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Accueil du site > Tribune Libre > Un monde parfait

Un monde parfait

Je me souviens d’un temps où tout allait bien. Les bourses montaient, gagnant 140 % en à peine plus de dix ans. Nous n’étions officiellement en guerre contre personne, le niveau de vie augmentait pour PRESQUE tous...


D’accord, les salaires, eux, ne montaient pas ! Mais comprenez-les bien, nos patrons ! Pour leur bien-être, pardon, pour le maintien du système, pour éviter la catastrophique crise qui ne manquerait pas d’apparaître si nous réclamions un peu du bien-être qu’ils s’octroyaient, il était quand même nécessaire de se serrer la ceinture !

Et ma foi, tout se passait « normalement »... Hormis, bien entendu, pour les PRESQUE, c’est-à-dire les retraités qui touchaient moins que le minimum nécessaire à leur survie, pour les handicapés placés sous le seuil de pauvreté, pour les Rmistes et les chômeurs, victimes des délocalisations sauvages nécessaires à l’augmentation du rythme de vie de ces patrons, pour les travailleurs qui voyaient fondre leur pouvoir d’achat année après année et augmenter proportionnellement le niveau d’effort qu’on leur réclamait alors que le peu d’acquis sociaux obtenus après de dures luttes disparaissaient, pour les femmes au foyer à qui on reconnaissait à peine le droit de « citoyenner », pour les travailleurs immigrés avec papiers qu’on exploitait honteusement, les plaçant volontairement dans une vie tellement proche de ce que l’on peut lire de l’esclavage qu’on créait plusieurs générations de révoltés chez leurs descendants, pour les malades désignés comme responsables, coupables, de n’être pas bien portants et de creuser le trou de la Sécu, pour les biens portants coupables, eux, de ne pas en faire assez pour le rester, de ne pas manger leurs cinq fruits et légumes par jour, de ne pas acheter leurs cigarettes sans les consommer pour participer à l’impôt sans risquer de cancer, pour les amoureux qui risquaient, les inconscients, le sida, pour les célibataires qui, eux, risquaient la dépression, pour les syndicalistes qui plombaient l’atmosphère bienveillante des entreprises en réclamant le maintien de conditions de travail dignes et d’un minimum de sécurité sur le lieu de travail, pour les militants et contestataires qui usaient volontairement les matraques achetées si chèrement aux sociétés et qui coûtaient si cher en écoute, en espionnage, et en logement carcéraux, pour les enfants qui croulaient dès leur naissance sous les dettes de leurs prédécesseurs et obligeaient l’Etat à dilapider le peu d’argent qu’il a en éducation plutôt qu’en armes de destruction massive ou en dons à nos braves et si courageux capitalistes de patrons, pour les étrangers chez eux qui n’avaient pas de quoi manger, pour les étrangers ici qui n’avaient pas de quoi se loger, pour les pauvres officiels qui n’avaient pas de quoi se loger et se nourrir... bref pour 95 % de la population mondiale !

Mais tout se passait bien ! À peine 15 % de la population des pays riches croulaient sur l’or accumulé sur le dos des 85 % restant (si on considère la population mondiale, on en est même à un rapport de 5/95) !

Et patatras ! Tout s’écroule, c’est la crise ! Le CAC 40 s’effondre, entraînant une récession sans précédent  ! Rendez-vous compte : la BNP voit son résultat de bénéfice passer de 7 308 milliards d’euros à 7 822 milliards soit à peine plus de 5 % d’augmentation ! Et encore ne sont-ils pas les plus touchés par cette crise ! Le Crédit agricole, par exemple, doit se contenter d’un modeste résultat de 2 503 milliards d’euros ! A peine de quoi vivre décemment pour les dirigeants sur leur yacht ! Et à peine de quoi payer le parachute de tous ces employeurs qui prennent des risques avec l’argent des autres (en le perdant), à peine de quoi nourrir la population mondiale pendant deux ans !

