Vous pouvez facilement comprendre que j’ai effacé toute information pouvant permettre la reconnaissance des individus, entre autres les avocats, qui ont eu un lien direct avec la cause que je vous raconte ici. Ladite cause, faut-il le rappeler ?, m’a laissé un goût très amer à l’égard de la justice. Retenez aussi que je risquerai d’être poursuivi par des personnes encore actuellement en position d’autorité au Québec advenant le cas où elles seraient aisément indentifiables et que mes propos pourraient faire ressurgir des événements compromettants pour certains avocats. Comme dit le proverbe : « Il n’est jamais bon de sortir les squelettes du placard. » Bref, voici ce dont il s’agit :
Mes parents et moi avons été convoqués à une rencontre avec un avocat de Philadelphie et ce, en compagnie de son collaborateur au Québec qui occupait à cette époque un bureau situé sur la rue St-Jacques à Montréal. Celui-ci nous avait réservé nos billets d’avion de Sept-Îles, lieu où je résidais à cette époque, pour nous prendre à l’aéroport de Montréal pour ensuite, nous rendre directement à Philadelphie. Déjà-là, deux questions me trottaient dans la tête : « Comment pouvions-nous ré ouvrir mon dossier juridique puisque j’avais déjà eu une compensation financière en … 1974 ? » et « Y avait-il un risque quelconque pour perdre le peu obtenu par mes parents lors dudit règlement hors-cours ? » L’avocat montréalais m’avait répondu que cela était impossible puisque l’on ne peut pas briser un règlement hors-cours. Dès lors, il reconnaissait implicitement que j’allais aux États-Unis absolument pour une autre cause que la mienne tout en me faisant miroiter mer et monde. D’ailleurs, il avait passé tout le trajet à mes côtés à bord de l’avion de la compagnie American Air Lines en essayant de m’amadouer par tous les moyens. Chose qu’il fit avec brio. Il est à noter que mes parents, ignorant la raison de mes questions me vilipendèrent assez sérieusement. J’avais donc décidé de me la fermer. Ce fut là une grave erreur de ma par !
Au lendemain de notre arrivée à Philadelphie, nous allâmes donc au bureau de la firme d’avocats situé sur la rue Walnut Street afin de prendre connaissance de ce qui en était réellement. Une fois arrivés sur les lieux, ces deux énergumènes nous affirmèrent que j’y étais allé non pas pour moi mais bien pour un canadien d’origine libanaise dont la multinationale américaine ne voulait pas le reconnaître en tant que victime de la Thalidomide et qu’ils voulurent se servir de ma situation physique pour fin d’expertise biomédicale. Pardon ? Suis-je un morceau de viande bon marché ou un vulgaire préservatif que l’on jette après usage ? Qui plus est ! Ces deux crapules avaient tout fait pour endormir mes parents en leur promettant une quelconque réouverture de mon dossier auprès de la multinationale Dow Chemical.
J’ai donc servi de cobaye à fin d’expertise. Ceci a impliqué une série de radiographie au Rayon-X allant de la tête aux pieds. Il est à noter qu’il s’agit-là d’une manière de parler étant donné l’absence de pied dans mon cas. De plus, croyez-le ou non, j’avais tellement eu de radiations cette journée-là que j’aie ressentis une sensation de brûlure à mes testicules. (Il est à remarquer que je ne blague pas du tout.) Est-ce la raison de ma stérilité ? Sans nul doute ! À cela vint s’ajouter la rencontre avec une spécialiste médicale dans le domaine des victimes de la Thalidomide pour qu’elle leur donne son opinion sur mon cas au plan épidémiologique.
C’est vrai ! Tout a été mise-en-œuvre pour une reconnaissance officielle de ma situation mais ce fut réalisé à mes dépends. En effet, je n’ai jamais vu un pécule du montant que j’aurais dû obtenir à l’occasion de cette cause. Souvenez-vous que j’y allais dans MES intérêts et qu’il n’y était absolument pas fait mention d’un certain canado-libanais pendant le trajet en avion. Information habilement cachée par ces deux avocats jusqu’au 24 mai 1984, date de mon anniversaire de naissance et de notre rencontre avec l’avocat américain.
