Un espoir sans lendemain
UN ESPOIR SANS LENDEMAIN
Du rêve à la réalité : l’échec d’une tentative d’autodétermination
Par Gildas NEGER - Docteur en Droit
Le 08 juillet 2016
Le Congrès extraordinaire du Front Polisario, a lieu aujourd’hui à Dakhla pour élire son Secrétaire général et son nouveau « président de la République ».
Suite à la mort de Mohamed Abdelaziz, les responsables sahraouis ont indiqué qu'un Congrès extraordinaire devait se tenir à la wilaya de Dakhla du 8 au 9 juillet, sous le slogan « Force, détermination et volonté pour imposer l'indépendance nationale et la souveraineté ».
On ne peut que douter de la détermination d’un mouvement inerte tendant à l’imposition d’une indépendance « nationale » et velléitaire d’une souveraineté, rêve d’un autre temps qui vient de perdre toute sa consistance non seulement avec la disparition de Mohamed Abdelaziz mais également et surtout avec le peu d’intérêt que lui prêtent les Etats membres de l’ONU.
Le « ministre des Affaires étrangères de la RASD », Mohamed Salem Ould Salek a précisé que le Polisario s’est référé aux dispositions de la « Constitution » sahraouie et au règlement intérieur (sic) du Front Polisario des statuts du Front, lesquels précisent qu'en cas de décès du « Chef de l'Etat », le président de l'Assemblée nationale sahraouie exerce les fonctions de « Chef de l'Etat » et celles du Secrétaire Général du Front Polisario.
A la recherche de la Kleinstaaterei…
C’est donc dans ce contexte que s’est réuni le 3 juillet et en session extraordinaire, le secrétariat national du Front Polisario afin d’examiner les préparatifs du Congrès extraordinaire, sous la présidence de Khatri Addouh - chef du Polisario et « président de la République Arabe Sahraouie Démocratique » depuis le 31 mai 2016.
Ce dernier a affirmé que toutes les conditions étaient réunies pour la tenue du Congrès, qui verra, selon ses vœux, une « large participation internationale d'importantes délégations, chefs de gouvernements, parlementaires, partis politiques, organisations, associations, personnalités et des médias de chaque continent du monde ».
Las, si pour les guérilleros du Polisario la RASD est reconnue par plus de 80 pays à travers le monde, il convient de préciser que ladite « République » n'est reconnue ni par l'Organisation des Nations unies (ONU), ni par la Ligue arabe, ni par l'Union du Maghreb arabe, ni par l'Organisation de la conférence islamique ni par aucun pays européen ou pays membre permanent dans le Conseil de sécurité des Nations unies.
En réalité, si environ 80 pays ont reconnu la RASD, près de la moitié sont, à ce jour, revenus sur leur reconnaissance. Considérant que cette reconnaissance s'oppose au principe d'un référendum d'autodétermination sur le Sahara occidental.
Un rapport remis au Parlement européen en 2002 précisait que la RASD était reconnue par seulement 54 États, même si 72 l'avaient reconnue… à un moment ou à un autre.
En 2008, le nombre de pays reconnaissant la RASD est passé à… 32.
En juillet 2016, force est de constater que pas moins 45 pays ont retiré leur reconnaissance de la « République » autoproclamée.
Entre la principauté de Sealand et la République socialiste de Bjorn, le Front Polisario pourra peut-être trouver sa place et sa souveraineté… au titre des micro-nations autoproclamées.
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