Un PS de poulpes en maraude

 Septembre, c’est encore la pleine saison des mollusques. Mais pas facile d’en trouver des brillants et nacrés. Sortis des mêmes écoles, ils ont tous de petits pieds et la tête souvent détachée des tentacules, lesquelles rétrécissent très vite à l’exercice du pouvoir.

Drôle d’époque. les plus modestes des résidents de La République s’écarquillent les yeux et s’irritent les oreilles : la fuite en avant de ceux qui nous gouvernent, leur absence de vision auront à court terme des répercussions insoupçonnées.

Drôle d’atmosphère. Aujourdhui, les décisions politiques se prennent sur BFM TV. Le Président de la République, qui est d’abord celui du patronat et des riches, n’a d’autre communiquant que Pierre Gattaz.

Dans l’arrière cuisine, le gouvernement touille une sauce qui vire du rose au bleu. Il y sabre sur les dépenses de la sécu en 2014, ponctionne fiscalement les plus modestes, les retraités, mais prête des milliards aux entreprises. Sur le carrelage glissant de gras du bouillon bu dans les salons du CAC 40, la condition humaine fait tache. Chez nous, définitivement, les techniciens low-cost de la politique ont pris le parti de n’en avoir pas.

Chiens de garde de leur « carrière politique », en ce temps de vendanges, les grappes du votutile se gâtent et frisent la pourriture. Mais les ministres se taisent respectueusement. On s’autoproclame de gauche, on se mignotte aux portes des palais mais on refuse un coup de pouce au SMIC.

C’est le temps des petites manœuvres taiseuses de petits comptables à la petite semaine dont le doigt piqué sur la calculette efface toute solidarité sociale et s’en tient à rechercher sans cesse des « marges de manœuvre » sur des sujets que la société met au jour sans eux.

C’est la politique du calcul et des renoncements, où les rapports de force se font aux portes des Leroy Merlin du dimanche dont les propriétaires pissent sur les arrêts des décisions de la Justice. C’est une République de bricoleurs et de pigeons. Nos dirigeants n’ont même plus de posture, ils y vont franco de port : en route vers le libéralisme le plus débridé.

Sauve qui peut. On les dérange, nos élus.

C’est le temps des gestionnaires « pragmatiques ». Pour nous montrer définitivement « qu’ils n’en ont pas », voyez-les confier à l’ancien président de La Poste une mission « destinée à « clarifier le cadre juridique » du travail du dimanche !!

Pour masquer leur impuissance et refuser de se souvenir de ce pourquoi ils ont été élus un jour de printemps, paradoxalement, ils nous montrent leur cul et une belle indifférence, comme s’ils avaient déjà intégré et accepté que c’est à cet endroit là de leur anatomie qu’à cause de leur oubli des belles choses que le Front national mettra le feu dès les municipales.

Simplement – vieux ou jeunes poulpes en maraude – prennent-ils la précaution de cracher de l’encre noire en disant et pétitionnant entre cumulards : « attention aux étrangers, le danger vient d’eux, pas de la piquette qui a viré du rose au bleu ».

Les lendemains de gueule de bois sont pour bientôt.

Léon