Qui plus est ! Ce canado-libanais a obtenu plusieurs millions de dollars qui me revenaient de plein droit. Or, je n’ai strictement rien reçu de ce règlement et ce, même si j’allais pour … moi. D’ailleurs, lorsque mes parents et moi-même accompagnés par ma sœur et son conjoint étions allés à une soirée regroupant des victimes de la Thalidomide dans un hôtel de Montréal, ces deux crapules n’ont jamais adressé la parole à mes parents de manière informative. Il a bien eu quelques actions entreprises de manières sporadiques afin de, semblait-il à cette époque, faciliter une réouverture de mon dossier juridique. Mais, après mûres réflexion, le tout a été orchestré de manière à sauver les apparences et JAMAIS dans l’optique de mes intérêts personnels. J’ai tout de même le droit de me questionner sur le pourcentage que ces avocats reçurent du montant global desdits millions.
Ce n’est que bien plus tard que ma défunte mère avait compris ce dont je voulais en venir avec mes deux questions posées à l’avocat montréalais à l’aéroport de Montréal quelques instants avant de monter à bord de l’avion. Chose qu’elle regretta amèrement et … moi aussi. Nous avons longuement discuté et j’en avais profité pour l’informer que ce canado-libanais m’avait jadis craché à la figure pendant une brève rencontre lors de mon hospitalisation dans un centre médical de Montréal.
Bien des années plus tard, une association vouée à la défense des victimes de la Thalidomide au Canada, appuyée par les Amputés de guerre du Canada, entreprit un recours légal contre le gouvernement fédéral dirigé par les Conservateurs de Brian Mulroney au début des années 1990. Nous avons donc décidé, mes parents et moi, de faire tout notre possible afin de permettre à toutes les victimes de ce médicament d’être dédommagées équitablement et selon la gravité de leurs handicaps. Or, le gouvernement canadien avait refusé de fournir une compensation adéquate puisque l’un d’entre nous avait reçu la somme de plusieurs millions de dollars en … 1984. Est-il utile de vous rappeler de qui il y est question ? Néanmoins, certains montants forfaitaires ont été votés par le Parlement canadien mais bien en-deçà de la somme exigée au préalable. Vous trouvez que cela est scandaleux ? Tenez-vous bien sur votre chaise avec ce qui suit !
Quelques mois après avoir reçu le chèque d’indemnité du gouvernement fédéral, soyez certains que ce n’est pas une fortune, j’ai reçu une lettre d’un bureau d’avocats situé sur la rue St-Jacques à Montréal dans laquelle on me félicitait de cette victoire et que l’avocat en chef était prêt à aller chercher ledit montant moyennant un pourcentage pour frais de service. Vous savez très bien de quel bureau d’avocats je fais ici référence. N’est-ce pas ?! Non seulement cela, mes parents et moi avons reçu par la poste des pamphlets informatifs de la part de ladite association. On nous demandait de les partager avec nos amis(es) et connaissances et ce, dans le but d’obtenir la charité auprès du grand public. Chose curieuse : On pouvait voir sur les pamphlets le canado-libanais multimillionnaire. Vous pouvez croire qu’ils ont pris le bord de la poubelle en un temps trois mouvements.
En terminant cette missive, je désire vous informer que j’ai coupé tous les ponts avec les membres de ladite association puisque je ne désire en aucune manière être associé avec ce mouvement. Là-encore, je considère que j’ai été littéralement utilisé tel un objet dans l’obtention de compensations justes et raisonnables pour chaque individu mais que mes efforts furent anéantis.
Souvenez-vous ! Vous pouvez facilement comprendre toutes les conséquences plausibles advenant le cas où j’aurai mis des informations pouvant faciliter la reconnaissance des divers protagonistes. J’avais d’ailleurs promis à ma défunte mère de la laisser reposer en paix tout juste quelques instants avant qu’elle décède et je souhaite plus que tout au monde m’acquitter de ma promesse sans oublier que mon père est gravement atteint d’une maladie cardiaque.
Je vous remercie de votre attention à mon égard.
Rollyboy