Un Macron qui marche ira plus loin qu’un socialiste assis

 L’ironie du titre n’aura pas surpris les cinéphiles qui y verront une allusion à la fameuse formule de Michel Audiard, un intellectuel assis ira moins loin qu’un con qui marche. De quoi Emmanuel Macron est-il le nom ?

Et que signifie cette marche ? Quelques références historiques ne témoignent pas en faveur de la démarche de l’actuel ministre de l’économie. On connaît la longue marche de Mao. Mieux encore, la marche sur Rome avait été organisée par les faisceaux italiens de Mussolini en 1922 pour faire pression sur le pouvoir politique en place à l’époque. Mais philosophe échaudé par les similitudes sait très bien que comparaison n’est pas raison. Après tout, la marche n’est pas l’apanage des dictateurs. Moïse le prophète a marché presque 40 ans dans le désert. Alors que Aristote marchait en adhérant à la maxime selon laquelle un penseur qui marche aura plus d’idées qu’un penseur assis.

Qui est Emmanuel Macron ? Quelques indices. Il a été un des acteurs principaux de la mission Attali instituée par Nicolas Sarkozy pour débloquer la croissance. Les mauvaises langues disent qu’il est un Sarkozy de gauche. D’ailleurs, il semble se réclamer de l’ouverture prônée par l’ex président. Ouverture transpartisane, ouverture à la société civile. Second indice. Il est propulsé par le maire Collomb de Lyon dont l’appartenance maçonnique est connue de tous, ce qui laisse quelque soupçons qui se confirmerait si l’on connaissait aussi les affiliations maçonniques de nombre de ses compagnons parmi lesquels figurent quelques notables du groupe dissident les Gracques, formé pour l’essentiel de hauts fonctionnaires ayant servi l’Etat socialiste.

Pour l’instant, ces indices n’ont pas d’intérêt particulier. Etre franc-maçon n’est pas un délit. Vouloir débloquer la France n’est pas une mauvaise idée pour peu qu’on sache à quoi servira ce déblocage et où l’on ira, pour autant que le pays soit vraiment bloqué et il l’est pour Macron qui pointe sans le crier sur les toits les situations acquises. Une chose est certaine, il y a très peu d’ouvriers et de travailleurs dans la marche de Macron mais on trouve beaucoup de bourgeois très contemporains dans l’univers des nouvelles technologies et de la gestion. Au bout du compte on ne sait pas de quoi Macron est le nom. Une nouvelle ère post-giscardienne de prospérité, un techno-fascisme du 21ème siècle, une secte d’élites prenant le pouvoir ou plus simplement une mise en scène qui dans un an, aura fait pschittttttttttt……… ?

Ces quelques notes sont ouvertes. Je ne donne aucune conclusion. Néanmoins, la séquence historique qui se joue rappelle quelques configurations politiques advenues il y a près d’un siècle. Avec des mouvements en marche, d’autres partis en perte de vitesse et quelques formations conservatrices, passéistes ou réactionnaires. Je pourrais enquêter sur ces choses et interpréter le phénomène Macron. Mais pour savoir ce qu’il en est, le mieux est d’attendre qu’il publie son livre au lieu de nous perdre en conjectures fantasmatiques.