A l’automne (avancé) de ma vie, il m’est impossible de ne pas proposer quelques commentaires au vu de l’actualité de ce jour.
Le gouvernement vient, de limoger trois symboles du « sarkozisme » policier :
Michel Gaudin, Préfet de Police, Frédéric Péchenard, Patron de la Police Nationale et Bernard Squarcini, patron de la DCRI, mis en examen le 17/10/2011 par la juge Sylvie Zimmermann pour « atteinte au secret des correspondances » dans l’affaire des « fadettes ».
Ces personnes auraient également tenu un rôle dans les « affaires » Colonna et Clearstream » (Wikipédia).
Mis en examen, Bernard Squarcini, est, de par la loi et ce jusqu’à un éventuel jugement, présumé innocent.
Force est néanmoins de constater que certains « faits divers » ont fort justement, fait la « une » des journaux : vol de l’ordinateur de Hervé Gattegno, journaliste au Point, déclaré le 26 /10/2010, qui « travaillait » sur l’affaire Bettencourt, de même que vol de celui de Gérard Gavet, journaliste au « Monde », « travaillant sur la même affaire ».
A noter que Brice Hortefeux, Ministre de l’Intérieur à l’époque, avait balayé toute implication des services de renseignements dans cette affaire, Médiapart annonçant que deux ordinateurs portables avaient été volés dans la nuit du 7 au 8 octobre, les journalistes concernés travaillant aussi sur l’affaire « Woerth-Bettencourt ».
Suite à ces « mystérieuses » affaires, peut-être serait-il bon de s’interroger sur ces « cambriolages sans effractions ».
Sans se référer à George Orwell, quel pourcentage de personnes connaît les possibilités de violation de la vie privée, l’immense majorité des personnes faisant partie de la génération « métro-boulot-dodo » ?
Seuls les flics de la P.J., de la DCRI (ex R.G. + DST), les voyous et certains avocats « spécialisés » ainsi que certaines personnalités politiques (non qualifiables), connaissent ces méthodes « désavouables ».
Moi, Guy Belloy, issu de la 21è promotion de l’école nationale supérieure de police de St Cyr au Mont d’Or, vais tenter, vu le peu de connaissance que j’ai de ce dossier, de faire part de certaines de mes réflexions de façon objective :
1) Au sujet de ce vol avec pénétration sans aucune trace dans des locaux, les « techniques des « professionnels » sont désormais bien connues. Que vous ayez une porte blindée ou non, le « maillon faible » sera toujours la serrure que n’importe quel « spécialiste » (beaucoup plus nombreux que vous puissiez penser) peut ouvrir « en douceur » (c'est-à-dire par crochetage) en quelques minutes, cylindres classés A2P ou non.
Ces « violations de domicile » sans effraction apparente ayant pour objectif principal l’intimidation.
Cf : Ségolène Royal est-elle victime de tentatives d’intimidation ? Vendredi soir, durant son absence, son appartement de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a été visité par des cambrioleurs. En deux ans, c’est la troisième fois que la Présidente du Poitou-Charentes est victime de ce genre d’acte. Mais hier, l’avocat de Ségolène Royal, Me Mignard, a souligné le caractère "inquiétant"de la "mise en scène très particulière"du cambriolage. En rentrant à son domicile, Ségolène Royal a en effet retrouvé le procès verbal du précédent cambriolage déchiré sur un meuble, et les boucles d’oreilles de sa fille mises en évidence sur son lit. Alors que tout l’appartement a été renversé, très peu d’objets auraient été dérobés. Pour Me Mignard, ce cambriolage est "très perturbant sur le plan psychologique"puisqu’il revient à dire "votre appartement n'est pas inaccessible, on peut y revenir". Le plus troublant reste toutefois le moment du cambriolage, la veille du grand meeting de Ségolène Royal en vue du futur Congrès du PS. Selon RTL, la présidente du Poitou-Charentes s’estime "pistée ou sur écoute", alors que son entourage n’hésite pas à parlede "tentative d’intimidation". F.G.
Que dire d’un occupant ayant de même fait l’objet de « visites » sans effraction dans l’unique objet de déstabiliser, de « faire taire », ne sachant pas si on a pénétré ou non dans son espace intime ?
