Il existe une relation évidente entre l’évolution de la situation économique, la dégradation des conditions de travail et l’augmentation des arrêts de travail pour raison de santé. Mais le gouvernement tourne systématiquement le dos au bon sens qui voudrait que l’augmentation de la présence au travail dépende de l’amélioration des conditions de travail qui, elles mêmes, dépendent d’un changement radical de la politique économique.
[1]
Or les résultats désastreux dans quasiment tous les secteurs d’activité (hormis celui du luxe) sont la conséquence directe de choix économiques qui essorent les peuples, le monde du travail et les Etats. Ces choix résultent des exigences des prédateurs de tous bords au premier rang desquels figurent les banques et les institutions financières. Les gouvernements du monde entier, et donc celui de la France, ne sont que les caporaux appliqués aux ordres de ces prédateurs.
L’économie est devenue un outil paramétré pour préserver les intérêts de quelques uns au détriment de tous les autres. Le chômage est un élément régulateur qui permet de maîtriser les revendications salariales. La dette est un instrument qui place les Etats en situation de dépendance. La création monétaire privée est un casino dans lequel les outils spéculatifs sont les machines à sous. Les paradis fiscaux sont les oasis de tous les tricheurs fiscaux, de tous les trafiquants, de drogues, de matières premières ou d’armes.
Ainsi est organisée l’économie prédatrice, œuvre du capitalisme débridé, dogme de notre gouvernement.
Les résultats sont évidents ! Le monde du travail est essoré ! Les agriculteurs se suicident. Les PME sont asphyxiées. Les travailleurs sont éjectés, pressurisés, harcelés, insultés et donc malades ou morts !
Fier de son bilan, observateur insensible de ses propres victimes, le gouvernement estime que le monde du travail est un marais insalubre dans lequel se répandent les tricheurs et les voleurs. Salariés, fonctionnaires, entre d’autres, seraient les artisans de ces conditions dégradées qu’il faudrait sanctionner pour tant de délits. Baisse des salaires, précarité, chômage, mis à mal du travail, tickets modérateurs sont les premières sanctions. Les idées ne manquent pas pour préserver les intérêts de quelques uns.
Nouvel exemple ! Pour protéger les salariés et les fonctionnaires de la maladie, le gouvernement impose pour chaque congé pour raison de santé, un quatrième jour de carence aux salariés, et un jour sans salaire aux fonctionnaires ! Le malade est considéré comme un gréviste !
C’est une insulte au bon sens, à ce sens qui devrait présider toutes les décisions d’une République attentive à la bonne santé des siens
[2]. Cette arrogance devient insupportable et, le moment venu, le monde du travail ne sera pas obligé d’applaudir !
Au contraire, le monde du travail doit imposer le respect ! Les ouvriers, techniciens, employés, cadres, fonctionnaires, agriculteurs, commerçants, … ceux qui vivent simplement de leur travail, doivent investir leurs organisations professionnelles. Seuls ils demeurent des proies fragiles. Il faut assiéger les partis qui prétendent gouverner la France. Il faut libérer ce bon sens qui fut la source de tant de conquêtes. Soyons attentifs à tous ceux qui, de mêmes conditions, seront ensemble les artisans d’un nouveau sens, d’une nouvelle voie, d’une terre florissante, d’un travail apaisé, d’une République libérée de l’économie prédatrice, œuvre du capitalisme débridé.
[1] Je démontre très largement cette interdépendance dans mon livre
« Libérez-vous ! De l’économie contre le travail » aux éditions Le Manuscrit - 2011
[2] Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), « une politique de santé équitable doit non seulement combattre la maladie, mais aussi assurer à la population un minimum de bien-être et d’épanouissement ».