapartiste, ce serait pure folie que d’être organisateur d’un scrutin et de le perdre. Même si Fillon n’est pas en reste, il va sans dire que son système de « fraude », selon le camp Copé, n’est pas arrivé à maturité, car très vite cerné dans les Alpes Maritimes. Selon les partisans de Copé, le nombre votants était supérieur à la population de Nice… Sans blague ! Comme sous les colonies tropicales, les reformes tant espérées et demandées, par les militants, n’auront pas le temps de fonctionner, le conflit à fleurets mouchetés est engagé par les deux parties.

 La démocratie, maintenant et toujours

La fin du Sarkozysme marque dans le microcosme de la droite, le début de la démocratisation au sein du parti. Cette donne, ne favorise pas un retour triomphal de Sarkozy, s’il tentait de revenir en 2017, car, il va se soumettre à la conférence nationale, qu’on appelle le vote interne des militants. Cette avancée est censée consacrer la rupture avec un passé politique dominé par les systèmes de parti unique. Les habitudes ayant la peau dure, ce n’est que par une certaine violence, voire du sang et des galères, qu’une ère nouvelle va s’ouvrir.

Fillon lui-même habitué des parachutages non démocratiques, a soufflé à Rachida Dati sa circonscription législative. Il a refusé de se soumettre au vote des militants. Fort de son poste de premier ministre, il a « volé »le siège à cette élue parisienne.

A quoi sert la démocratisation des institutions, si ce n’est de «  permettre aux peuples, au moyen d’un système méthodique, transparent et non violent, d’élire leurs représentants au gouvernement et de leur fournir la légitimité de gouverner pour une période déterminée, jusqu’à ce qu’ils soient soumis au verdict du peuple par le biais de nouvelles élections  » ?

Les conséquences politiques de la passe d’arme Fillon-Copé sont incalculables ; ces situations assombrissent l’image de la démocratie au point de corroborer l’abstentionnisme, d’accréditer l’idée que la démocratie serait une pure vue de l’esprit. Par ricochet, elle donne des idées aux dictateurs africains placés par la France, qu’une démocratie à l’africaine, si imparfaite ne devrait ressembler aux démocraties du Nord, censées être sûres et transparentes, qui donnent un spectacle piteux au monde entier.

 Aimé Mathurin Moussy


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7 réactions à cet article    


  • NOUS SOMMES BIEN AVEC L UMP DANS UNE REPUBLIQUE BANANIERE


    • francesca2 francesca2 22 novembre 2012 09:26

      La démocratie, qu’ils vous expliquent. 

      Attendez, si on suit ce qu’ils disent, on peut -on doit- les bombarder ? 

      • Innsa 22 novembre 2012 17:05

        « On se croirait à rêver. On se croirait en Afrique. »

        Super cliché, sauf que l’Afrique est un contient composé de 57 pays tous différents.
        Chose remarquable : C’est principalement dans les pays qui ont été colonisés par la France que les élections se passent mal.
        Enfin, un dénouement à l’africaine consisterait à envoyer une armée étrangère bombarder le siège de l’UMP, capturer Copé et mettre fillon à sa place. (cf. la Côte d’Ivoire et Gbagbo)

        • trobador 22 novembre 2012 17:08

          "Son directeur de cabinet, est venu ce jour devant les médias, annoncer que le dépouillement des Antilles n’a pas été pris en compte"

          Vous auriez des sources concernant cette information s’il vous plait ? Je ne la retrouve nulle part. Hier c’était le branlebas de combat à propos de trois territoires ou départements d’outre-mer (Mayotte, Wallis-et-Futuna et la Nouvelle Calédonie). Mais sur les Antilles je n’ai rien lu encore.


          • Agerate Agerate 22 novembre 2012 17:49

            Personne ne relève que le vrai problème est bien plus profond que celui de la survie de l’UMP... http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/ump-nos-partis-ont-trop-de-126317


            • abelard 22 novembre 2012 20:20

              M’enfin !
              Franchement vous y avez cru cinq minutes que cette bande de gogol mononeuronaux pouvait se plier aux règles de la démocratie, habitués qu’ils sont à se mettre au garde à vous, pantalons aux genoux, quand le chef aboie ?
              Hilarant...

              Il ne font en fait que se conformer à la tradition de l’élection décrite par Goscinny dans « Astérix en Corse » : D’abord on vote, ensuite on jette les urnes à la mer et enfin on règle le problème à coups de baffes dans la gueule...


              • lebreton 22 novembre 2012 20:54

                Quand se débarbouille dans la fange du fhaine on se retrouve comme cope ne nez dedans ,pour un roumain avec le pif qu"il à comment n’a t’il sentir le vent venir ,la piscine !!!! à ça c’est vrai ça fait désordre ,les carottes seraient cuites ,hum !!!!!!!!!!!!!!!!

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