Un député UMP propose l’abstention payante !
Pour commencer, petit exercice de mathématique pour les surdoués niveau bac, à fleurs. Devant La difficulté du devoir demandé il ne sera pas noté et facultatif. Pour les élèves qui courageusement souhaitent tenter l'opération, mieux vaut éviter le calcul mental ; beaucoup trop compliqué pour ceux qui depuis longtemps ont oublié les fondamentaux enseignés par L'Education Nationale.
1ère question - Si dans un pays qui compte 44,8 millions d'inscrits sur les listes électorales, la loi imposait une amende de 15 euros à chaque abstentionniste, combien cette mesure ferait rentrer d'argent dans les caisses de l'Etat avec un taux d'abstention de 36,45 %. Tenez compte que les 281 000 ressortissants de l'U.E ne seront pas sanctionnés pour éviter des incidents diplomatiques.
2ème question - Sachant que le 2ème tour ne concernait que 6455 communes et que 82% des français ont déjà élu leur maire au 1er tour et que l'estimation du taux d'abstention était dimanche à 20 heures de 38% . Si on admet pour simplifier les calculs, que tous les abstentionnistes étaient des récidivistes. Combien auraient rapporté au Trésor Public les amendes portées à 45 euros en cas de récidives ?
3ème questions - Combien l'application de cette sanction coûterait à l'Etat ( exceptionnellement vous êtes autorisés à utiliser internet pour vos recherches)
Ouf ! Il n'y aura pas de 4ème question ; 20/20 à tout le monde sauf au député Thierry Lazaro, qui dort au fond de la classe dans l'indifférence générale et qui mérite un zéro pointé pour avoir rendu son devoir avec une grosse bavure. En plus, il a copié sur Thierry Mariani, qui lui sans honte voulait imiter les Belges.
Pas seulement nos amis et voisins de Belgique d'ailleurs, puisque l'obligation de voter existe également dans d'autres pays comme l'Australie ou le Luxembourg par exemple. Toutefois, face à la complexité d'une chasse aux réfractaires du suffrage universel, sans oublier l'aspect négatif d'une méthode qui pour beaucoup aurait un côté totalitaire. Les sanctions prévues par la loi ne sont pas toujours appliquées, voire pas du tout comme c'est le cas en Belgique.
L'exemple belge est très intéressant. D'abord comment ne pas remarquer la performance d'un pays démocratique qui peut se passer de gouvernement pendant plus d'un an. En serions-nous capables ? Gardons espoir, nous avons tellement de talents et d'idées chez nous que tout peut arriver. Mais quelles sont les raisons qui avaient dans le passé, poussé les dirigeants politiques Belges à prendre le taureau de l'abstention par les cornes pour l'obliger à rentrer malgré lui dans l'isoloir. De quoi avaient-ils donc si peur.
La réponse n'est pas seulement idéologique, elle n'est pas tout à fait idiote non plus, enfin du point de vue d'une partie de la classe dirigeante belge. La réponse, si vous avez suivi les élections municipales française, vous la connaissez déjà. C'est d'abord et avant tout une stratégie électorale.
En fait les Partis francophones et la gauche flamande n'on jamais voulu supprimer l'obligation de vote par car ils craignent la "mobilisation d'un électorat radical" que l'abstention favoriserait et la "démobilisation d'un électorat populaire". Certes en France, l'électorat populaire est déjà largement démobilisé, ou a déjà rejoint les extrêmes. C'est maintenant l'électorat en général, mais surtout socialiste, enfin ce qu'il en reste, qui s'abstient le plus.
L'abstention fait donc peur ! Et si la peur n'évite pas le danger, elle peut par contre pousser un gouvernement au pied du mur, à envisager des solutions extrêmes. En Belgique la loi sur l'abstention n'est pas appliquée, mais elle reste disponible. Au cas où ! En France cette loi n'existe pas ; pas encore.
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