Un futur plein de défis pour l’Algérie
Après des semaines de manifestations contre le président Abdelaziz Bouteflika, de nouvelles réalités se dessinent sur la scène algérienne, à commencer par la démission du président et les célébrations populaires du peuple algérien.
Beaucoup ont spéculé sur les scénarios de la prochaine phase et sur ce qui s’est passé ces deux dernières semaines dans les coulisses de la prise de décision algérienne. Mais maintenant, le point le plus important est que les prochaines étapes ne seront pas faciles dans le sillage de la situation post-2011 dans le monde arabe.
Tous ceux qui se soucient de l’Algérie et de son peuple souhaitent une transition pacifique et sans encombres. Dans cette transition, l’Etat algérien doit maintenir son équilibre, sa cohésion et sa grande influence stratégique sur la scène régionale et mondiale, tout en répondant aux aspirations de son peuple. La région ne peut tolérer aucun autre scénario.
Les médias évoquent plusieurs scénarios sur l’avenir de la situation en Algérie. Le peuple algérien reste toutefois la soupape de sécurité de ce grand pays arabe. Leur solidarité se dressait comme un mur infranchissable contre toute tentative de prendre le contrôle du pays ou de changer sa trajectoire, comme dans d’autres pays arabes.
Les Algériens, peuple et armée, sont bien conscients des leçons du passé récent. Ils sont également conscients que certains opportunistes veulent entrer en scène aujourd’hui. L’Algérie réussira, espère-t-on, à franchir cette étape sans aucun obstacle aux aspirations de son peuple.
Certains comparent la situation algérienne à celle d’autres pays, mais son histoire suggère qu’elle a suffisamment d’expérience pour tracer sa propre voie.
Il existe des différences sociales et politiques entre l’Algérie et tout autre pays arabe. Depuis le début de leur mouvement, les Algériens agissent sur une corde raide, en gardant à l’esprit les leçons de l’expérience sanglante de la violence et du terrorisme depuis le début des années 1990. Ils ont beaucoup de considération pour les leçons tirées de cette expérience. Ils veulent éviter d’autres dérapages. Les leçons apprises représentent un puissant bouclier qui protège le mouvement populaire et l’Etat algérien.
Ce qui s’est passé jusqu’à présent en Algérie est peut-être la partie la plus facile du voyage du peuple algérien vers la transition post-Bouteflika. Le plus délicat est d’atteindre les objectifs de ce mouvement pacifique et civilisé.
En tant que pays arabe majeur, l’Algérie est un facteur clé dans l’équation de la sécurité nationale arabe. Naturellement, tout le monde dans le monde arabe devrait s’inquiéter de ce qui s’y passe.
Le mouvement algérien est un mouvement populaire qui n’est pas dirigé par des figures de proue particulières. Le manque de leadership ouvre la porte à différentes voies, tantôt positives, tantôt négatives.
L’occasion se présente de donner naissance à un nouveau leadership historique pour diriger le processus d’édification de la Deuxième République. D’autre part, les forces politiques islamistes ont une chance de se hisser au premier plan, ce qui est un scénario peu probable, mais néanmoins sérieux. C’est évidemment au peuple algérien de décider. En tout cas, l’occasion est idéale d’établir un nouveau consensus national dans un pays qui craint de retomber dans le conflit. Seul le consensus peut empêcher la polarisation et la fragmentation politiques.
Ce qui s’est passé en Algérie offre également de nombreuses leçons aux pays arabes. Les aspirations de millions de jeunes Arabes ne peuvent être négligées. Le monde a changé. Bon nombre de politiques et de plans en place depuis deux décennies ne sont plus valides. La conscience collective des nations a connu un changement majeur. Désormais, beaucoup de jeunes veulent des emplois et une vie décents.
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