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Accueil du site > Tribune Libre > Un avenir de barbelés

Un avenir de barbelés

Se sécuriser, voilà le leitmotiv du citoyen d’aujourd’hui. L’ère GW Bush en a ajouté quelques touches. Ne rate-t-on pas dans la manœuvre quelque chose de plus essentiel : la rencontre et la confrontation avec son semblable pour créer et prospérer dans l’harmonie ? 

Un avenir de barbelés_cadena.jpg

La violence a toujours existé. S’en protéger est une réaction naturelle. Mais ces derniers temps, nous sommes passés dans des extrêmes aussi bien du côté des bandits que de celui des gens dits "de bonne conscience". Les extrêmes des actions et réactions vis-à-vis des événements correspondent aux extrêmes de potentiels de notre temps.

Où est ce temps où la porte d’entrée du domicile était ouverte sans beaucoup de serrures ? L’hospitalité n’était, alors, pas un vain mot. Aujourd’hui, il y a, devant certaines portes, des paillassons avec la mention "Welcome" mais qui ne laisse plus passer personne sans montrer "pattes blanches". Il n’y a plus que dans les pays à la population est assez pauvre de manière uniforme pour que l’hospitalité proverbiale sera apportée comme une obligation de courtoisie. Si, chez nous, dans les temps anciens, les bandits de grands chemins ont bien hanté les forêts, ce sont les villes qui attirent les nouveaux Calamity Jack pour cauchemarder les autres. Les risques de cambriolage ont considérablement augmenté et l’imagination est tout aussi fertile pour réaliser les casses que pour les contrer, cela au profit de tiers qui sont là pour fournir toute la sophistication désirée. Le commerce de la "sécurité" a, en effet, pris un essor non négligeable.

Qu’est-ce qui a changé ? Dans notre civilisation de la consommation, l’argent est devenu le seul "roi". La publicité, son mentor, a créé l’envie de possession matérielle pour obtenir la reconnaissance de la société. Le coup pour coup des deux camps par l’escalade de moyens d’agressions et de défenses s’en est suivi. Le trop plein de produits en compétition avec le "meilleur rapport prix/performance" de la rapine. 

Les vols à la tire, les "Sack-jacking", ne faisaient plus seul recette et tombaient dans la banalité très peu punie. Ils n’étaient qu’une manière bien peu rémunératrice, dans le fond. Les "bougres d’enfants riches" savaient ce que veut dire "se protéger".

La proie suivante fut les banques. Elles détenaient dans ses coffres les fonds que l’homme, préoccupé par d’autres occupations, ne gardait plus chez lui.

Pour apporter plus de sécurité aux banques, des guichets protégés, inviolables et à l’abri des balles ont été, très vite, installés pour mettre le premier ’pont-levis’ entre les employés de la banque et les braqueurs traditionnels. Mais, vu les difficultés, progressivement, les banques ne faisaient plus rêver les braqueurs.

Comme l’argent, devait, tôt ou tard, transiter de place en place, les fourgons transportant ces fonds se présentaient tout naturellement à leur prospection. Ce "besoin d’air" a été la cible avec de plus en plus de violence en fonction des barrières de protection qui renforçaient ces fourgons. Être "blindé", ne résolvait pas tout, être accompagné par une estafette de policiers, changer d’itinéraire à chaque déplacement, coutait cher et n’avaient pas été, manifestement, la panacée dans la sécurité. La confidentialité d’une opération trouvait, tôt ou tard, des "taupes" informatrices. Les distributeurs d’argent « Mister Cash » furent aussi visés. Ils ne furent plus alimentés qu’avec parcimonie, les banques déclarant forfait.

Les braquages se sont pourtant succédés à rythme soutenu, pour un temps. Après avoir laissé les leurs sur le carreau, les convoyeurs de fonds se sont mis en grèves pour réveiller le souci d’amélioration des protections. Beaucoup de convoyeurs de fonds étaient devenus des victimes et cela devait changer. La technologie a été appelée à la rescousse. La "valise intelligente", merveille de technologie, apportait un espoir d’accalmie en rendant inutilisable les fameux billets après le viol de la valise. Cette technique a, tout d’abord, été rejetée partiellement par les convoyeurs qui, syndicalisés, voulaient, au contraire, augmenter le nombre de collègues dans le transport de fonds. Puis, les choses se tassèrent. L’accalmie sur le front des attaques de fourgons, même avec des armes de guerre, n’allaient plus rapporter ce qui était escompté vu les nouvelles technologies. Le jeu n’en valait plus la chandelle. Dans ce monde-là, tout casse est calculé en fonction du rendement, du butin et des risques.

