Un Cygne à l’Horizon
À tous les porteurs de nouvelles, tous les chercheurs de vérité :« Peu importe qu'on soit né dans la cour des canards, si l'on est sorti d'un œuf de cygne. » Andersen
La France est un cygne.
La France ? entends-je. Un cygne. Tu rigoles, Anatole. Ces veaux ? Regarde-les dans l’enclos. Ils pressentent l’abattoir, mais suivront jusqu’au bout le boucher.
Et pourtant le bruit court qu’un jour prochain, peu avant les élections présidentielles usaméricaines, la république.fr va de nouveau boucler son cheptel, chacun dans sa stalle. Elle menace les veaux de paillasse ad vitam æternam. On ne voit pas pour autant s’agiter de vache folle prise de fièvre pangoline − mise à part ladite république.
Qu’ont-ils donc fait, les veaux pour mériter la taule ?
Rien, à part ruminer des choses. Ces êtres grégaires et gambadeurs, incapables de se perdre de vue ou d’écoute dans le pré carré plus d’une minute en temps normal étaient si heureux de meugler aux fenêtres en applaudissant les infimes hiers de leurs quatre sabots ! Le résultat ? Adieu pissenlits ; au foin sec ! leur dit-on. Mais la vraie raison, qu’ils soupçonnent obscurément, les décourage.
Ah cogitent les veaux avec lenteur, il faudrait peut-être faire quelque chose. Quand même. Moi, je digère. Un quelconque taurillon recevra les banderilles à ma place, tant pis.
Ils nous énervent, ces veaux-là. Et pourtant vous dis-je, la France est un cygne. Sortons de l’étable, passons à la basse-cour.
Quelle basse-cour ? C’est un château presque en ruines qui se dresse dans le crépuscule !
Pour ça non, msieu-dames, c’est bien une basse-cour, puisque je n’y vois que gallinacés. Toutes sortes : dindes et dindons, canards enchaînés, poulets de batterie, qui ont changé de crèmerie. Ils préfèrent d’un commun accord l’élégant salon de la princesse, celle qu’ils ont reléguée au poulailler à coups de bec dans les yeux. Quelle princesse ? Vous et moi, pour faire court.
Au loin, dans le parc, un grand cygne est pris dans les glaces. Il va mourir de froid et de faim, mais quelqu’un s’approche ; c’est le puiseur d’eau, qui s’en vient aux nouvelles, avec son pic et son épuisette. Tant d’anguilles sous roche à pêcher !
Que voit-il, effaré ? La France épuisée dont le bec exhale un chant ultime, pas très beau. C’est une scie d’occupation qui lui sort des entrailles, la France est pucée de l’intérieur ! Ses ailes blanches perdent leurs plumes. Misère !
Bon suffit les allégories. La réalité de la France, ce n’est pas du cinéma, quoiqu’ un peu quand même.
Il faut aller de ce pas soumettre nos doléances au roi de la république française.
Le roi ? Qui est-ce ? Le type qui crèche à l’Elysée ? Meuh non. Castex ? Non plus. Ces deux-là et les autres qui nous surplombent depuis leurs plateaux télé, prétoires ou Assemblée dite Nationale ont tous un petit côté Sibeth : contre un bon salaire, un peu bouffons, ils causent aux Français. Pas respectueusement et sans même maîtriser les fondamentaux.
Non, le roi de la RF, c’est forcément quelqu’un d’autre, qui préfère rester dans l’ombre des dividendes.
D’ailleurs je dis roi, mais il s’agit plus exactement d’une sorte de calife ou satrape dans un empire chinois. Derrière lui, il y a toute une bande de carnivores.
Récemment, tous ces bestiaux ont choisi de s’allier d’assez mauvais gré pour garder leurs billes et éviter le carnage mondial. Ils ont décidé d’appliquer une drôle d’idée qui était depuis longtemps dans des cartons nord-atlantiques. Et voilà ce qu’ils ont fait aboyer :
« Nous en appelons aux dirigeants des multinationales, aux organisations internationales et aux gouvernements nationaux pour coopérer énergiquement à la construction ambitieuse d’un monde mieux préparé à une pandémie sévère. »
C’était l’an dernier, en automne, lors d’une « simulation de pandémie ». L’objectif officiel ? Soigner les peuples atteints de liberté contagieuse, virus fatal aux grosses bêtes. Ça complotait sévère. Du cinéma, direz-vous !
