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#33 des Tendances

Une « main invisible » qui cherche à « rétablir des droits entre ce qu’elle a donné aux uns et ce qu’elle a retranché aux autres »

Qu'est-ce que la monnaie ? Michel Aglietta et André Orléan ont essayé de répondre à cette question. Pour ces deux économistes, « ce n'est pas un phénomène économique, c'est beaucoup plus que cela, c'est, selon, l'expression de Marcel Mauss, un fait social total. (...).

La monnaie n'est pas seulement un bien économique... Trop souvent encore, les commentateurs et les citoyens ne voient dans la monnaie que des pièces et des billets pratiques pour acheter et vendre. Ils ne comprennent pas que derrière cette apparence lisse se cachent des forces considérables qui vont broyer les individus et les nations. La situation de l'Argentine en ce début d'année 2002 est là pour nous rappeler qu'on ne saurait prendre trop au sérieux la monnaie. » (1)

 Ce mystère sur la monnaie ne nous empêche pas d'aller plus loin dans la formulation. Mais comment la formuler, cette « réalité métaphysique » de la monnaie ? Pour comprendre, il faut remonter à 1929.
 

  1. Rappel de l’histoire de la 1ère moitié du XXe siècle. La « Main invisible » entre guerres et crises dans le rétablissement des droits des peuples

 

Après le premier conflit mondial, les Etats-Unis, se fondant sur l'engagement des Alliés à rembourser les dettes, ont continué à financer l'Europe. Par leur puissance industrielle, ils devaient suppléer en machines, équipements et produits agricoles, suite aux pertes des capacités de l'Europe dues aux destructions de la guerre. Les capitaux américains drainés en Europe devaient « acheter la surproduction américaine », transformant l'Europe en une « locomotive de la croissance américaine ». Ce qui se passe, dans un certain sens, aujourd'hui, entre la Chine et les Etats-Unis ; la Chine prête ses excédents commerciaux aux États-Unis sous forme de bons de Trésor américain pour que les États-Unis importent des produits chinois.

Les pays européens, se relevant de la guerre, ont commencé à prendre des parts sur le marché mondial. La concurrence qui s'est établie a eu des effets négatifs sur l'économie américaine.

« Les solutions non coopératives que les pays européens ont adoptées, après qu’ils ont retrouvé la croissance, ont provoqué des distorsions sur les taux de change rendant le rétablissement de l'étalon-or étroitement dépendant des mouvements de capitaux à court terme mus par une logique spéculative sans rapport avec le cycle économique. La hausse de la Bourse de Wall Street à partir de 1928, dans un contexte de conjoncture déclinante et de baisse des profits, a créé une bulle spéculative financée à découvert par du crédit à très court terme (call loans).

Les politiques monétaires restrictives ont fait monter les taux courts à Londres et à New York, ce qui a drainé les capitaux à court terme investis en Europe centrale, et fragilisé les systèmes bancaires de cette région.

Une situation de spéculation effrénée s’est terminée par la crise financière et boursière à Wall Street, en 1929 ; une crise devenue mondiale qui changé le cours de l’histoire du XXe siècle. C’est ainsi qu’après le retournement boursier, aux États-Unis, les vagues successives de faillites bancaires en chaîne ont joué un rôle crucial dans la profondeur de la dépression économique. » (2)

Ce que décrit ici Michel Aglietta montre les phénomènes financiers et monétaires qui ont joué dans la crise de 1929 et la Grande dépression qui a suivi dans les années 1930. Plusieurs ingrédients ont joué dans cette crise. La « compétitivité de l'Europe retrouvée » dans le commerce mondial, la baisse du taux d'intérêt à court terme par la Réserve fédérale en 1927, les injections massives de liquidités, la spéculation qui a transformé l'argent facile en argent virtuel, le retour des capitaux d'Europe, en particulier en Allemagne, attirés par la hausse des cours aux États-Unis, ont constitué la pierre angulaire de la crise. Cette spéculation complètement déconnectée de la réalité s'était étendue aux banques, aux entreprises et à toutes les couches de la population.