D’autres horizons plus fructueux devaient être trouvés. D’autres victimes devaient être désignées. Le Zorro, d’antan, était toujours là mais le cheval a fait place à des méthodes plus subtiles et surtout moins "fair play".

Le mouvement est venu souvent de l’Est où ces idées nouvelles ont germées. La voiture que l’on oubliait, tellement elle était entrée dans les mœurs, a pris soudainement la valeur réelle qu’elle avait perdue dans nos pays. Le "car-jacking" était né. Avec très peu de moyens et un "collègue" bien veillant, l’échange de propriétaires de voiture par la force pouvait commencer sans coup férir. La surprise étant l’atout majeur dans l’opération. Mais tout change, tout évolue, les protections du propriétaire au volant de sa nouvelle voiture aussi. Des systèmes antivols de plus en plus perfectionnés voyaient le jour. Cela allait jusqu’à l’emprisonnement du voleur dans la voiture qui accepte de suivre mais qui s’arrête un peu plus tard toutes sirènes dehors émettant sa position par satellite. Ces systèmes étant réservés aux véhicules dont le niveau correspondait précisément au désidérata. Le "car-jacking", une étape comme une autre, en définitive.

La modernité a fait place au "home-jacking", au "tiger-kidnapping" ou "hostage-jacking" en sont les derniers développements encore plus troublants. On ne va plus où est l’argent, on ne se fournit plus nécessairement à la source dans les coffres, mais, au besoin, on y accède par tierce personne interposée.

Alors, il y a le retour au stress de l’insécurité opposée à l’inflation de moyens engagés. La violence pour la violence. Les traumatismes des victimes qui suivent ces méfaits.

Car, s’il y a les maisons qui regorgent de biens durables, elles sont aussi habitées par des gens avec leur fragilité. Des débouchés qui peuvent s’envisager en douceur et sans témoins. Le "nettoyage" a pris forme sans effets collatéraux pendant un temps en l’absence des résidents. Mais ces "pauvres gens" n’étaient pas toujours en vacance de leur "home, sweet home" alors la technique a dû s’adapter aux circonstances sur le vif. Là, ça se corsait, vraiment.

Pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? La voiture et la maison. Une visite impromptue pouvait redonner du tonus la "prospection". Le "Home-jacking" a ainsi fait son entrée, bien loin d’Arsène Lupin et de ses principes charitables. Les enfants de chœur ne faisaient plus partie de jeu-là. Ligotés les occupants, prendre le "directement utilisable" et les clés de l’auto dans le garage. Voilà le scénario de base. L’idée de retourner à la banque pour les casses suivants n’avait pourtant pas été perdue. On ne parvenait plus à prendre l’argent à la source, on allait se l’approprier par la terreur d’une tierce personne travaillant dans la banque avec otage interposé. Le "tiger kidnapping" a sorti ses griffes. La violence et le terrorisme nouvelle vague, cette fois. Plus on se montrait méchant, plus on avait du résultat. Prendre aussi des otages qui détiennent les clés de la banque et forcer ceux-ci à révéler la combinaison.

L’imagination s’est mise, tout doucement, au travail de l’autre côté de la barrière.

J’aurais pu humoristiquement titrer cet article de "Sale temps pour les voleurs" en comptant les degrés de sophistications nécessaire pour délester leurs concitoyens. Une "vie de chien" qui a de plus en plus de mal à trouver l’os à ronger car de l’autre côté, on commençait à se prémunir aussi contre les risques de tous ordres par les grands moyens. Pas nécessairement, toujours dans le bon chemin. Des quartiers protégés avec grilles, d’abord, des polices privées, ensuite.

