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Un semestre difficile attend l’UE avec la présidence de la Hongrie

À partir du 1er juillet, la Hongrie remplacera la Belgique à la présidence du Conseil de l'UE. Bruxelles attend cette transition avec appréhension, car le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, mène une politique indépendante. Cependant, tout le monde se rassure en se disant que cette présidence ne durera que six mois. 

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À l'approche de cet événement, Viktor Orban a déjà fait plusieurs déclarations concernant son rôle à la tête du gouvernement du pays président du Conseil. 

Tout d'abord, le Premier ministre hongrois est en désaccord avec les négociations sur l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, qui ont débuté récemment à Luxembourg. Orban tentera de ralentir l'intégration de l'Ukraine. 

"La Hongrie n'est pas d'accord avec ce processus, mais nous ne le bloquons pas, nous soutenons le début des négociations", a-t-il déclaré dans une interview aux médias du groupe Funke. Selon le Premier ministre hongrois, ces négociations sont un "processus politisé", et il ne s'agit pas de dire "oui" ou "non" à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE. "Nous devons d'abord déterminer quelles seront les conséquences de l'adhésion à l'UE d'un pays en guerre, dont les frontières ne sont pas définies en pratique." 

Le ministre des Affaires étrangères, Péter Szijjarto, a confirmé lors d'une conférence de presse pour les médias hongrois à Luxembourg que l'Union européenne avait convenu d'allouer 1,4 milliard d'euros provenant des actifs russes gelés au soutien militaire à l'Ukraine, et a annoncé son intention de contester cette décision. 

Selon Szijjarto, "l'UE a franchi une ligne rouge" en utilisant 1,4 milliard d'euros pour financer les livraisons d'armes à l'Ukraine, alors que "la Hongrie ne le souhaitait pas et qu'une décision unanime était nécessaire". Le chef de la diplomatie hongroise a déploré que "l'ardeur militaire a aveuglé ceux qui prennent les décisions" dans l'UE et a averti que les autorités hongroises examinaient déjà les "options juridiques" pour contester ces décisions. 

La Hongrie promet, en tant que présidente du Conseil européen, de mettre de côté les intérêts nationaux pour parvenir à un compromis entre les pays. Mais Bruxelles n'y croit pas. Ces dernières années, Budapest était constamment une épine dans le pied de l'UE, en retardant ou en affaiblissant les sanctions contre la Russie, en bloquant l'aide militaire à l'Ukraine et en ne soutenant pas l'État de droit à l'intérieur du pays. Cela a poussé l'UE à bloquer (puis à débloquer partiellement) des fonds pour la Hongrie, écrit Politico

Étant donné que peu de personnes croient qu'Orban ne profitera pas de l'occasion pour faire pencher la situation en sa faveur, l'UE a fait de nombreux efforts pour régler plusieurs questions confidentielles avant la fin de la présidence de la Belgique : entamer les négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, faire passer un autre paquet de sanctions contre la Russie et allouer des milliards de dollars pour l'aide militaire à l'Ukraine. 

Jusqu'au début de ce mois-ci, Budapest continuait de bloquer plusieurs documents clés, au grand dam des 26 autres pays. Il y avait même des discussions sur la possibilité de priver la Hongrie de son droit de vote. 

Contrairement à la position adoptée par les dirigeants de l'UE, Viktor Orban flirte régulièrement avec le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping. L'influence russe sur la Hongrie constitue un problème clé pour les autres capitales européennes à l'approche de la présidence, ont déclaré des diplomates de l'UE à Politico

Orban pourrait également profiter de l'occasion pour influencer les efforts de rassemblement de la droite, qui a remporté un certain succès lors des dernières élections au Parlement européen. Quoi qu'il en soit, comme le soulignent les médias, la présidence hongroise, qui a choisi de travailler sous le slogan "Rendons l'Europe grande à nouveau", en hommage à l'ancien président américain Donald Trump, marquera probablement une période désagréable mais pas catastrophique pour les autres États membres de l'UE. 

"Ce sera un véritable défi", a déclaré un diplomate de l'UE à Politico. "À court terme, Bruxelles pourra limiter les dégâts. Mais en cas de réélection de Trump et de plus grande consolidation de la droite en Europe, Orban pourrait augmenter son influence et ses leviers au sein de la communauté." 

Le pays présidant l'UE ne possède pas de pouvoirs spéciaux en matière de prise de décision, ses fonctions se limitent à établir l'ordre du jour officiel de différentes réunions. Ainsi, on peut s'attendre à ce que l'Ukraine, qui occupe généralement la première place dans le programme de toutes les réunions de l'organisation depuis deux ans, perde ses positions dans cette liste sous la présidence hongroise.