Il va falloir que la population se serre un peu plus la ceinture  ! Sinon, rendez-vous compte de la catastrophe pour les populations, pour les retraités qui toucheraient moins que le minimum nécessaire à leur survie, pour les handicapés placés sous le seuil de pauvreté, pour les Rmistes et les chômeurs, victimes des délocalisations sauvages nécessaires à l’augmentation du rythme de vie de ces patrons, pour les travailleurs qui verraient fondre leur pouvoir d’achat année après année et augmenter proportionnellement le niveau d’effort qu’on leur réclamerait alors que le peu d’acquis sociaux obtenus après de dures luttes disparaîtraient, pour les femmes au foyer à qui on reconnaîtrait à peine le droit de « citoyenner », pour les travailleurs immigrés avec papiers qu’on exploiterait honteusement, les plaçant volontairement dans une vie tellement proche de ce que l’on peut lire de l’esclavage qu’on créerait plusieurs générations de révoltés chez leurs descendants, pour les malades désignés comme responsables, coupables, de n’être pas bien portants et de creuser le trou de la Sécu, pour les biens portants coupables, eux, de ne pas en faire assez pour le rester, de ne pas manger leurs cinq fruits et légumes par jour, de ne pas acheter leurs cigarettes sans les consommer pour participer à l’impôt sans risquer de cancer, pour les amoureux qui risqueraient, les inconscients, le sida, pour les célibataires qui, eux, risqueraient la dépression, pour les syndicalistes qui plomberaient l’atmosphère bienveillante des entreprises en réclamant le maintien de conditions de travail dignes et d’un minimum de sécurité sur le lieu de travail, pour les militants et contestataires qui useraient volontairement les matraques, Tasers et autres joyeux accessoires achetés si chèrement aux sociétés et qui coûteraient si cher en écoute et espionnage, pour les enfants qui crouleraient dès leur naissance sous les dettes de leurs prédécesseurs et obligeraient l’Etat à dilapider le peu d’argent qu’il a en éducation plutôt qu’en armes de destruction massive ou en dons à nos braves et si courageux capitalistes de patrons, pour les étrangers chez eux qui n’auraient pas de quoi manger, pour les étrangers ici qui n’auraient pas de quoi se loger, pour les pauvres officiels qui n’auraient pas de quoi se loger et se nourrir...

Sans compter qu’on pourrait très vite sombrer dans un système inhumain où chacun serait l’égal de l’autre, où les richesses seraient réparties équitablement, où le travail ne serait plus « librement » imposé, mais deviendrait volontaire, où l’éducation et l’apprentissage se feraient selon les besoins de l’individu et selon ses désirs et non plus dans le but de produire des richesses pour les patrons... L’ANARCHIE, quoi ! Quelle horreur !

Bien heureusement, la conscience morale de la population veille  ! Sainte télé, prenant le relais de l’Eglise, diffuse encore le message de maintien et la population l’accepte servilement ! Nous voilà sauvés ! Et l’Etat si judicieusement choisi par nos vrais dirigeants, par les patrons, ouvre en grand les portes de ses réserves monétaires offrant à ce système humain l’équivalent de 36 années de nourriture pour la population mondiale afin de maintenir un état de privilège si cher à tous, et un niveau de vie à nos chers patrons en rapport avec l’image que doit avoir cette société : le patron en yacht, Ferrari et hôtel de luxe pendant que l’ouvrier trime pour se payer son carton pour éviter la pluie le soir !

Le capitalisme et Dieu sont saufs ! Espérons juste que les petits, les exploités, continueront à se crever les yeux et se couper les c... choses de la vie en refusant de voir la réalité de leur monde en face ! C’est qu’ils pourraient, avec un peu de courage, foutre le bordel dans tout ça en réclamant leur part de vie, en plus !


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12 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 31 octobre 2008 18:46

    Non, en effet, "les salaires ne montaient pas". Ils ont même baissé en un quart de siècle relativement aux revenus des actionnaires. Comme le rappelle François Ruffin dans son livre "La guerre des classes", près de 10% du PIB sont passés durant cette période des fiches de paie du salariat dans les poches des investisseurs et des spéculateurs.

    Soit, et ce chiffre est infiniment plus parlant pour tous, environ 170 milliards d’euros chaque année !!! 


    • JPC45 31 octobre 2008 21:01

      sauf que c’est faux... quand on sort des chiffres sans savoir...


