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#16 des Tendances

Un gouvernement à l’image d’un mépris démocratique : l’échec annoncé de François Bayrou

Macron n'a jamais cessé de bafouer le jeu démocratique et institutionnel ; et maintenant il est en train d'essayer de l'étouffer.

L’annonce de la composition du nouveau gouvernement dirigé par François Bayrou marque une étape préoccupante dans la crise de confiance entre les citoyens français et leurs institutions. En choisissant des personnalités largement rejetées par une majorité de la population, comme l’indiquent plusieurs sondages récents, le président Emmanuel Macron et son Premier ministre fraîchement nommé semblent avoir sciemment ignoré les attentes exprimées par une nation en quête de renouveau politique.

Des figures controversées, un choix provocateur !

Parmi les nouveaux ministres, plusieurs noms suscitent une indignation palpable. Qu’il s’agisse de figures déjà désavouées lors de précédentes échéances électorales ou de personnalités associées à des scandales et des échecs politiques, ces nominations sonnent comme une insulte aux doléances citoyennes. En effet, les derniers sondages montrent que certains ministres jouissent de taux de rejet atteignant parfois 70 %. Pourtant, ces chiffres alarmants n’ont visiblement eu aucun effet dissuasif sur l’Élysée.

On ne peut s'empêcher de penser que cette insistance à désigner des personnalités impopulaires traduit une stratégie de mépris calculé : envoyer le signal qu’aucune opposition, ni populaire ni institutionnelle, ne saurait infléchir le cap fixé par Emmanuel Macron et son cercle restreint. Ce gouvernement ne se veut pas rassembleur, mais au contraire un bastion autarcique, replié sur lui-même et fidèle à une idéologie que beaucoup perçoivent comme déconnectée des réalités sociales.

La persistance dans le rejet des urnes, un affront démocratique

Cette attitude est d’autant plus problématique qu’elle s’inscrit dans un contexte où la politique d’Emmanuel Macron a été massivement rejetée lors des dernières élections législatives. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale aurait dû encourager le président à chercher le compromis, notamment avec les forces politiques significatives telles que le Rassemblement national (RN) et la coalition Nouveau Front Populaire (NFP). Ces deux blocs, bien que diamétralement opposés dans leurs idéologies, représentent une large part de l’électorat français et incarnent les aspirations populaires à un changement profond.

Mais au lieu d’ouvrir la porte au dialogue et à une gouvernance plus inclusive, Macron persiste à gouverner par un cercle restreint de fidèles. Bayrou, en digne exécutant, s’inscrit dans cette logique d’arrogance politique en ignorant sciemment les propositions des partis d’opposition et les doléances citoyennes exprimées par les gilets jaunes, les syndicats, ou encore les mouvements écologistes.

Un "loup-cravate blanche" maître-chanteur, au sommet de l'État

François Bayrou lui-même incarne parfaitement cette attitude politicienne déconnectée. Surnommé par certains un "loup-cravate blanche", il apparaît comme le symbole d’un système prêt à tout pour se maintenir au pouvoir, même au prix d’un chantage institutionnel subtil. Sa nomination, qui semble davantage être le fruit d’un calcul politique que d’une véritable ambition réformatrice, ajoute à l’impression générale d’un État piloté par des ambitions personnelles plutôt que par une vision collective.

Le spectre d’un divorce politique irréversible

En persistant à ignorer les signaux d’alarme envoyés par les citoyens, Emmanuel Macron et François Bayrou risquent de précipiter un divorce politique irréversible, et où la rue se trouvera érigée en arbitre et en appoint fondamental de départ de Macron. Les tensions sociales, déjà exacerbées par une inflation galopante et une crise énergétique mal gérée, pourraient se transformer en une contestation encore plus radicale de la légitimité des institutions.

Le choix d’un gouvernement rejeté par la majorité des Français est bien plus qu’une erreur de communication : c’est une faute politique majeure. Il s'agit d'un véritable bras d'honneur adressé à ceux qui, malgré leurs divergences, espèrent encore un minimum de représentativité et de respect dans la gouvernance de leur pays.

Une opposition à l’épreuve, vers un nouveau front politique ?

Face à cet affront démocratique, l’opposition, qu’elle soit issue du RN ou de la NFP, se trouve face à une responsabilité historique. Ces blocs, malgré leurs différences, partagent désormais un même défi : incarner une alternative crédible à un pouvoir autocratique et sourd. Leur capacité à mobiliser les citoyens, à articuler des propositions cohérentes et à surmonter leurs divisions sera déterminante pour l’avenir politique de la France.

Une démocratie bafouée et une république en danger

La composition du gouvernement Bayrou illustre l’échec d’un système politique qui refuse de se réinventer face à des citoyens de plus en plus défiants. Cette crise de représentativité met en péril les fondements mêmes de la démocratie française. Si rien ne change, la France pourrait bien se diriger vers une rupture politique sans précédent. En attendant, les Français, fatigués mais pas résignés, continuent d’attendre qu’on leur redonne enfin une voix.


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5 réactions à cet article    


  • Seth 26 décembre 14:53

    Et voilà !... Grâce soit rendue à Dieu ! Bayrou « fait don de sa personne » en cette époque néo-pétainiste et il y en a pour trouver à redire à cette renonciation sublime (à 16 000 euros pas mois mais c’est un détail) !

    La populace est d’une mesquinerie qui laisse pantois. smiley


    • suispersonne 26 décembre 15:11

      Bien joué ?

      Quand Bruno Millieme, le macroniste de service du modem déclare :

      « Le président peut s’attribuer les pleins pouvoirs en actionnant l’article 16 » ... cela ressemble à une annonce.


      • nanobis nanobis 26 décembre 15:50

        @suispersonne
        Je pense qu’il en rien à foutre de l’article 16 : il restera au pouvoir comme Zelinsky


      • ETTORE ETTORE 26 décembre 23:04

        C’est plus un « gou-vert-n’Ment » c’est la galerie des monstres !

        Une espèce de musée Grévin, de toutes les faces de cire, stockées dans les catacombes élyséHaine, et qui ont déjà bien servis, à bien des messes noires, dont le triste Sire en place, les allume de mèche en mèche, sans qu’il ne se dégage jamais une once de lumière et d’intelligence !

        Ce sont des morts, dans le cirage, ne vivant, que pour leur gloriole personnelle, en attendant que leur « pot, » soit reconverti en linceul.

        Mais comment peut on accepter de laisser des vies populaires, se laisser consumer comme cela, juste parce que la prérogative d’être « présidiot » semble instaurer un no mans land crapoteux, où, les sujets doivent se contenter d’admirer le bain de luxure, et d’ignominie, qui entache tout ce qui est à portée, et même au delà du solide, c’est à dire, l’esprit déconfit, d’une France prosti-tuée ?


        • Gérard Luçon Gérard Luçon 28 décembre 11:04

          avant nous avions le concept de « repris de justice », avec ce gouvernement ce sont des « repris de justesse » ...

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ilias


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