Masquant le déclin d'une industrie « surdimensionnée », elle a transformé l'économie américaine en économie-casino. La hausse des taux d'intérêt par la Fed n'est venue mettre fin à cette euphorie boursière que pour éviter un effondrement de tout le système économique et financier américain. Mais c'était trop tard, les ajustements n'étant pas fait à temps, la chute des actifs boursiers et la panique entraînant la conversion massive des dollars en or par les Américains a entraîné le krach boursier d'octobre 1929. La multitude de banques ayant fait faillite est venue asphyxier le système financier et productif américain. Une crise financière qui rappelle la crise de 2008 ; mais si celle-ci a été surmontée après quelques années grâce aux politiques monétaires non conventionnelles (dite en anglo-saxon : quantitative easing), cela n’a pas été le cas pour la crise financière de 1929.

Si la crise de 1929 et la Grande dépression économique des années 1930 s'expliquent par un dérèglement du système économique et financier américain, il reste cependant une inconnue qui n'a pas été prise en compte par les économistes occidentaux qui ont cherché à comprendre les causes historiques qui ont favorisé son avènement. Aussi posons-nous une question centrale qui est en lien avec le déclenchement de la crise financière. Qu'en est-il « des pays du reste du monde » ?

Il faut rappeler que le continent africain était pratiquement colonisé, et les rares pays qui ne l’étaient pas étaient sous protectorat ou dominés. De même le continent asiatique était pratiquement colonisé, ou dominé sauf la Japon qui ne l’était pas mais a colonisé plusieurs pays d’Asie dont la Corée, la Chine (envahie en 1931)… ; le continent sud-américain, bien qu’il s’est pratiquement décolonisé, au début du XIXe siècle, restait dominé. Ce qui veut dire que les « Trois-quarts de l'humanité » n'ont pas été pris en compte dans cette crise mondiale, du fait qu'ils étaient colonisés ou dominés par l'Occident.

Dans le sens de la consommation mondiale ; si ces pays avaient compté en tant que pays souverains et fortement intégrés dans le système économique mondial, la situation n'aurait certainement pas dégénéré comme cela fut dans les années 1930. On peut même dire que la crise financière de 1929, la Grande dépression économique mondiale qui a suivi et toutes deux ont entraîné un autre conflit mondial, encore plus meurtrier que le premier, à l'issue duquel les peuples d'Asie et d'Afrique ont recouvré leurs « droits de peuples libres ». Partant de la « réalité métaphysique de la monnaie », puisque tout a commencé par la monnaie, ces événements qui ont surgi y compris le Premier Conflit mondial, ils sont liés, donnent cette impression qu’une « main invisible » dirige le monde.

En clair, les trois événements mondiaux s’inscrivent dans le « rétablissement des droits des peuples » face à l’Occident ; et l’histoire de cette première moitié du XXe siècle se situe entre ce que la « main invisible » a donné à l'Occident et ce qu'elle n'a pas donné au reste du monde ; et donc à provoquer un équilibre plus viable dans le développement du monde.
 

  1. Crise financière de 2008 : « Quel pronostic pour l'économie occidentale ? »

 

Qu'en est-il de la crise financière de 2008 ? Il y a eu tellement d'écrits qu'il n'y a point besoin de développer de nouveau ce thème. Une question cependant. Pourquoi les autorités monétaires américaines n'ont pas réagi en amont ? En 1929, on peut penser que la Banque centrale américaine (Fed) n'a pas vu venir le désastre ; ce qui n'est pas le cas en 2008. La Fed « avertie » par les crises passées ne pouvait rester « passive » d'autant plus que des moyens financiers urgents et massifs ont été pris en aval. Des « raisons impérieuses » ont-elles obligé la Fed de laisser la bulle immobilière se développer en 2007, et se terminer en crise financière en 2008 ? La mission de la Fed, selon la loi, l'oblige de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la croissance américaine.

Ce qu'expliquent la « baisse rapide du taux d'intérêt directeur à court terme » et les « injections massives de liquidités monétaires » dans le système bancaire dès 2001. Mais pourquoi avoir laissé ensuite des produits financiers « sophistiquées » et « douteux » comme les crédits hypothécaires à risque ou subprimes (toxiques) inonder l'Amérique et les autres pays du monde ?