Des systèmes de plus en plus sophistiqués de protection avec une ingéniosité sans pareil ont commencé à s’installer. Ça commençait par des serrures aux portes d’entrée de plus en plus sophistiquées, cela continuait par la porte blindée, armée avec des points d’ancrages multiples, les fenêtres renforcées à l’épreuve des chocs qui mettrons couche par couche à l’abri d’une intrusion non voulue. Ensuite, on est passé à l’environnement de vie lui-même. Des micro-villages, des villes dans la ville commencent à penser avec ses châteaux fortifiés retranchés derrière des grillages. Un Question à la Une lançait le 15 octobre 2008 le sujet avec un titre "Logements fortifiés, habitations de demain". Le top de la modernité ou le retour à l’époque du Moyen-Age ?

Dans le même temps, les autorités vendaient leur job, leur semblant de sentiment de sécurité et de protection par les institutions de polices et de justice en place pour nous assurer de la meilleure vie possible et se plantaient souvent par l’ingéniosité et la complexité des moyens d’escroqueries et de rackets.

Le cinéma, internet avaient donné les ficelles et les idées du métier de cambrioleur. Le rôle de Mesrine est passés au cinéma récemment. Les spectateurs étaient partagés entre l’envie de voir le film et constater jusqu’où aller trop loin et la peur de le découvrir. L’Amérique, pays où la violence jalonne son histoire, nous avait apporté des modèles du genre et les Calamity Jane se sont succédés en y ajoutant audace et victimes. Les chausses trappes les plus diverses venaient en contre partie pour contrecarrer méfaits et holdups. Les séries télévisées adulées par le public dessinaient le portrait d’une société post 11 septembre déroutante et cruelle. Les coffres n’en seraient plus vraiment, donc pourquoi chercher à les ouvrir. Laisser l’accès au compte gouttes à l’argent disponible ? D’autres banques taisent, depuis lors, les actions prises et laisseront la surprise sur le vif.

Le crime ne payerait-il plus ou la sécurité n’aurait-elle vraiment plus de prix ? Elle se paye au contraire au prix fort. Nous assistons à un repli de chacun sur soi progressif. L’action de se protéger en réaction avec une insécurité grandissante et contre toutes incursions dans notre domicile est devenu le palliatif pour protéger un tant soi peu de biens ou de seul moyens d’existence. L’hospitalité ne faisait plus partie du vocabulaire dès l’entrée avec le paillasson "Welcome".

Un avenir de barbelés Plage.jpg

Avec les États-Unis pour précurseurs, nous sommes passés à la vitesse supérieure dans les "gated communities". Des quartiers entiers sont désormais entourés de barbelés ou de murs, de tours de guets, de gardiens armés qui surveillent, patrouillent en permanence et protègent des citoyens qui ne sont plus de la haute bourgeoisie mais se sont simplement réunis en comités protégés. Les "Country Club" qui se retrouvent souvent en Californie tel qu’à Palm Beach. Au Québec, cela inquiètait déjà en 2003.

Nouvelle manière de vivre qui s’est propagée aussi dans nos quartiers les plus privilégiés d’Europe. Conclusion : les plus de cinquante ans privatisent leur vie pour survivre mais sans plus vivre pleinement.

Les frais inhérents à l’installation de tous ces systèmes de sécurité font partie de la location. Le prix global a pris des proportions non négligeable bien supérieurs à celui de l’entretien d’un jardin. Pour la partie de ce "confort retrouvé", on compte minimum 150 euros par mois sans limites supérieures.

20081118Guantanamo retour.jpg

Prisons à vendre ? Ségrégation naturelle entre riches, moins riches et pauvres ? Le "private" qui rend chacun chez soi en ne s’intéressant plus à l’autre.

A Mexico, les "privadas" fleurissent côte à côte, avec une infrastructure comprise de rues entières. Vivre en autarcie pour éviter le kidnapping et le meurtre. "BosqueReal" est équipé de mur, de caméra, de sa propre police patrouillant en permanence. Nous, riches et les autres.

Dans certains pays d’Amérique du Sud, ceux que l’on appelle "nantis" vont plus loin encore. Ils n’osent plus se déplacer en ville et cela même à bord de voitures blindées. Seul, l’hélicoptère leur est resté pour atteindre au départ d’un building un autre building.

