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Une lecture politique de la visite du président Erdogan aux EAU

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Il ne fait plus aucun doute que le Moyen-Orient est en train de changer. Ces changements vont dans un sens positif, même si certains dilemmes empêchent une paix, une stabilité et une coopération régionales globales.

La récente visite du président turc Recep Tayyip Erdogan aux Émirats arabes unis, où il a rencontré Son Altesse le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abou Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées, donne un élan à un mouvement régional qualitatif visant à construire des ponts, à combler les fossés et à mettre fin aux tensions.

Cette visite inaugure une nouvelle phase de paix régionale et ouvre une large porte à la coopération dans l’intérêt des États et des peuples.

Les visites mutuelles entre les Émirats arabes unis et la Turquie sont l’expression de cette nouvelle réalité géostratégique non seulement dans les relations des deux pays, mais aussi aux niveaux régional et international, dépassant un clivage politique et dix années chétives dans les relations bilatérales qui ont affecté toute l’atmosphère de la région.

Avec cette visite, de nouveaux concepts ont été développés pour les relations Turquie-CCG. Tout d’abord, la vision turque de la sécurité dans la région du Golfe. Le président Erdogan a déclaré que la sécurité des EAU et de tous les pays du Golfe fait partie de la sécurité et de la stabilité de son pays.

Cette déclaration n’est pas importante car ils veulent construire un bouclier de sécurité pour les protéger. Ils ont déjà le pouvoir de dissuasion maintenant pour maintenir leur sécurité et leur stabilité.

Mais parce qu’il s’agit de repositionner les puissances régionales en fonction des nouvelles réalités stratégiques pour créer de nouveaux équilibres de pouvoir qui dissuadent les agresseurs et mettent fin aux ambitions qui ont le plus secoué le paysage du Moyen-Orient au cours de la dernière décennie. La visite du président Erdogan a produit des résultats fructueux pour les deux pays.

Douze accords ont été signés dans les domaines de l’investissement, de la défense, du transport, de la santé et de l’agriculture, un protocole d’accord sur la coopération terrestre et maritime, et une déclaration conjointe sur l’ouverture de négociations sur un accord de partenariat économique global.

Ce sont tous des domaines d’intérêt pour les économies des deux pays, reflétant le développement positif rapide des relations entre les EAU et la Turquie depuis la visite de Son Altesse Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, prince héritier d’Abu Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées turques, le 24 novembre.

Ces mouvements régionaux positifs, dans lesquels la diplomatie émirienne joue un rôle de premier plan grâce à son dynamisme, sa flexibilité et sa confiance en soi qui l’amènent à traiter ouvertement, calmement et efficacement les différentes questions, sont fondés sur le renforcement et la défense des intérêts, de la sécurité et de la stabilité des sociétés sur un pied d’égalité.

Il ne s’agit donc pas seulement d’unifier les contradictions, comme certains le voient. Elle incarne plutôt un désir profond de gagner du temps, de se concentrer sur le développement, de créer l’environnement régional nécessaire et de coopérer avec toutes les parties sans exception. Il existe une forte volonté politique des EAU de consolider la paix et la stabilité dans la région.

Après tout, depuis leur création, les EAU ont adhéré aux principes et aux valeurs proclamés par le Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. Des valeurs qui en ont fait des champions de la paix et de la stabilité et un symbole de tolérance, de coexistence et de rapprochement entre les peuples sans distinction de race, de nationalité ou de religion.

Dire le contraire serait ignorer l’influence des circonstances et des variables stratégiques qui dictent parfois la politique étrangère pour protéger les intérêts des entreprises et défendre les amis. Les États, comme les individus, ne vivent pas dans un espace vide ou sont isolés de leurs contextes historiques, culturels et identitaires.

Ils sont parfois confrontés à l’obligation de répondre à la détresse de leurs compatriotes et de leurs amis. Il n’est pas exagéré de dire que la page du différend entre les Émirats arabes unis et la Turquie a été complètement tournée. Ce qui se passe maintenant ouvre la fenêtre de nouvelles opportunités pour tout le monde dans notre région.

Il envoie le message qu’il n’y a pas de différend insoluble tant qu’il existe une volonté politique sérieuse, de bonnes intentions et un respect mutuel entre les États. Ces facteurs contribuent à créer un terrain d’entente, quelle que soit l’importance des différences de vision et de perspective.

Heureusement, les mouvements rapides sur l’échiquier du Moyen-Orient s’accompagnent de la volonté d’acteurs régionaux actifs tels que les EAU. Ils protègent les pays de la région des nouveaux changements dans l’ordre mondial. Ils appliquent des données stratégiques cohérentes avec les intérêts de ces pays et n’attendent pas qu’une autre réalité leur soit imposée.

Et ils veillent à ce que chacun dans notre région ait son mot à dire sur ce qui se passe globalement autour de nous. Le monde entier change. Le Moyen-Orient n’est pas une exception à ce changement.

Il est préférable de changer selon des règles qui garantissent les intérêts de toutes les parties. Cette paix régionale, c’est ce à quoi aspire la diplomatie émirienne en ouvrant ses bras à tous. Ceux qui résistent au changement et s’accrochent aux idées dépassées du passé n’ont d’autre choix que de suivre le mouvement.


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1 réactions à cet article    


  • Jonas 26 février 2022 17:27

    Excellent article 

    Comme l’écrit un quotidien économique : << Erdogan est arrivé au pouvoir , il y a 20 ans grâce a son programme économique ,il ne veut pas en être chassé , à la présidentielle de l’an prochain , sur un mauvais bilan économique.>> D’ou son revirement en politique étrangère à 180 degrés. 

    Mais le passé est passé, ce qui compte aujourd’hui c’est l’avenir. Les dirigeants de cette région , doivent se réconcilier dans l’intérêt de leurs compatriotes et de leur pays afin de réinventer un nouveau Moyen-Orient. Cela est possible , cette région à des énormes moyens pour réussir comme l’Asie , sans être doter des mêmes moyens. Pour cela il faut embrasser la réalité telle qu’elle est. 

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