Leurs forts rendements ont suscité un tel engouement que la plupart des banques en ont acquis. Pourquoi les banques américaines n'ont pas bien informé les investisseurs sur les risques de ces produits ? Ces insuffisances dans le système financier américain ont amené des millions de créances « tritrisées » (subprimes), mêlées à d'autres créances, à se loger dans la charpente financière de la plupart des banques américaines et étrangères, en Europe, en Chine, Russie, Moyen-Orient..., leur occasionnant des pertes financières considérables.

Les raisons impérieuses portent probablement sur les dépenses de guerre et la consommation intérieure américaine. Se rappeler la guerre du Vietnam durant laquelle les dépenses de guerre et les « injections financières massives » sans contreparties-or ont fini par avoir raison du dollar-or. Les États-Unis ont mis fin au Gold Exchange Standard (l'Etalon-or) en 1971. L'Amérique n'avait plus assez d'or pour convertir les dollars.

Pareillement, les États-Unis, entrés en guerre en 2001 (après les attentats du World Trade Center), avaient besoin d'un soutien financier massif. Ce à quoi ont répondu les autorités monétaires par des injections massives de liquidités en dollars US. En outre, il était urgent d'assurer la croissance économique. Or, après « les krachs répétés des valeurs technologiques entre 2000 et 2002 », il ne restait plus que « deux moteurs » pour tirer la croissance économique américaine. Donc essentiellement la « consommation » et la « construction résidentielle », liée entre elles, l’une tirait l’autre et inversement.

Pour l'immobilier, il fallait intéresser les ménages américains ; le seul moyen a été un assouplissement extrême des conditions pour l'acquisition de logements ; une forte baisse des taux d’intérêt pour l’octroi des crédits ; les ménages américains, en répondant favorablement, ont fortement dopé la construction et l'emploi. L'Amérique certes était en pleine croissance mais l'excès de capitaux et l'assouplissement monétaire a néanmoins généré la spéculation.

Pour comprendre, comparons deux Etats qui ont vu le prix de leur immobilier atteindre des sommets en un temps très court, de quelques années. Prenons, par exemple, l'Algérie. L'excès de liquidités et l'assouplissement monétaire depuis plusieurs années par la Banque d'Algérie - les fortes réserves de change ont évité à la Banque centrale une politique monétaire restrictive - ont fait multiplier par deux voire par trois en cinq ou six années le prix des logements, malgré le million ou deux millions de logements construits.

Evidemment, on ne peut parler de bulle immobilière ; les ménages algériens sont dans l'ensemble solvables et les banques d'Etat et privées ne lésinent pas sur les règles prudentielles en matière d'octroi de crédits. De plus, la pierre est devenue une valeur-refuge pour l'épargne algérienne, vu le faible taux d'intérêt directeur.

 Alors que la situation de l'immobilier américain a été tout autre. La politique contracyclique et la spéculation immobilière ont poussé les banques américaines à octroyer encore plus de crédits aux ménages sans tenir compte des critères de solvabilité, puisque adossés à une spirale haussière de l’immobilier. Le défaut de paiement pour les banques se résolvait par la saisie d'autant plus que les logements s'appréciaient sur le marché. Allant plus loin, les banques incitaient les ménages à contracter des crédits pour la consommation que leur permettait le renchérissement de leurs logements.

Mais la Fed, en relevant le taux d'intérêt directeur, au milieu de l'année 2004, allait anticiper et changer la donne ; certes, la hausse des taux d’intérêt s’est effectuée très lentement par des petites hausses de 25 points. Mais, dès 2006, le niveau haut du taux d'intérêt directeur de la Fed faisait apparaître les premiers craquements ; il annonçait la crise. En 2007, des millions de ménages américains endettés ne pouvant plus rembourser leurs crédits font éclater la bulle immobilière ; elle est suivie à l'été 2008 par la crise financière. Conséquence : un grand nombre de banques ont fait faillite.

