Un repas de fête !
Local et de saison
Ca vous dérange ? Personnellement, j’aime bien manger local et de saison, pour des raisons que je partage avec de plus en plus de monde. Mais je me sens aussi solidaire des agriculteurs africains qui vivent des exportations vers l’Europe. Et puis faut-il aller jusqu’à se priver du poivre, du quinoa, du riz basmati et du gingembre ?
Avec les haricots verts, a priori c’est simple : On en trouve des français du printemps à l’été, à des prix raisonnables et avec tous les niveaux de qualité. C’est pourquoi l’automne dernier, je refusais d’acheter les belles barquettes kenyanes… Et l’hiver arriva.
L’ennui, la routine, ça pollue aussi…Il y a quelques semaines, lassé de cuisiner pour mes fils toujours les mêmes légumes frais, je me dirigeai vers le rayon boites de conserves d’un magasin voisin…à la recherche de bons haricots en boite ! Et je choisis Cassegrain, persuadé qu’il s’agissait de légumes cueillis en France.
A la maison, ce fut un festin. Mais quelle surprise de lire en petit sur la boite déjà ouverte, Kenya !
Et bien pourquoi pas ?
Haricots vertueux du Kenya
Rêvons un peu et imaginons les haricots kenyans vertueux : il s’agirait d’une filière agricole créatrice d’emplois, garantissant à ses travailleurs une couverture santé. Les producteurs diminueraient l’usage des pesticides chimiques et intègreraient de plus en plus les engrais bio. La majeur partie de l’alimentation kenyane serait en parallèle assurée par les agriculteurs locaux. Les haricots destinés à l’Europe voyageraient en Bateau. Pure chimère ? Lisez ce qu’écrit sur son blog Vianey Koyabe :
« Le haricot vert n’est qu’un des aspects du remarquable succès obtenu en vingt ans par le Kenya dans le domaine de l’horticulture. Celle-ci est devenue la troisième source de devises du pays, après le thé et le tourisme, mais avant le café, historiquement la première.
Les cultures horticoles et le secteur semencier sont très utilisateurs de main-d’œuvre. Ils favorisent donc un haut taux d’emploi, la rémunération offerte étant de surcroît supérieure à celle des cultures traditionnelles comme le maïs, le thé ou les cultures vivrières. »
Cette opinion est confirmée par la branche africaine du CIAT (Centre international sur l’agriculture tropicale) : Le Professeur Kimani du CIAT affirme que 60% des exportateurs sont de taille petite et moyenne et que le Kenya travaille à diminuer les produits chimiques.
Le FKEAP, organisme de contrôle local, dit la même chose et précise que l’agriculture kenyane exporte 10/15% de son volume total. Les ventes à l’étranger ont connu 10 à 15% de croissance ces deux dernières années, parce que le Kenya place les normes sanitaires au cœur de son développement agricole. D’ailleurs, précise le FPEAK, les normes sanitaires exigées par l’Europe commencent à être utilisées pour les produits consommés sur place.
Un repas de fête
En somme, le haricot kenyan n’est pas aussi vertueux que dans mon rêve, mais il n’est pas non plus si cauchemardesque…à moins qu’on démontre la teneur trop élevée en molécules chimiques dans le produit final et/ou l’empoisonnement des paysans kenyans…
Si vous avez des infos sur ces 2 derniers points, je suis preneur. En attendant, voici ce que j’ai décidé : en hiver, j’achèterai des conserves kenyanes à mes enfants. Avec de la polenta parmesan et du jambon bio, ça sera jour de fête !
Pour ce qui est des barquettes fraîches, la question est plus facile à trancher : primo les emballages sont gourmands en énergie et moins recyclables que les conserves, secundo les barquettes fraîches doivent voyager par avion. Donc je dis niet.
Et vous, qu’avez-vous décidé ?
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