"Absurdité du concept", disait une urbanise dans l’émission télévisée. Bulle sécuritaire pour éliminer ce qu’on ne veut plus voir. Le communautarisme d’"Indian Wells" impose aussi des règles internes strictes et punissables immédiatement. On se retrouve "flashé" à domicile dans ces quartiers de sécurité consentie dans l’extrême. Les portes ouvertes signifient une mise en garde et une punition à l’étape suivante pour éradiquer les erreurs à domicile même pour ses habitants.

"Développer les espaces publiques" n’est même plus envisagé. Qualité de vie, protection des enfants et ressemblance dans les relations avec autrui. Perte de pluralisme des idées aussi par l’homogèneté des relations. La communication virtuelle pour remède derrière les écrans d’ordinateurs.

Monaco est aussi devenu la ville de la sécurité par excellence. On y met le prix pour y entrer et pour garder cette place. Le droit d’entrée dans cette ville "select" n’est d’ailleurs pas à la portée du premier venu. Se promener dans les rues avec la panoplie de bijoux sortie des coffres a pour certains une valeur inestimable.

On s’assied de pied ferme dans l’égoïsme comme doctrine. Tout est bon et bien pour celui qui se préserve des regards de l’autre qui se trouve étranger devant les murs.

Les états eux-mêmes se livrent au même raisonnement. Les murs "fleurissent" aux frontières des états. "Ces murs qui annoncent l’automne des démocraties". Des murs de la honte, aussi.

20090109Gaza.jpgIsraël, actuellement en fait les frais de ses volontés d’ignorer les voisins à vouloir construire des murs. Faut-il passer par ces extrémités dans notre monde de violence ? "Gaz et Gaza sont dans un bateau" écrivait Paul Hermant de la RTBF. Rapprochement fortuit ou très révélateur ? Histoire de tuyaux, de communications qui ne passent plus. "Tout part, mais rien n’arrive". Il n’y a plus que le virtuel qui passe allègrement les frontières et tout le monde se réfugie derrière elles, comme si l’expérience de la ligne Maginot, du mur de Berlin qui a fini par tomber, de celui qui divise Israël du reste du monde, allaient tenir sans réactions des populations voisines. Gel politique. Internet blogueur qui se brûle dans la schizophrénie avec la violence, la guerre larvée et le racisme des extrêmes, sous le couvert de pseudos. 

20090114Gaz Russie Ukraine.jpgSans vouloir transgresser les règles naturelles de sécurité, ne sommes-nous pas tombés dans les excès dans lesquels les autres n’auront plus droit de cité ?

Un monde dans lequel, on ne se rencontrera plus que par GSM interposé, ou via Internet. Sera-ce, celui où on ne prêtera plus la moindre attention à son semblable ?

En 1989, à la chute du mur de Berlin, les gens semblaient heureux de faire disparaître cette cicatrice. L’euphorie est retombée. On oublie vite. Les phobies s’auto-alimentent. En temps de crise, il y a encore plus d’incitation au vol et à l’envie.

Esprit de peur de l’agression gratuite ou non. Les causes, elles, sont plus insidieuses, moins reconnues : le moyen de réaliser en un coup, ce qu’une vie ne permettrait pas d’apporter.

  Un avenir de barbelés Domotique.jpg

Les moyens, ce ne sont plus les barbelés, ce sont les moyens bien plus sophistiqués que l’on retrouve aussi de manière générale dans la domotique, une division de l’informatique appliquée. Effets secondaires ou dégâts collatéraux de la consommation ? Rêve de sécurité ou cauchemar de la démesure ?

20080629Radars BHV.jpgDe nouveaux extraterrestres prennent pieds chez nous pour nous surveiller en "Big brother". La sophistication n’a pourtant jamais donné toute la sécurité à 100%. Vivre en autarcie n’est pas encore à l’ordre du jour surtout dans un monde qui se veut mondialisé. Le risque est d’autant plus grand quand il faut sortir de ses murs de protection.

L’histoire étonnante d’un certain Christian Lestavel, "taupe" ou "indic" de son état, est caractéristique. Aujourd’hui, retraité, il avait écrit son histoire sous son "Nom de code : La Loutre". Toujours en marge de la société sans que personne ne connaissait sa situation à part ses patrons, il avait joué le rôle de flic et de voyou. Après des débuts "difficiles" dans lesquels vols et braquages avaient été monnaie courante, l’ex-taulard allait changer. Il s’était rangé mais rattrapé par son ancien destin, un commissaire lui avait proposé d’infiltrer le milieu. Coudoyer et étudier la pègre, il connaissait mais cela restait un jeu dangereux. Observer et remonter les filières de l’intérieur et faire tomber les têtes en flagrant délit. Tout un programme. Si ça tournait mal, il fallait encaisser et il le savait. Dans ce "travail", il remarquait que la police avait toujours un train en retard face à la logistique de pointe de ses nouveaux "collègues". La fameuse "longueur d’avance" qui fait toujours la différence.