    • Redj Redj 1er novembre 2008 16:06

      C’est peut-être faux, mais c’est pourtant ce que la majorité des gens pensent. Alors votre commentaire suffisant...


    • JPC45 2 novembre 2008 11:24

      la majorité de sgens, peut être mais je préfère des choses justes que des choses fausses mêmes si la mojorité le pense. mon commentaire est peut être suffisant mais le votre est ridicule


    • joshuadu34 joshuadu34 3 novembre 2008 16:56

      faux ??? et toi, d’ou sors tu cette analyse de ce commentaire ? de ton chapeau ? Puisque tu veux des faits EXACTS ET AVERES, en voilà pour appuyer le commentaire que tu essaie d’alumer...

      Entre 1981 et 1995, la part des salaires s’est effondrée, passant de 71,8 à 60,3% ; dans le même temps, celle des profits bondissait de 28,2 à 39,3% (Thomas Piketty, L’économie des inégalités, Paris, La Découverte, 2001, p. 40)...

      En dix ans, du milieu des années 1980 au milieu des années 1990, ce sont donc 10 points de PIB qui ne sont plus allés aux salaires dans cette valeur ajoutée, mais aux profits. [...] Le PIB de la France s’élève à environ 1 500 milliards d’euros : 100 à 150 milliards d’euros ont donc ripé des revenus du travail vers les revenus du capital (Jacky Fayolle directeur de l’Institut de recherches économiques et sociales)

      Ces chiffres ont, bien entendu, évolué depuis 1995... mais toujours dans le même sens !

      En 2004, on en était non pas à 170 milliards, mais à 190 milliards, avec une chute de la part salariale de 12 % en 20 ans (source : Patrick Artus, directeur des recherches et études de Natixis, professeur d’économie de l’école Polytechnique et de Paris I, reppris par urgencesociale.fr)

      Ces statistiques sont reprises par l’INSEE dans "la part salariale dans le PIB de la France"...

      Bref, que des information non vérifiée, quoi...


    • Blé 31 octobre 2008 18:49

      Rien de nouveau dans ce que vous écrivez. Les patrons des PME-PMI sont souvent sous la ferrule des banques. Ils n’appartiennent pas au club du cac 40.

      Je pense que les vrais gouvernants sont les propriétaires des banques, ils jonglent, s’amusent au casino qu’est devenu le monde pour eux. Les gens de peu ont été lâchés par la classe moyenne salariée (dans le privé ou fonction public), celle-ci étant persuadée d’être protégée n’appartenant pas à la classe des ouvriers, manoeuvres et autres salariés sans qualification.

      Aujourd’hui, tout le monde peut-être touché puisque l’idéal qui nous ait donné est d’enrichir les rentiers et actionnaires. Tout se met en place : casse du droit du travail, suppression de palais de justices, suppression de prud’hommes, démentellement des centres de formations publics, prisons, etc..., etc...

      A l’heure du réchauffement climatique, le seul discours que les banquiers nous tiennent via les élites politiques et les journalistes, c’est la compétitivité, l’augmentatation du PIB et la réduction de la dettte public.

      Avez-vous remarqué le silence sur les paradis fiscaux ?

      Les français n’ont plus de salaires mais "un pouvoir d’achat", pouvoir d’achat qui reste un concept très vague pour parler d’un revenu décent. Généraliser l’insécurité reste un moyen pour la classe dominante de garder le pouvoir et de contenir la population.


      • Blé 31 octobre 2008 18:50

        Rien de nouveau dans ce que vous écrivez. Les patrons des PME-PMI sont souvent sous la ferrule des banques. Je pense que les vrais gouvernants sont les propriétaires des banques, ils jongles, s’amusent au casino qu’est devenu le monde pour eux. Les gens de peu ont été lâchés par la classe moyenne salariée dans le privé ou fonction public, celle-ci étant persuadée d’être protégée n’appartenant pas à la classe des ouvriers, manoeuvres et autres salariés sans qualification.

        Aujourd’hui, tout le monde peut-être touché puisque l’idéeal qui nous ait donné est d’enrichir les rentiers et actionnaires. Tout se met en place : casse du droit du travail, suppression de palais de justices, suppression de prud’hommes, démentellement des centres de formations publics, etc..., etc...

