Un militant fidèle
Jean-François Chalot a eu 20 ans en 1968. Il vient de publier un petit livre dans lequel il retrace son parcours militant de cette époque à aujourd’hui, en passant par la SFIO et les diverses chapelles trotskistes qu’il a fréquentées.

J.F. Chalot est un habitué d’Agoravox où il publie beaucoup. Trop peut-être et trop vite. Il n’y a pas que des amis. On lui reproche souvent ses prises de position jugées « gauchistes » et ses réactions un peu trop rapides. Mais que sait-on au juste de lui ? Dans le modeste livre qu’il publie actuellement, il se penche sur son passé de militant sans rien en cacher et sans chercher à se justifier. Il raconte son parcours d’enfant hyperactif devenu très jeune un militant de gauche, à la fois radical et réaliste.
Fils d’instituteur, il a voulu suivre les traces de son père en entrant à l’École Normale de Melun où il s’est vite conduit en agitateur politico-syndical au service de ses congénères. Ayant commencé à militer à la SFIO, il s’est vite radicalisé et quand on l’a traité de « trotskiste » il a cherché à savoir ce que recouvrait ce mot et c’est ainsi qu’il s’est retrouvé un peu plus tard dans cette mouvance protéïforme à laquelle il est resté fidèle, naviguant de l’OCI au POID en passant de longues années à la LCR, toutes ses organisations se réclamant des ouvriers, du communisme, de la révolution et de l’internationalisme prolétarien. En fait, son adhésion était plus pragmatique qu’idéologique : il a toujours voulu l’action et l’efficacité avant tout. Il fut une minorité agissante à lui tout seul.
Il a vécu quelque temps une expérience d’ « entrisme » au sein du PS où il s’était envoyé « en mission ». Chevènementiste, il a suivi son leader au Mouvement des Citoyens avant de retrouver la LCR où il détonait parfois. Il n’a pas accepté, par exemple, la main-mise de cette organisation sur la vieille tendance révolutionnaire de l’ex-FEN, l’École Émancipée, attaché qu’il était à l’indépendance syndicale.
Car, militant politique, il faut aussi un actif militant syndical, s’appliquant à lui même le vieux principe des responsables de l’ancienne Fédération des Syndicats d’Instituteurs de 1905 : le refus de parvenir.
Il fut aussi et demeure un actif partisan de la laïcité de l’école et de l’État, ayant eu fort à faire dans ce domaine pendant ses années d’enseignement en Vendée.
Ayant dans sa jeunesse milité chez les éclaireurs de France (scouts laïques) il a terminé sa carrière dans un mouvement d’éducation populaire, les Francs et Franches Camarades, les Francas, n’hésitant pas à travailler aussi bien avec les municipalité de droite que de gauche.
Car, quoi qu’en pensent ses détracteurs, J.F. Chalot n’est pas sectaire et il l’a prouvé à maintes reprises depuis que, retraité, il s’est investi dans le champ municipal et associatif. Il se veut avant tout au service des plus mal lotis et des victimes de notre société capitaliste. Son livre est d’ailleurs post-facé par le maire de sa commune, directeur de cabinet de l’École Polytechnique et classé « Divers Gauche », dont il est le conseiller municipal délégué à la Vie associative.
Si l’on veut résumer d’un mot ce parcours militant, ce serait : fidélité. En effet, quoi qu’il lui en ait parfois coûté, J.F. Chalot est resté fidèle à ses convictions et à ses camarades de lutte.
Au risque de me voir taxer de complaisance, je ne puis que recommander la lecture de ce petit livre aussi bien à ses détracteurs qu’à ses amis : ils sauront mieux ainsi à qui ils ont affaire !
Jean MOUROT
Jean-François Chalot
Un itinéraire militant
Témoignage
TBE-Le Scorpion brun
116 p. 8 €
en vente chez l’auteur
ou sur le site thebookedition.com
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