Un drôle de voyage au pays des spams

Le consommateur français avait d’ores et déjà pris l’habitude d’être sauvagement abordé par la publicité, c’était un peu comme recevoir une gifle. Partout où la vie le menait, à la télévision, à la radio, au cinéma, dans le métro et même dans la rue, les pulsions matérialistes les plus primaires des citoyens étaient encouragées par des messages subliminaux aux jolies formes, souvent vêtus d’un unique morceau de maillot de bain. Résultat garanti la consommation des ménages est en baisse.

Mais désormais, ce sont nos boites mails, qui regorgent de délices. Là où l’anonymat des expéditeurs est garanti, la publicité se fait souvent escroquerie, dans un monde dématérialisé où apparemment ce sont les consommateurs les plus faibles qui sont appelés à payer le tribu de l’évolution technologique. On peut classer ces escroqueries en trois catégories.

La première d’entre elles relève du pur amateurisme, elle prend la forme d’un message personnel que votre boite mail n’aura aucun mal à classer parmi les spams. Dans ce courriel, l’expéditeur se présente comme une personne fortunée, veuve, ou orpheline, qui a besoin de votre aide pour toucher son héritage. L’expéditeur vous promet bien entendu une récompense. Cette arnaque est répertoriée par le site de la gendarmerie (www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/Sites/Gendarmerie/A-la-loupe/Escroquerie-par-avance-de-frais) sous le nom d’escroquerie nigériane ou fraude 419. Mais ces mails viennent désormais du monde entier y compris de France. En Voici un exemple :

Et une variante de l’arnaque nigériane :

Plus dangereuses sont les tentatives de Phishing qui semblent émaner de véritables sociétés établies en France. Tout le monde se rappelle de l’affaire EDF, lorsque des pirates avaient réussi à hameçonner des centaines de personnes, avec de faux mails présentés comme émanant d’EDF. Dans ces mails les pirates avaient fait croire aux clients d’EDF ainsi abusés qu’ils avaient un retard de paiement, et qu’ils risquaient une coupure d’électricité. Ils avaient récupérer les coordonnées bancaire de ces clients. Cette affaire a fait grand bruit mais il ne faut pas croire qu’il s’agisse d’un acte isolé. Les personnes les plus fragiles sont en première ligne dans ces trois hypothèses. Il serait dommage de faire d’internet une zone de non-droit, alors que c’est un extraordinaire espace de liberté.