Pas du tout, ces obèses ont fait leur sketch sur une vraie scène, avec de vrais acteurs, comme prévu.
Les aboyeurs en appelaient aux griffus-velus des nations. C’est sous-entendre que la nation existe, et qu’elle est même absolument nécessaire à leur existence. Et pourtant, les grosses bêtes voudraient l’anéantir. Ils ne peuvent cependant pas tuer tout le monde, ça les obligerait à bosser. Gros problème.
Il y a dix ans déjà, il se trouvait un Éric Besson pour confondre la nation avec un cœur de termitière ou rampent les larves.
« La France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. ».
Il savait si bien ce que nous voulons le « Gros Éric », qu’il en oublia de compter ses sous (les siens ?).
« On désigne par conglomérat un ensemble d'entreprises présentes dans des marchés et secteurs d'activité parfois éloignés les uns des autres, qui sont liées entre elles par des liens juridiques et financiers. (...). En France, l'un des conglomérats existants est le groupe Financière de l'Odet [qui au 31 décembre 2019] détenait directement et indirectement 64,0 % du capital de Bolloré. »
Bolloré. Le voilà, le roi du conglomérat.fr.
Il n’est pas tout seul. Et nous, là-dedans, agglutinés en boule, petits morceaux de quartz pris dans la glaise. Mais ça brille vous savez, si on frotte un peu.
« Bolloré exerce ses activités autour de trois pôles : le transport et logistique, la communication et médias et le stockage d'électricité et systèmes »
Si avec tout ça il n’est pas en puissance le grand Tyranneau de la France. Sans parler de Vivendi dont le portefeuille de 3,9 milliards d'euros inclut « Universal Music Group, l’un des trois grands amuseurs du monde avec Sony et Warner. »
Ah mince alors, moi qui croyais que le plus grand amuseur du monde, c’était Hanouna, égérie de Bolloré ! Il a du souci à se faire, celui-là. Depuis mars 2020, UMG est possédé à dix pour cent par le Chinois Tencent.
Il n’y a pas que les yeux et les libertés du Français qui se brident peu à peu. Ceux d’Hanouna se rétrécissent ; il va se faire évincer par Zhu Zhu d’un dix pourcent ! Avec Mao dans le package-dette. Perspective : dix pour cent de l’armée chinoise qui débarque, le jour ou le règlement des intérêts est en retard ! On ne rigole plus et on n’est plus chez nous. Mais ça fait un moment.
Au point ou nous en sommes, me direz-vous.
Se tourner vers le tandem Bolloré-Vivendi pour redresser la France ? Que non. La girouette sur le clocher cherche une direction bienveillante. Le vent de novembre pousse un petit nuage sous un petit rayon. Le bon ? Il nous faut un chef véritable qui sache faire appliquer notre loi ancienne et fondamentale, celle qui protège contre le servage.
Je ne vois quand même que des veaux, insistez-vous.
Regardez donc plus haut. Un ange passe, des lanceurs d’alerte ont pris leurs trompettes. Tant l’on crie Noël qu’à la fin il vient.
La France est un cygne virtuel, aujourd’hui traité en vilain petit canard par des mères pools à gros bec en papier dollar. D’ailleurs, la femelle du cygne s’appelle stylo, le mâle épi, les canetons cygnets. Plus français que cette famille-là, ce n’est pas possible.
Pauvre poule mondialiste, qui descend du tyrannosaure… Cours au lac, tu t’y noieras, sans même pouvoir t’envoler. La rage qu’en éprouve ce gallinacé qui se souvient de ses dents ! Alors elle caquette : petits, petits, petits, n’oubliez pas votre cache-bec ! Et tous à la queue leu leu ou je mords.
Attends un peu, vieille carne au pot, qu’on lève la tête. Là-haut vole un cygne. Il ne te ressemble pas. Toi, tu aurais plutôt un air de famille avec Hillary.
Cot-cot, tweet et trente mille mails.
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