        A l’heure du réchauffement climatique, le seul discours que les banquiers nous tiennent via les élites politiques et les journalistes, c’est la compétitivité, l’augmentatation du PIB et la réduction de la dettte public.

        Avez-vous remarqué le silence sur les paradis fiscaux ?

        Les français n’ont plus de salaires mais "un pouvoir d’achat", pouvoir d’achat qui reste un concept très vague pour parler d’un revenu décent. Généraliser l’insécurité reste un moyen pour la classe dominante de garder le pouvoir et de contenir la population.


        • L'enfoiré L’enfoiré 31 octobre 2008 19:31

          @L’auteur,

           Le monde n’est ni parfait ni mal fait.Il évolue en fonction des conjonctures. Il se régule comme un balancier. une pincée à gauche ou à droite. Il est en fait ce que nous sommes, confiant ou méfiant. Le billet de 500 euros, ce n’est que du papier avec des chiffres et des images.
           Le jour où il n’y a plus d’acheteurs, il n’y aura plus de vendeurs. Les prix devront baisser et le reste en cascade aussi pour redonner du tonus aux acheteurs et ensuite aux vendeurs. Nous avons connu une période de hausse, que du normal que la courbe change un peu dans un autre cycle.
           L’écologie est venue au bon moment pour relancer la vapeur.
           Pas si mal fait que ça, le monde.


          • ffi ffi 1er novembre 2008 03:32

            Je ne suis pas d’accord.
            L’autre là-haut, il nous avait dit que c’était parce que les chomeurs étaient trop assistés qu’ils ne trouvaient pas du travail, parce que les gens ils ne travaillaient pas assez.
            Pourquoi, c’est pas vrai ? Aux infos, ils ne l’ont pas dit avant que c’était la crise ?
            Alors je ne comprends pas, si maintenant la crise elle est mondiale, c’est que les chômeurs sont vraiment beaucoup trop assistés en France, que les gens n’y travaillent vraiment pas assez !
            Le pire, c’est que le monde entier va nous en vouloir !
            Ah non, ça je ne veux pas :
            Je me porte dès aujourd’hui candidat pour l’esclavage, moi et mes enfants, afin que nos vénérés banquiers puissent rembourser leurs dettes.


            • joshuadu34 joshuadu34 3 novembre 2008 16:59

              trop tard... c’est déjà fait ! ( ;


            • Bobby Bobby 1er novembre 2008 16:59

              Bonsoir,

              Voilà bien un article qu’il est vrai ! et chose étrange, avec le mien, seulement 12 votes !

              Peut être que ceux qui n’ont pas eu le courage de regarder autour d’eux préfèrent que ne leur dise pas trop fort ?

              Je ne vois pas beaucoup de solution pour préserver un certain standing de vie... Les 700 millions de personnes espérant pouvoir subsister grâce à leurs milices (comprises dans le nombre) vont devoir se bien cacher lorsque le peuple (ne faisant pas partie du lot) voudra se défendre !

              Mais que faire lorsque on a faim que l’on est affaiblis, et qu’auparavant, on avait accepté, toute sa vie sans broncher, son sort ?

              Albert Jacquart voit le conflit plutôt Nord/Sud dans son livre "J’accuse", moi je le vois Est/Ouest... dans un premier temps... avant d’arriver par ici, mais je n’y connais pas grand chose.

              Fort heureusement nos soldats veillent en Afghanistan et protègent l’arrivée de "l’huile"... Ce n’est qu’un début !

              Bien peu optimistement vôtre


              • Lisa SION 2 Lisa SION 2 1er novembre 2008 19:00

                C’est la criiiiise...

                Sauf pour la gastronomie, fétée à Versailles et défendue par N.S.

                Sauf pour Porsche, qui était au bord du gouffre il y a cinq, et qui maintenantva racheter lavoiture du peuple,Volkswagen ;

                Sauf pour l’’hotellerie haut de gamme qui passe à " cinq étoile ".

                Coluche nous l’avait bien dit. Et les derniers comiques couillus comme lui ne feront bientôt plus que de la pub...organe de propagande du pouvoir...y sont où les raleurs patentés du Paf ?

                On est foutus, plus personne n’a le poids financier de lutter contre la mafia qui nous gouverne.


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