Trés vite il va s'intégrer dans la vie du village, devenant une sorte de notable respecté, s'imposant naturellement dans la vie des familles du lieu.
Les chefs locaux de la Résistance le nommeront chef du Maquis de la Delivrance. Il formera et féderera les réfractaires au STO, pourchassé par les Allemands qui le surnomment "Le terroriste noir".
Il sera pris et fusillé à Epinal par les Nazis. Sans doute victime d'une trahison comme tant d'autres...
L'oeuvre nous restitue le climat de débâcle de l'Occupation vu d'un coin perdu de France. Il nous montre la générosité , la tolérance d'un peuple rural dur au mal, en quête d'un espoir qui peine à naître... Il ne nous en cache pas non plus les petitesses, les lâchetés, et la cruauté des rivalités familiales.
Addi-Bâ semble éclore dans cet univers où la plupart des hommes en âge de se battre croupissent dans les camps allemands, ou sont conduit en Déportation pour avoir chanté une "Marseillaise ". Il est à la fois le Don Juan qui séduit les femmes qui restent, et le porteur d'un combat à reprendre et à gagner.
Ecrit à la premiére personne, tissé d'une belle écriture, bousculant un patois aproximatif, le récit est conduit par une narratrice amoureuse du beau Tirailleur, une jeune fille dont les 17 ans à l'époque resteront à jamais marqués par cette aventure.
Addi-Bâ comme tant d'autres héros anonymes restera longtemps oublié, figé dans les méandres de l'Histoire. Il faudra l'énergie d'une femme du village, persuadée d'être l'enfant bâtarde d'Addi-Bâ, et le sens de la justice d'un ancien militaire de la Coloniale pour que sa mémoire soit enfin honorée.
"Le terroriste noir" : un beau livre de courage et d'honneur. Un livre d'humanité, en somme.