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Un match sans merci entre Biden et Khamenei

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Il est devenu clair, d’après les preuves énoncées, que le match à suspens entre les parties iranienne et américaine à Vienne touche à sa fin, dans l’attente de «  décisions difficiles,  » comme l’a décrit Abbas Araghchi, le négociateur en chef de l’Iran.

Manifestement, les mollahs iraniens se rapprochent progressivement de la dernière étape de leur stratégie de la corde raide à la nord-coréenne et font pression sur les États-Unis.

Ils éliminent les derniers modérés de la scène politique iranienne et mobilisent les forces de l’extrémisme dans la confrontation, après avoir poussé une figure de la ligne dure à succéder au président Hassan Rouhani au pouvoir. De même, ils donnent l’ordre à leurs bras sectaires de s’intensifier militairement contre les forces américaines en Irak. Et puis il y a la carte maîtresse.

C’est cesser de coopérer avec l’AIEA et refuser de lui fournir toute nouvelle information sur le programme nucléaire iranien. Le côté américain est peut-être dans une position assez réactive.

Mais il s’efforce de reprendre l’initiative en répondant militairement avec force et détermination aux attaques et provocations iraniennes en Irak, puis de se montrer indifférent au sort des précédents cycles de négociations à Vienne.

«  Ça se rapproche,  » a déclaré le secrétaire d’État américain Tony Blinken à propos du jour où l’administration Biden pourrait se retirer des négociations nucléaires, laissant entendre pour la première fois que son pays pourrait se retirer des pourparlers. C’est un scénario qui était exclu dans les calculs du système des mollahs.

Ces derniers estiment que le président Biden n’a pas d’autre choix que de lever les sanctions et de ramener les États-Unis à l’accord. Ça a poussé la Maison Blanche à changer de stratégie, à se montrer indifférente au sort de ces négociations et à menacer implicitement de s’en retirer.

Interrogée sur la date de début du septième cycle de négociations de Vienne, la porte-parole de la Maison Blanche a même déclaré qu’elle n’avait aucune idée de la date du prochain cycle. Viennent ensuite les remarques de l’envoyé américain en Iran, Robert Malley. Il a déclaré que Washington n’accepterait pas de lever toutes les sanctions contre l’Iran.

Si l’accord souhaité par Téhéran n’est pas dans l’intérêt de son pays, il se retirera des négociations de Vienne, a-t-il ajouté. Le régime des mollahs parle de l’absence d’urgence à trouver un accord. L’Iran dit qu’il a déjà gagné la bataille des sanctions.

Or, on ne sait pas pourquoi il insiste pour lever ces sanctions tant qu’elles sont inutiles et que la victoire est obtenue. Tout ça pour dire que le point de discorde des négociations est maintenant les sanctions que l’administration Biden est censée lever. C’est une atmosphère attendue avant le septième round supposé décisif, un round de décisions difficiles sur des questions clés.

Il est donc possible de comprendre ce qui se cache derrière toutes ces menaces. Une question que beaucoup se posent  : Y a-t-il une forte probabilité que les États-Unis se retirent des négociations car ils refusent de lever toutes les sanctions contre l’Iran  ? La réponse est absolument non.

La Maison Blanche n’acceptera pas un retrait facile des négociations. La seule alternative stratégique serait nécessairement une réponse militaire aux menaces du programme nucléaire iranien. Ceci en présence de partisans de la ligne dure qui pousseront à l’accélération de l’enrichissement de l’uranium et à la fin pure et simple des relations de coopération avec l’AIEA.

Signification  : obscurcir le seul moyen disponible pour le contrôle nucléaire et comprendre une partie de ce qui se passe dans les installations nucléaires de l’Iran. Les parties iranienne et américaine sont susceptibles de modifier leurs stratégies de négociation en fonction de l’évolution du paysage politique iranien.

Ils peuvent passer une nouvelle période de prise de pouls et d’exploration des intentions en exerçant une pression maximale, des menaces et une guerre des mots. Le président des États-Unis est conscient de l’importance de respecter sa promesse électorale de revenir sur l’accord nucléaire.