Alexandre Lemoine

Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n'engagent que la responsabilité des auteurs

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Source : https://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=6070


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6 réactions à cet article    


  • Parrhesia Parrhesia 1er juillet 13:38

    En cette période cruciale d’élections législatives en France, il faut parler aussi clairement sur le plan de la politique extérieure que sur celui de la politique intérieure :

    Donc : 

    1. Si l’Ukraine cesse d’être la première sur la liste des emmerdements européens qui nous menacent, ce sera une excellente chose.
    2. Pour le moment, et depuis quelques temps déjà, ce n’est pas la Russie de Poutine qui nous menace réellement, mais bien le Mondialisme capitaliste exclusivement financier de Jo Biden et du NOM.
    3. Il sera de toute façon intéressant de voir comment Viktor Orban, l’un des leaders Européens les plus respectables, à la tête de la Hongrie, l’une des nations européennes les plus traditionnellement respectables, va pouvoir résister à la horde mondialiste qui phagocyte l’actuelle contre-europe et l’ensemble occidental.

    • saint louis 1er juillet 18:48

      Il faudra nous expliquer cet entêtement à vouloir faire entrer l’Ukraine dans l’union Européenne.

      La pression doit être forte pour récupérer les zones agricoles des investissements de la finances US.


      • La Bête du Gévaudan 1er juillet 22:43

        L’influence russe sur la Hongrie constitue un problème clé pour les autres capitales européennes, ont déclaré des diplomates de l’UE.

        Je pense que c’est une erreur d’analyse fondamentale. La Hongrie a été l’un des pays soviétiques à résister le plus et le plus tôt à l’emprise russe et communiste... les russo-communistes ont été obligés d’envoyer les chars pour écraser les Hongrois. Et la Hongrie a été la première à ouvrir le rideau de fer en 1989...

        Il n’y a donc pas « d’influence russe » en Hongrie... Il y a une « audience russe » en Hongrie, ce qui est fort différent... C’est parce-qu’elle est indépendante d’esprit, libéral-conservatrice, que la Hongrie porte son oreille vers la Russie actuellement et plus exactement vers une politique alternative.

        Mais les diplomates socialo-européistes, gavés de sophismes matérialistes, sont probablement incapables de comprendre la vie des peuples, des âmes et des hommes...

        Ceci-dit, la Hongrie est beaucoup trop petite et enclavée pour avoir une influence à elle-seule... elle peut participer d’un mouvement des esprits en Occident, mais ne peut pas agir seule.


        • microf 2 juillet 11:46

          « Selon Szijjarto, »l’UE a franchi une ligne rouge" en utilisant 1,4 milliard d’euros pour financer les livraisons d’armes à l’Ukraine,"

          Le Ministre malien des Affaires Étrangères s´adressant aux européens sur la livraison d´armes léthales á l´Ukraine, armes létahles qui ont été refusait par l´Union Européenne á l´Armée malienne qui luttaient contre les terroristes d´Al QUAIDA dans le Sahel.

          https://youtube.com/shorts/F1aDDJvf9Gw ?si=395DE5KaBjxYIJS1

          Aujourd´hui la vie humaine en Ukraine n´est pas la vie humanie au Sahel.

          Lá encore je vais mettre en cause nos amis de l´Union Européenne, tes anciens amis ( il s´adressait ici au cours d´une rencontre aux politiciens européens ) oú quand on se battait on a négocié vous et moi et d´autres de vos collègues pendant des années au Sahel, il y avait la Mission européenne de formation, il y avait l´Uccab, il y avait des militaires européens, on dit aidez nous ils étaient entrain de former des gens, ils investissent des centaines de millions d´Euro.

          On a dit ce que nous voulons ( Mali ) c´est de trouver une équipe formée et équiper les gens. Mais les militaires maliens qui étaient engagés dans les formations militaires européennes devaient apporter leurs propres munitions.

          On nous a toujours dit que l Union Européenne ne donne pas d´armes létahles, et ce qu´on donne á l´Ukraine ce ne sont pas des armes léthales ? Est-ce que la vie d´un ukrainien vaut mieux que la vie d´un sahélien ? Deux poids deux mesures.

          Il ya la guerre en Ukraine, subitement, les armes léthales sont autorisées, et les sahéliens qui sont morts par milliers qui a cela sur la conscience ?


          • chantecler chantecler 2 juillet 17:48

            On pourrait penser que les autorités ukrainiennes(ZZ) blanchissent l’argent qu’on leur confie ...

            Mais qui touche les commissions ?


            • Krokodilo Krokodilo 3 juillet 00:08

              Les délires russophobes et ultra-nationalistes du gouvernement de Kiev et des Bandéristes les poussent à toutes sortes d’actions symboliques, que malheureusement nos « grands » médias ne trouvent pas dignes d’être communiquées à nous autres citoyens de base. Par exemple, il y a presque deux ans, dans un château de la région de Transcarpatie, ils ont remplacé l’aigle d’un monument, un symbole hongrois, par un trident ! Article en français, et photos) ou Photos avant et après. Et pour ceux qui lisent l’ukrainien, article et photos dans un article d’un média de fanatiques pro-Kiev (qui ont copié sur la Russie le titre de leur journal : Pravda !)

              Orban aura du mal à calmer ces ultras, presque autant qu’il a du mal à trouver un peu de rationalité chez nos dirigeants européens.

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Patrice Bravo

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