Décidément, faudra-t-il mettre un tigre dans son moteur pour survivre contre les « tiger-jacking » ?

Il y a, bien entendu, toutes les stratégies connues pour ouvrir son parapluie. Angélisme face à la progression de la violence pour ne compter que les points du passé ? Une réponse aux problèmes, certainement pas.

Un quatrième film de Mad Max avait été prévu pour 2006. Il a été abandonné. Pourtant, la matière existe pour faire un projet en bonne et due forme dans l’actualité. 

Dans l’habitude de regarder vers son nombril pour le protéger, ce sera, demain, à qui sera le tour ?

Ah, maudit pognon, maudit pouvoir, tu en auras fait des victimes sur ton passage !

 

L’enfoiré,

 

Citations :

  • "C’est au pied du mur que l’on voit le mieux le mur", Jean-Marie Bigard
  • "Les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts.", Isaac Newton
  • "Rien de pire qu’un mur pour bloquer les idées.", Annie Lemoine

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16 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 16 janvier 2009 15:36

    il y a deja des annonces de location pour les residences securisees en france
    portail a digicode, camera, gardien.......
    bientot la police sera privatisee


    • foufouille foufouille 16 janvier 2009 15:45

      http://www.monde-diplomatique.fr/2002/11/BELMESSOUS/17043

      une zone securisee a toulouse, pour bobo
      apres, ils diront si on veut pn peut.......
      des gros trouillards egoistes


    • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2009 15:46

      Ca j’en étais sûr. A Bruxelles, je connais des endroits très précis.  smiley


    • foufouille foufouille 16 janvier 2009 15:46

      demander aux ploutocrates, flics et bureaucrates de faire le meme boulot pour tout le monde


    • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2009 16:12

      Papy,

      En fait, l’article était divisé en deux parties au départ. La première partie avec pour titre « Calamity Jack est revenu ». J’ai trouvé plus intéressant de les réunir en style action-réaction car l’inflation existe des deux côtés.

      La sécurisation de ma porte d’entrée a été faite avant tout cambriolage. Beaucoup de voisins ont suivi le même chemin. Comme je le disais le crime profite parfois aux interfaces.

      Les systèmes de voiture contiennent de plus en plus de fermeture automatique des portières après avoir roulé quelques kilomètres. Je ne donnerai pas de marque, mais suivez mon regard.

      Solutions ? En fait, il n’y en a pas vraiment. Certains gouvernements en pleine actualité se perdent en conjecture.

      Dans l’évolution de l’homme, il y a eu d’abord le nomadisme et puis pour raison de sécurité, la sédentarisation. Progrès de l’homme, dit-on. Les murs autour de la maison, de la ville, du pays... la mer.

       


    • Rune Rune 16 janvier 2009 16:17

      on peut changer notre relation avec l’argent peut-être...
      Notez au passage que cette notion de surprotection peut être étendue à d’autres domaines tels que la sécurité médicale par exemple.


    • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2009 16:21

      Rune,

       Oui, mais cela ferait l’objet d’un autre article bien plus complet à l’analyse. J’ai déjà mélangé 2 sujets en opposition. smiley



      • Liberty 16 janvier 2009 17:19

        J’ai bien l’impression que nous avons détourné le concept "sécurité" post 68 pour en faire du sécuritarisme bien plus simple à régler ...

        Parlez sécurité à un élu, il comprendra sécurité des bien et des personne là où vous vouliez parler de sécurité : de l’emploi, sanitaire, nucléaire, médicale, aliementaire, financière etc...

        Chacun voit midi à sa porte, la seule sécurité qui le concerne est celle qui nous fais le moins peur, la sécurité des biens et des personnes .
        Pour le reste ils sont en super sécurité .

