Un centre d’hébergement n’est pas une cage à lapins !
Ah si vous aviez assisté à cette joie "explosive" de cette jeune femme qui était à la rue : elle vient d'obtenir un travail et un logement après deux ans de "galère" !
C'est cela notre récompense à nous les bénévoles. C'est magnifique !

Depuis plusieurs années, notre réseau se préoccupe de l'hébergement d'urgence.
Lorsqu'un personne se trouve à la rue, nous intervenons immédiatement pour qu'elle soit hébergée par le 115.
En Seine et Marne, la DDETS ( Direction Départementale du Travail de l'Emploi et des Solidarités) fait des efforts exceptionnels pour faire héberger un maximum de personnes.
Il y a malheureusement des freins puissants qui entravent la mise à l'abri de toute personne qui se trouve à la rue : ce sont les contraintes financières.
Pour l'instant-touchons du bois- les familles avec jeunes enfants et les personnes vulnérables et malades sont prises en charge.
Souvent il suffit que nous expliquions la situation pour que tout aille pour le mieux.
Le regret, c'est qu'il y a des laissés pour compte !?
Le système est à revoir car les personnes qui sont hébergées sont prévenues le jour J qu'il leur faut rejoindre le soir même tel hôtel.
C'est l'inquiétude qui s'installe et l'incertitude pour le lendemain.
Souvent, faute de places à proximité, les familles sont envoyées dans un hôtel situé dans un no mans'land où elles se retrouvent nombreuses, loin de tout.
Certains lieux ressemblent à des cages à lapins !
La mise à l'abri, c'est un peu la galère : les hébergées n'ont pas de quoi manger et doivent se débrouiller avec les moyens du bord.
Ce n'est pas non plus faciles pour les femmes : nous connaissons un hôtel où le « patron » les harcèle.
Nos deux associations, SOS Hébergement et les Colibris solidaires essayent d'accompagner les personnes qui vont à l'hôtel en maintenant un lien et en les « parrainant », pas pour être sur le dos des « hébergeurs » mais pour aider les familles à ne pas perdre pieds.
Nous avons suivi plus de soixante personnes et sommes intervenus en médiation trois fois en deux ans.
Notre réflexion collective nous a entraîné à construire un projet d'accompagnement.
Cela ne nous est pas venu comme cela, c'est la réalité qui nous a rattrapé.
Souvent, trop peut-être, le 115 ne pouvant pas prendre en charge immédiatement une personne ou une famille, nous l'avons envoyée à l'hôtel ? Avec nos propres deniers.
Une rencontre physique nous a permis de rassurer et d'expliquer les conditions dans lesquelles la prise en charge par le 115 allait s'opérer..
Le résultat nous a bien plu.... La personne rassurée s'est bien adaptée au lieu.
Ces expériences nous ont conduits à imaginer un accueil préalable.
Nous avons même décidé de meubler un studio et de le transformer en hébergement temporaire.
Il s'agira de rassurer celui ou celle qui était à la rue, de l'accompagner dans ses démarches et de le préparer à devenir locataire.
Nous sommes tous bénévoles et ne comptons pas professionnaliser notre activité.
Nous allons expérimenter cet accueil, orientation et en discuter avec nos partenaires.
Ce ne sont que des gouttes d'eau mais bénéfiques.
A côté de cette action bénévole, nous continuons à peser pour que les hébergements proposés par le 115 soient de meilleure qualité et pour que les personnes hébergées soient évaluées très vite par une assistante sociale pour qu'elles ne restent pas des mois et des mois dans un hôtel.
Smina Kernoua et Jean François Chalot
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