Un monde à l’envers : privé de public
Voilà un président qui demande au secteur privé de réaliser ce que son gouvernement se refuse de faire. Son discours est : embauchez pendant que nous débauchons.

De son coté, l’état diminue, sur la lancée Sarkosiste tous les fonctionnaires ne sont pas remplacés lors de leurs départs à la retraite et les 50 milliards d’économie budgétaire promis ne feront qu’accentuer cet amaigrissement de l’état .
D’un autre côté, les entreprises dont les charges sont diminuées, créeraient 1 million d’emplois dans une économie récessive, ou la demande diminue.
D’un coté l’état diminue c’est sûr, le gouvernement l’a promis, de l’autre coté rien ne se produira .Il n’y a aucun engagement, pas d’organisme représentatif, le MEDEF ne représente personne, aucune élection ne permet de connaitre sa représentativité, qui représente les actionnaires.
Les banques ont reçu ce type d’aide (liquidités) et n’ont pas prêtées plus de crédits, elles ont utilisées c’est argent pour se recapitaliser, spéculer et continuer à réaliser leurs bénéfices. Pourquoi les entreprises agiraient différemment ?
Les entreprises dirigées par les actionnaires, très liés aux milieux financiers ne se comporteront pas différemment. Et c’est normal. Aucun engagement, aucune élection, aucun programme ne les oblige à agir pour l’intérêt de tous. Si les charges diminuent et les commandes restent satisfaites, entendez par là que l’usine tourne, et bien ce sera une aubaine pour ceux qui prennent les bénéfices, les actionnaires. Mêmes celles qui exportent, qui pourraient faire le pari de baisser leurs tarifs dans l’espoir de voir leur marché s’agrandir ainsi et donc embaucher ensuite, quel long chemin plutôt que de céder à la tentation, Leurs capitaux sont trans nationaux, quel intérêt aura l’actionnaire d’attendre qu’une entreprise Française devienne plus compétitive alors qu’il possède des capitaux dans l’entreprise étrangère en compétition sur ce même marché (« entreprises multinationales qui se posent là où les conditions commerciales, fiscales et sociales sont les plus favorables » P.Jorion). Nous connaissons tous trop nos propres faiblesses, pour espérer d’autrui un autre comportement. Quant au marché intérieur, il n’y aura pas de coup de pouce compétitif puisque chacun aura les mêmes réductions de charges.
Ce qui est encore plus étrange c’est sa volonté de se défaire du problème de l’emploi en proposant de payer chaque emploi 4 fois son cout. Ce gouvernement aura donné 100 milliards pour 1 millions d’emplois alors qu’avec la même somme il pourrait en financer 4 millions (3.5 millions de chômeurs en France).
Cela souligne donc :
- une volonté manifeste de déléguer la gestion du travail au secteur privé. Sans aucune garantie, au mieux cela coutera 4 fois plus cher et ne permettra de créer que 4 fois moins de postes, et surement temporaires.
- le parti pris, délibéré, de ne pas envisager le plein emploi puisqu’il couterait moins cher.
Voilà un chef de l’état qui devient le premier combattant contre le secteur public. Formé, éduqué, normé à la pensée libérale il n’aura de cesse que de réduire, d’affaiblir l’état public qu’il dirige. De même Sarkosy, Blair, Schroeder sont tous recyclés dans la sphère privé et remerciés pour leur acharnement à réduire l’état.
Le problème est que le secteur privé n’a pas la compétence, n’a pas la culture non plus, pour prendre en charge des services vitaux pour lier, pacifier, sécuriser une population, un peuple ou une nation. Le secteur privé a pour vocation de créer de la valeur ajoutée bien particulière : l’argent auquel est réduit d’ailleurs la richesse d’un pays (PIB). Et il a la réputation de bien le faire. Cela peut être discuté mais admettons juste pour poursuivre. Admettons aussi, soyons généreux, que cette valeur ajoutée est essentielle. Quid du bien être, de l’éducation, de la préservation des ressources naturelles, de la santé. Laissez la santé au secteur privé, et vous obtenez des services médicaux et pharmaceutiques très rentables pour ne pas dire plus, mais de piètres résultats en matière de santé (recherche éternelle sur le cancer, chimiothérapie). Les hôpitaux publics cubains sont à la pointe et reconnus comme tels par tous les sud américains anti communistes compris. Dans de nombreux domaines le public sera beaucoup plus efficace que le secteur privé.
Autre problème, le secteur privé à tendance à réduire l’emploi qui est considéré comme couteux et diminue d’autant les dividendes. Le secteur privé ne recherche pas le plein emploi réputé favoriser une hausse des salaires.
Alors nous pouvons dire que le loup est dans la bergerie. Que François Hollande se trompe, tout le monde le constate. Nous somme tous prêt à parier une fortune que son voeux pieux 2014 ne se réalisera pas. Et je suis certain que ni lui, ni aucun membre du gouvernement ne suivront ce pari là. « 1 million d’emploi supplémentaires » même des CDD.
Mais que François Hollande ne fasse pas confiance à l’état, qu’il use de son pouvoir afin de favoriser le secteur privé au détriment du secteur public, qu’à ce titre il s’interdise de subvenir aux besoins de la population dont il a la charge (dont il est le/et responsable), là est le tabou incompréhensible, là est la frontière que s’interdisent tous les médias, les politiques, les opposants (Filoche, Melechon,…), là est « Le mur ».
Ce mur s’est construit sur des cendres, par des occupations, des collaborations, des soumissions mais surtout par la libre réalisation* d’intérêts individuels bien compris, afin que face à cette concrétion, nous préférions rebrousser chemin, ne nous poser aucune question, Too Big To Fail.
Je dirais plutôt Trop Angoissant Pour Y Songer, avançons tapys. Chacun pour soi, une majorité grandissante relèguée dans la misère, une sélection accrue (quel avenir pour les handicapés, les vieux, les malades, les autres pourquoi pas) et cerise une catastrophe écologique.
François Hollande est un loup, il appartient à la meute (les élites françaises M.F Bechtel) de ceux qui ne croient pas à un projet collectif et construisent à force de renonciations et de mensonges ce conglomérat d’intérêts personnels, ce mur censé protéger ceux qui l’auront construit de ceux qui auront tenté de le franchir.
* Dans le sens financier aussi = empocher
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