        Et même pour la sécurité des biens et des personnes, ils ne captent rien du tout, demandez au fils de Sarko à quelle vitesse il a été discriminé pour son délit de fuite, a quelle vitesse on a retrouvé son scooter avec ADN et tout le tremblement .

        Vous vous feriez voler votre voiture ça aurait été si vite ?  smiley

        Bref, la sécurité au sens sécurité des biens et des personnes est super pratique pour faire oublier TOUTES les autres formes de sécurité, celles qui intérressent réellement les citoyens .


        • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2009 17:28

          Liberty,

           On reparle de Bebel amoindri dans son nouveau film.

           Un film que je reverrais avec plaisir est l’Héritier de Philippe Labro. 1972, déjà.
           Terrible enseignement. 

          L’histoire :
          "A la mort de son père, Bart Cordell hérite d’usines et d’un groupe de presse. Continuant l’oeuvre paternelle, il échappe à un attentat. Une enquête lui apprend que son propre beau-père, industriel néo-fasciste, est responsable de l’assassinat de son père. Il dénonce le scandale avant d’être tue à son tour. Mais sa descendance est assurée."

          Beaucoup à réfléchir...
           


        • John Lloyds John Lloyds 16 janvier 2009 17:34

          C’est ce que l’on pourrait appeler l’ironie du sort, le thème de campagne électorale qu’était l’insécurité, thème qui aujourd’hui fait gagner un président, débouche sur une politque radicalement répressive, qui ... développe l’insécurité.

          La grande anomalie du système actuel, c’est qu’il s’attaque aux effets, et non aux causes. On aura beau mettre en place tous les dispositifs de sécurité les plus sophistiqués, des personnes se protégeant individuellement aux dispositifs nationaux, la déliquence sera toujours un cran au-dessus.

          On ne peut pas mettre un flic surveillant chacun un petit commerce, ni un flic enquêtant sur chaque vol, on sait pertinament que des tonnes de dossiers seront classés de fait par simple règle comptable de surnombre. Et si on met des blindages à chaque appartement, les voleurs entreront quand même, de la même manière que le car-jacking.

          Ce pourquoi je suis persuadé que la sophistication des moyens de protections ne changera rien à l’affaire, ni le renforcement des législations d’ailleurs. Comme le montre cette étude américaine (et ce qui semble évident), la délinquance s’adapte qque soient les mesures prises :

          "Après un apaisement sensible, ’’du à une mobilisation de tous les instants de la part des autorités municipales et qui se traduisait par le regroupement de moyens très divers autour de l’objectif de la baisse de la criminalité’’, il semble que les délinquants soient parvenus à contourner un encadrement policier jusqu’ici efficace"

          Devant un mutant par définition protéiforme, je pense que la politique de répression sur les effets est perdue d’avance, c’est sur les causes qu’il faudrait se pencher, mais comme nos gouverments sont de sombres crétins, c’est pas demain la veille qu’il faut attendre qque chose de ce côté.

          Ce pourquoi je suis non seulement d’accord avec l’auteur, "Un avenir de barbelés", mais je rajouterais "barbelés qui ne serviront à rien".

          Petite extension personnelle, je concluerais en disant que ce n’est pas tant du cliché du voleur avec son masque et son pied de biche qu’il faut avoir peur, que du plus grand et pire voleur qui soit, l’état, dans son sens large, incluant le système bancaire. Comme diraient certaines mauvaises langues, la crise financière actuelle, c’est le hold-up du siècle.


          • L'enfoiré L’enfoiré 16 janvier 2009 18:19

            Bonjour John,

            GW Bush a fait toute sa présidence sur cet esprit de redresseur de tort de l’Axe du Mal. « God bless us » comme protecteur. Son résumé final est clair la-dessus. "Mr 11/9" dira-t-on de lui, demain, en ayant oublié son nom.

            Le système ne s’attaque pas aux causes de l’insécurité. ABSOLUMENT.

            La déliquescence sera toujours un cran en plus. J’ai repris l’épisode le « La Loutre » en fin d’article pour l’expliquer.

            Tout est une question de moyens et ce n’est qu’à l’infini que la sécurité sera complète.

            Les moyens de protections profitent aux intermédiaires, entre temps. Je parlais des fournisseurs de domotique, de serrures, de portes blindées....

