« Un électeur de Giscard vole une poule. »
Aujourd’hui, l’Express titrait : Un proche de Benoit Hamon en garde à vue pour viol.
Ou bien le journaliste et le rédacteur en chef ne connaissent pas le premier mot de ce qu’il est nécessaire de savoir pour faire métier d’informer, ou bien ce titre est une pure saloperie et, comme il serait injurieux envers l’institution et les professionnels qui la servent de mettre en doute leurs compétences, nous opterons pour la seconde proposition.
En effet, on peut comprendre que des scribouillards facétieux s’amusent à titre « Le fils Balkani arrêté pour détournements de fonds » plutôt que de s’en tenir à livrer son nom et son prénom, sans faire de relations qui pourraient être de braves gens parfaitement honnêtes. Or, justement, la présentation du fait à travers une telle formulation suggère que le fils en question ne fait que mettre en pratique des traditions familiales bien ancrées, et l’insinuation, finalement, ne choquera personne, pas même les intéressés.
On peut même comprendre, parce qu’on y est habitués, qu’un journal titre « un Rom vole une poule », alors que le Rom en question est français comme se parents et leurs parents, et que le même journaliste de La Montagne n’aurait pas titré « un Auvergnat vole une poule », ou « un électeur de Giscard d’Estaing vole une poule » parce que tout le monde sait qu’il n’y a aucune relation entre le fait d’être auvergnat ou électeur de giscard et celui de voler une poule, alors que … Comment ? Ah non, je n’ai pas écrit ce que vous êtes en train de penser, mais le journaliste de l’Express a fait bien pire.
La personne accusée de viol a à rendre compte de son crime, car le viol est un crime, et la presse peut informer ses lecteurs de ce fait qui, malheureusement, n’a rien d’exceptionnel, mais il est aussi grave de citer le nom d’une personne qui n’a rien à voir avec le fait, et une telle formulation est un grave manquement à la déontologie d’une profession souvent à la recherche du sensationnel plutôt qu’à l’investigation et ne rechigne pas sur la bave de crapaud pour fidéliser ses lecteurs qui ne sont pas forcément eux-mêmes des blanches colombes.
Les « fake news » ont encore de beaux jours devant elles, car il n’est même pas nécessaire de mentir pour faire circuler autre chose que la vérité : rumeurs, insinuations eet rapprochements crapuleux.
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