Il n’acceptera pas facilement de se retirer des négociations et de laisser la porte ouverte à un scénario de chaos. Il n’acceptera pas non plus de se soumettre aux menaces des mollahs et tient à répondre à toute attaque iranienne contre les intérêts et forces des États-Unis en Irak.

Le maintien de la dissuasion et du poids américain est le principal garant pour les futures discussions sur d’autres questions majeures avec le régime des mollahs. Les partisans de la ligne dure des mollahs testent les limites du pouvoir américain sous la présidence de Biden. Ils pensent que l’escalade des pressions et des menaces est le seul moyen d’obtenir des concessions majeures de Washington.

Certains parient sur leur réussite pour atteindre cet objectif. Mais remporter un accord majeur avec Washington ne restera pas impuni pour Israël.

Je pense que la promesse du président Biden que l’Iran n’aura pas de capacités nucléaires au cours de son mandat présidentiel montre qu’il a décidé soit de conclure un accord avec les mollahs iraniens, soit de faire échouer le programme nucléaire iranien avant qu’il ne réalise une percée qualitative majeure.

Le problème quand on traite avec un régime comme celui de l’Iran, c’est qu’il est suicidaire. Il ne se soucie pas de l’impact des sanctions économiques. Il ne se soucie pas de l’avenir de millions de jeunes iraniens au chômage.

Il n’est pas affecté par les poussées de maladies et d’épidémies parmi les Iraniens. Il ne se vante que des violations de la souveraineté de l’État et du financement des armes militaires sectaires. Ici, la marge de manœuvre des négociateurs américains est peut-être faible.

Il n’y a aucune issue à cette impasse, si ce n’est que les mollahs sentent que le sort de leur régime est à craindre si les négociations de Vienne achoppent. En résumé, le régime des mollahs a l’habitude de jouer le jeu de nerfs avec les États-Unis lors de précédentes expériences de négociation. Il avait aussi l’habitude de gagner ce qu’il voulait à la fin du round.

Mais l’histoire va-t-elle se répéter, malgré l’expérience du président Biden et de son équipe de négociateurs avec les iraniens  ? Ou bien la Maison-Blanche établira-t-elle de nouvelles règles du jeu pour les tenir en lisière, renforçant ainsi la position des États-Unis dans la dissuasion de leurs principaux concurrents mondiaux  ?

 


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6 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 7 juillet 2021 18:54

    MAGA !!! smiley

    Encore une grande victoire de l’oncle Samuel...

    Next !


    • Clark Kent Lampion 8 juillet 2021 07:42

      Un match à coups de déambulateurs et sonotones ?

      Biden : 79 ans !

      Khamenei : 82 ans.

      Et on se gaussait de la « gérontocratie » de l’URSS !


      • zygzornifle zygzornifle 8 juillet 2021 07:52

        @Lampion

        Alzheimer VS Parkinson le gagnant aura une tête nucléaire ...


      • Clark Kent Lampion 8 juillet 2021 08:08

        @zygzornifle

        L’un et l’autre sont des illustrations du principe de Peter.

        Mais ce ne sont pas les seuls, et l’âge n’est qu’une des conséquences que cette loi universelle, et certains sujets montrent qu’il nest pas forcément nécessaire d’accumuler les années pour gravir les échelons. Mais pour ça, il faut peut-être utiliser des accessoires.


      • zygzornifle zygzornifle 8 juillet 2021 07:48

        On attend les manifestations pro-iranienne a Paris ....


        • Massada Amanite phalloïde 8 juillet 2021 08:42
          Vouloir re-signer un accord de type JCPoA avec la Théocratie iranienne n’a aucun sens, puisqu’elle n’a jamais eu l’intention d’en respecter les clauses et qu’elle n’a cessé d’y contrevenir.
          Les 5+1 et particulièrement la nouvelle administration Biden se couvrent de ridicule et mettent la Planète en grand danger.


          Si une chose est certaine, c’est qu’Israël, quelle que soit la progression de la négociation, ne permettra pas à la Théocratie chiite d’obtenir la bombe atomique.

          Jérusalem a déjà averti ses amis des 5+1 dans ce sens : premièrement, elle ne sera pas contrainte par un traité qu’elle n’a pas signé. Deuxièmement : Israël, s’agissant d’une question de survie, interviendra militairement même au prix d’une dispute majeure avec la Maison Blanche.

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