            Ce qu’il faut tenter, sans assurance, c’est de mettre le maximum de couches de protections bien visibles. Et puis il y a les assurances adhoc.

            Il ne faut pas oublier le vieux rapport prix/performance. L’animal qui est en nous, sait où se trouve la limite à ne pas dépasser pour minimiser les risques. On choisit toujours le moyen le plus simple pour arriver à ses fins. Règle de l’évolution, probablement.

            Comme je le disais Mad Max, c’est aussi aujourd’hui. La matière y est, on ne cherche qu’un nouveau producteur.

            Je préfère aussi l’arnaque en col blanc. C’est bien plus efficace. C’est « clean ».

            J’ai écrit un thriller sur ce sujet « Le Grand Maitre virtuel » , mais ça c’est une autre histoire.  smiley


          • ddacoudre ddacoudre 17 janvier 2009 00:22

            bonjour l’enfoiré

            un bon historique qui présuppose un futur bien triste, j’ai toujours ma porte ouverte on me le reproche souvent, et je dis toujours que ma seule richesse sont les livres et personne n’en veut.

            cordialement.


            • L'enfoiré L’enfoiré 17 janvier 2009 08:19

              Bonjour à vous deux,

               "Futur triste"

              >>> Le futur de ses jours sera toujours ce que chacun en fera.
              Philosophie qui m’est propre. Bien dans sa tête, bien dans son corps et profiter minute après minute.
              Je dois avouer que je n’ai jamais aimé les films du futur qui font peur en masochiste.
              Oui, mes sujets sont parfois très sombres, mais les caricatures que j’y ajoute, essayent de prendre les choses avec le plus d’humour possible.
              Merci pour vos appréciations smiley


              • maharadh maharadh 17 janvier 2009 13:24

                Le leurre sécuritaire avec ses mêmes lois ont une fonction de captation de l’opinion publique, d’occultation idéologique de la politique actuelle de liquidation de l’État social.

                Il est même souhaitable que les chiffres de la délinquance contre les personnes augmentent ou soient gonflés pour tenir en haleine les électeurs apeurés ; il est nécessaire de stigmatiser les filles voilées et le danger musulman pour détourner l’attention des chiffres du chômage, des délocalisations d’entreprises, des enfants vivant en France en dessous du seuil de la pauvreté , de l’augmentation des expulsions locatives et du nombre de S.D.F.

                Pendant qu’on agite le chiffon rouge contre l’insécurité de nos villes, les affaires du MEDEF peuvent continuer. L’attention des électeurs est détournée, et c’est bien là l’essentiel, de la détresse des chômeurs, de la précarisation des salariés et de la remise en cause du système des retraites et de l’assurance maladie.

                Par contre on on ne peut nier que la misère est proportionnelle aux actes de délinquances et que malheureusement nous n’en sommes quau début .

                Force est de contaster que dans le jeu des gendarmes et des voleurs ces derniers ont toujours une longueur d’avance et ceci quel que soit les nouvelles technologies sécuritaires y comùpris dans le délinquance en col blanc si elle semble moins violente physiquement n’en est pas moins violente psychiquement.

                Est-ce dans la nature humaine un défi ?



                • L'enfoiré L’enfoiré 17 janvier 2009 14:20

                  @Mahradh,

                  Véritable jeu de pongistes entre armes et contrarmes. C’est ce que je voulais exprimer par l’article.

                  Peur de l’autre, oui. Cela profite à beaucoup de monde d’ailleurs. Je l’indiquais dans l’article, les intermédiaires qui touchent les dividendes sont nombreux. Les politiques sont évidemment du parcours. Les vendeurs de sécurité aussi. Toute l’administration Bush s’est focalisée sur cette peur de l’Axe du mal, avec les ADM comme cheval de bataille. Quand l’affaire Enron a été découverte, on a lancé toute une infrastructure lourde de contrôles des affaires qui dépassait totalement les objectifs. Tout est bon pour voiler son incompétence. Cela meuble et remplit les journaux.

                  Je parlais de la pub, aussi qui a généré l’envie de richesses et de biens. Mais, en effet, il y a le quart monde et là, on touche un autre aspect plus cruel qu’il faudrait analyser les raisons bien plus profondément.

                  Un défi, absolument. Un crime de l’inconscience, aussi. Merci pour le commentaire. 

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