2) Comme l’écrivait l’ex-commissaire de la P.J. Georges Moreas sur son blog 28 /10/10 Monde.fr « Le plus dur n’était pas d’entrer mais de refermer la porte derrière soi sans laisser de traces »
Avant « l’ère Sarkozy », des milliers d’écoutes judiciaires (légales) ou administratives avaient déjà été effectuées, Mitterrand lui-même n’ayant pas été très « sain » sur ce sujet.
2) L’ex-commissiare des R.G. Patrick Rougelet a été victime de ces « pratiques » mafieuses
3) Si, pour diverses raisons, vous entrez dans le « collimateur » de la police, vous n’avez plus droit à aucune vie privée. Pose de micros chez certains syndicalistes ou hommes politiques ou « suspects » (sans aucune intervention d’un juge d’instruction : c’est par définition, le régime policier (Stasi, KGB …).
4) Vos communications Internet, vos e-mails et surtout, vos fichiers personnels sur votre disque dur sont analysés à distance (ce que certains ados « hackers » ont fait sur certains sites américains officiels sont éloquents à ce sujet).
Meilleures que celles dévoilées ci-dessus car plus « pro » permettent de savoir vos déplacements voiture en temps réel.
6) Votre téléphone portable peut faire office également de « géolocalisateur » mais aussi de micro espion même éteint : « Même éteint, un mobile peut servir de micro ambiant. Le point sur les questions techniques liées à la pratique des écoutes. »
Par les progrès technologiques, ce monde ne devient-il pas (à juste titre) « parano » ?
Après un cambriolage par effraction, donc laissant des traces, nombre d’occupants, choqués, éprouvent le besoin de déménager.
Que dire des autres témoins involontaires harcelés ?
Doivent-ils quitter le pays à leurs risques et périls ?
Des services de police, contrôlés non pas par l'Inspection Générale de la Police Nationale ou l'Inspection Générale des Services (dont les membres sont issus du même corps de la Police Nationale, défense de rire) mais par une commission rigoureusement indépendante (magistrats ou parlementaires) sont plus que jamais indispensables.
Dans l’espoir que Monsieur le Ministre de l’Intérieur mette fin à ces pratiques plus que douteuses ainsi qu’à diverses formes d’intimidation incitant à taire certains délits (voire crimes) indignes d’une véritable Police Républicaine….
Un ex-officier qui aurait encore beaucoup de choses à dévoiler….
Guy Belloy
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« la serrure que n’importe quel « spécialiste » (beaucoup plus nombreux que vous puissiez penser) peut ouvrir « en douceur » » C’est ce qu’on appelle la politique du « parapluie » ... ;o)
Un etat policier doit construire un discours fondé sur la peur, qui ne s’adresse donc pas à l’intelligence des
individus, mais à leurs pulsions. Et du coup, renvoyer tous ceux qui
s’opposent au discours sécuritaire dans le camp des beaux parleurs qui
s’opposent à ceux qui agissent. Se rendre immédiatement compréhensible,
face à ceux qui essaient encore de penser qu’une autre société est
possible : bref, propagande et manipulation..... http://2ccr.unblog.fr/2011/05/05/le-discourt-securitaire/
Bonjour Guy Belloy, « ex-officier qui aurait encore beaucoup de choses à dévoiler »
en effet, l’État policier, posté derrière son tampon crs tant redouté par les chevelus des années 70 est bien maintenant derrière les portes de nos institutions. Pour les virer, deux solutions : la kalash ou l’arme de service dans la nuque, ( solution mafieuse ) ou simplement leur montrer l’envers de la porte et les inviter à la franchir...
« Un ex-officier qui aurait encore beaucoup de choses à dévoiler… »
Mais allez-y cher Guy, ne vous gênez surtout pas ! Pourquoi avoir d’ailleurs attendu l’automne pour nous livrer vos intéressants témoignage ? A vous lire... vite !
à faire tourner sans modération chez les préposés aux « béliers » des services d’interventions , ça pourrait leur éviter de fracasser des portes la ou bien souvent un simple coup de sonnette aurait suffit, avec ou sans les caméras de M6 et consorts . Pour le reste ce qui serait déraisonnable , c’est imaginer qu’une police bâtie sur les fondements de Vichy puisse fonctionner autrement .
