Un ressenti citoyen sur l’affaire Dieudonné et plus largement sur la montée de l’extrémisme en France
Voici en quelques lignes mon ressenti sur l’affaire Dieudonné et plus largement sur ce que j’interprète du fonctionnement de l’extrémisme en France.
Dieudonné par-ci, Dieudonné par-là. On en entend beaucoup parler ces derniers jours.
J’ai lu des choses et d’autres mais je n’ai pas encore retrouvé ma vision des choses dans tout ce que j’ai pu lire.
La France va mal, elle se sent abrutie. Elle stagne, se morfond. C’est la crise quoi !
Il y a du vrai dans beaucoup de ce que disent certains.
Il y a une crise identitaire. La France ne se reconnaît plus. Le modèle économique nous a polissés. Notre culture tend à disparaître, remplacée par la culture mainstream, elle-même aidée à grands renforts de besoin de rentabilité. Ca plaît = c’est rentable = Matraquage. Que le résultat soit calamiteux, du point de vue du bonheur tant recherché, ou de celui de l’abrutissement général, on s’en moque bien ! Ce qui compte c’est du résultat. Et maintenant.
Il faut être proactif apparemment coûte que coûte. Parce que ça peut rapporter gros.
On est pas les seuls, nous pauvres français mais est-ce que c’est vraiment un bon lot de consolation ?
On ne sait plus qui on est, on où va, ni pourquoi, alors on dérive. On nous dit qu’il faut travailler, que ça responsabilise, que ça intègre. Comprendre : lobotomise.
Mais du travail il n’y en a plus beaucoup ou alors celui qui reste, on se demande bien comment il va nous intégrer à la société (salut moderne) et nous permettre d’acheter toutes ces belles choses qui sont censées nous apporter le bonheur moderne.
On dérive, on dit tout et son contraire, on interdit, on s’interdit de dire. On reproche. On culpabilise et ça ne semble ne plus vouloir finir.
Et ça tweete, ça flashe, ça vomit toutes sortes de propos rapportés, assaisonnés, agencés.
Mais on s’informe. A 20h. On fait confiance parce qu’on ne comprend pas bien toutes ces idées. Alors on regarde ce qui se voit et on se fait une idée par rapport à ça. Et puis quand on en a marre on zappe et on matte.
L’extrémisme tel qu’il est considéré aujourd’hui en France est avant tout un point de vue.
Il y a celui qui s’attaque à des considérations d’ordre économique et social, en gardant à l’esprit que l’homme doit être respecté. Et qu’un homme égale un autre homme. L’extrémisme de gauche. Les communistes. Tous ces rouges qui feront couler le sang quand se présentera la moindre occasion.
Automatiquement réduite à la dictature totalitaire de l’Est. Toute référence à l’extrême gauche est balayée d’un revers de main. « Ce n’est plus dans le coup. On a vu que ça donne. Merci. »
Des propos issus de l’élite et martelés à tous. Des idées diabolisées qui aujourd’hui sont réfutés en bloc par les principaux intéressés (le bon vieux peuple), ben ils ont compris que ce n’était pas bien et qu’à la place il fallait rester sérieux. Comprendre : pas trop se poser de questions,( ben oui voyons faut se détendre, on travaille déjà assez comme ça).
Et il y a l’autre extrême qui prône la supériorité de tel ou tel groupe ethnique ou religieux. Celui-ci ne réunit pas, il divise.
Dieudonné, en bon comique, est aussi un fin stratège manipulateur. Il comprend bien et ses amis extrémistes aussi, que le français de 2013 n’est plus celui de 1950.
Les considérations ne sont plus les mêmes. Autocentrés, les français d’aujourd’hui travaillent pour consommer et oublier que demain ils doivent retourner travailler. Alors entre temps, on se divertit.
Le divertissement, la meilleure façon de faire passer toutes sortes de message.
Le rire a de plus cet avantage de permettre de se déculpabiliser d’une pensée qui nous paraîtrait malsaine pour peu à peu nous faire nous sentir confortable avec celle-ci.
C’est léger. Et puis de toutes façons, on est dans un pays libre n’est-ce pas ? On a le droit de s’exprimer librement.
Dieudonné aussi après tout.
Ce manège des extrémismes qui n’ont pour seule arme que la manipulation des masses s’accentue depuis des années maintenant.
Manipulés les français.
Manipulés de tous les côtés.
« L’info est bidonnée. Aujourd’hui, Il faut être politiquement correct ! On a pas le choix. » Qu’on nous dit. De tous les côtés.
C’est bien sûr vrai.
La démocratie est un leurre. On élit des représentants qui ne nous représentent que si peu.
La politique est au service de l’économie capitaliste. Elle donne à peine l’impression qu’on a le choix. L’argent est devenu roi. Tout y est relié. Tout devient bon pour en faire quitte à abrutir les gens et à les envoyer droit dans le mur.
La compétition est le maître-mot. L’intérêt général c’est la croissance. Economique bien sûr.
Mais ces mêmes dénonciateurs extrémistes, n’en profitent-ils pas pour faire la même chose sous couvert de cette bonne parole.
Un jour, des propos islamophobes de la part du FN pour satisfaire une partie des français qui voient d’un mauvais œil cette religion brune.
En coulisse et sur la toile, alliés de ces mêmes partisans musulmans pour asséner quelques propos antisémites bien placés.
Ah ça, pour haïr et faire couler tel ou tel groupe d’appartenance ethnique, religieuse ou sexuelle, on se regroupe facilement. On retrouve des intérêts communs. Des alliés éphémères, qui lorsque l’ennemi commun aura été éliminé, se retrouveront ennemis.
Et tout ça sur le dos du peuple qui se laissant embrigader, balader et manipuler, soutient directement ou indirectement ces amateurs du pouvoir, la bouche pleine de belles paroles les incitant à croire que c’est pour l’intérêt général que ces créateurs de haine déversent leurs saloperies à la gueule de tout le monde.
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