Vous faites honneur à la police qui, malgré ceux qui sont incapables d’analyser les choses avec impartialité, est indispensable dans un pays démocratique.
Des gens qui font bien leur travail dans la police, c’est la majorité. Mais les minorités qui osent dénoncer les travers d’une infime minorité, rares, surtout si ces travers viennent d’un peu plus haut dans la hiérarchie.
Les Français devraient faire confiance en leur police, et des articles tels que le votre, devraient les aider à ouvrir leurs yeux qu’il n’y a pas que des pourris dans la police, bien au contraire.
« Des gens qui font bien leur travail dans la police, c’est la majorité. » ca doit etre pour ca que certains manifestent ou alors, le travail est obeir aux ordres
@leypanou : "Vous faites honneur à la police qui, malgré ceux qui sont incapables d’analyser les choses avec impartialité, est indispensable dans un pays démocratique.
Des gens qui font bien leur travail dans la police, c’est la majorité.«
Merci d’avoir compris mon propos. La police désigne de manière générale l’activité consistant à assurer la sécurité des personnes et des biens en faisant appliquer la loi.Cette institution est indispensable au bon fonctionnement de l’ordre public et de la nation. L’immense majorité des policiers font leur travail de façon rigoureusement intègre. Malheureusement des coupes sombres ont été effectuées ces dernières années pour des raisons budgétaires. Il est impératif de redonner de nouveaux moyens en hommes comme en matériel à cette institution. Les gardiens de la paix qui interviennent en »zone sensible« sont trop peu nombreux et prennent parfois des risques considérables pour assurer leurs missions. Des incidents ont éclaté récemment suite à de »graves situations" en grande partie due à des manques d’effectifs. . Pour sa part, Unsa-police et le Syndicat national des officiers de police (Snop-SCSI) proposent « une table ronde » aux autres organisations, ainsi qu’à des gendarmes et des magistrats, pour arriver « unis » au ministère de l’Intérieur du prochain gouvernement, afin « d’obtenir la mise en place d’Etats généraux de la sécurité et de la justice ».
« Les gardiens de la paix qui interviennent en »zone sensible« sont trop peu nombreux et prennent parfois des risques considérables pour assurer leurs missions. »
ca fait plus de 20a que la police ne les defends plus a part les rondes style cow boy ou les controles a la tete du client en les appellant par leur prenom on a meme eu une belle camera cachee « tu veut aller dans un transfo EDF » ?
Au fait vous souvient-il des raisons pour lesquelles, une fois son dernier mandat terminé, le Président MITTERRAND n’a pas été mis en examen par le juge d’instruction Jean-Paul VALAT, dans l’affaire des écoutes téléphoniques de l’Elysée ( PROUTEAU and CO ). Son dossier contenait pourtant des pièces opriginales d’écoutes téléphoniques annotées de sa main !! Tous préférèrent donc s"en tenir à la fameuse interview pour le moins houleuse, qu’il avait accordé à des journalistes belges et au cours de laquelle le Président indiquait ne pas même savoir comment se présentait matériellement un compte rendu d’écoutes !!
Les français ont la mémoire courte....et sélective NON ?
Quand il a quiité le pouvoir, Mitterand était agonisant. (Passation de pouvoir, 17 mai 1995, décès, 8 janvier 1996.) Si certains Français ont la mémoire courte et sélective, d’autres ont une grande gueule qu’ils devraient envisager de fermer de temps en temps.
Comment peut-on « moinsser » (notez que je m’en fous) quelqu’un parce qu’il explique qu’un homme serait mort avant même que l’instruction de l’affaire soit terminée - et que tout le monde le savait ?
Article courageux et très intéressant qui ne fait que confirmer ce que je pensais et ce que j’avais plus ou moins observé.
La police fera toujours son travail, mais il peut y avoir des dérives. A l’intérieur d’un groupement, il peut y avoir des dérives d’individus. Doit-on condamner pour cela ledit groupement ? Je ne le crois pas.
Dans le cas des limogeages qui sont en train de se passer, c’est logique. Le gouvernement enlève des gens de droite pour mettre des gens de gauche. C’est de « bonne guerre ».
A noter que Bernard Squarcini est là depuis longtemps. Bien avant Nicolas Sarkozy, puisqu’il était le n° 2 des RGs du temps d’Yves Bertrand.