En 2008, le système bancaire américain était réellement « intoxiqué » par les « subprimes », comme en 1929, sauf qu’à cette époque, ce n’était pas les crédits hypothécaires toxiques mais les actions boursières dont les cours étaient portés aux nues ; leur toxicité boursière était historique bien plus élevée que celle des crédits hypothécaires à risque, en 2008. Une méfiance entre les banques dont les bilans étaient lestés de subprimes s’est installée ; cette suspicion entre elles a arrêté le crédit à l'économie. Il a fallu l'intervention urgente et massive du gouvernement américain pour « sauver » le système bancaire et en même temps « sauver » l'économie américaine qui en dépend ». Plan Paulson de 700 milliards de dollars US ; des politiques monétaires non conventionnelles massives ont été opérées ; baisse très rapide du taux d’intérêt de la Fed, sauvetage des banques, etc.

 Cependant, cette situation, certes justifiée par la guerre et la croissance, n'a pas répondu aux attentes stratégiques ; la guerre en Irak s'est soldée par une débâcle, l'Afghanistan est resté sans solution. Force de dire qu’à l’époque l'économie occidentale était « malade » ; qu’il fallait à tout prix la sauver. Comment ? Par les injections massives de liquidités monétaires sans contreparties physiques, si ce ne sont les cours haussiers pétroliers qui ont permis de constituer un coussin monétaire impératif aux grandes monnaies occidentales. Ce coussin monétaire pétrolier a joué tant pour le dollar US que pour l’euro, la livre sterling et le yen ; à l’époque le yuan chinois n’était pas encore une monnaie internationale adoptée par le FMI.

 Enfin, on pouvait dire que, depuis la crise financière de 2008, la situation aujourd'hui est tout au plus « stationnaire » et un pronostic sur l'économie occidentale, même si une croissance sensible est revenue, reste encore « indéterminée », sur le plan mondial, compte tenu des avancées des autres grandes puissances économique. La Chine devenue deuxième puissance économique mondiale et son statut prometteur, l’Inde également, devenue cinquième puissance économique mondiale et en hausse dans la prise de parts dans le commerce mondial, la Russie, le Brésil et d’autres pays émergents ; tous ces pays bousculent fortement la croissance de l’économie occidentale.
 

  1. La main invisible : « rétablir des droits entre ce qu'elle a donné aux uns et ce qu'elle a retranché aux autres » ?
     

Contrairement à la faiblesse de l'« absorption mondiale », en 1929, les peuples, indépendants pour la plupart depuis les années 1970, participent activement à la « consommation mondiale ». Cependant, quand on sait que près de la moitié des habitants d'Afrique subsaharienne et de l'Asie du Sud (Inde, Bangladesh...) sont toujours sous le seuil de pauvreté. Et, selon la Banque mondiale, 1,3 milliard de personnes disposent de moins d'un dollar par jour pour survivre ; cela concerne aussi le reste de l'Afrique et l'Amérique du Sud, alors que l'Occident draine l'essentiel des richesses du monde, la question qui se pose : « Est-ce équitable cette distribution des richesses vis-à-vis des autres peuples ? »

 Précisément, les « phénomènes monétaires » qui ont permis à l'Occident de s'enrichir « artificiellement » - se rappeler la crise d'endettement des pays du Sud dans les années 1980 provoquée par des manipulations monétaires. Du jour au lendemain, les dettes des États du tiers-monde se sont doublées.

Mais, le plus incroyable, c’est que cette situation a changé depuis l’endettement massif des pays du sud. En effet, pendant que les États-Unis, à partir de 2001, avec l’attaque du World Trade Center, à New York, ont mené des guerres en Afghanistan et en Irak, la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil et d’autres pays profitaient des liquidités que la Fed américaine émettait massivement pour financer la consommation intérieure et les dépenses de guerre.

La Chine, dopant ses exportations (à faible coût), creusait des déficits record avec les États-Unis ; alors que la Chine amassait des excédents commerciaux et donc des réserves de change massives en dollars US, les États-Unis s'endettaient « massivement ». Par les guerres menées par les États-Unis au Moyen-Orient, la politique monétaire américaine très expansive pour financer les guerres a eu pour conséquence une croissance chinoise record de 14 % ; la Chine s’est hissée au rang de deuxième puissance économique du monde en 2010. En 2016, le yuan chinois accédait au rang de monnaie internationale ; il est devenu officiellement la cinquième monnaie dans le panier de monnaies du FMI qui détermine la valeur monétaire du droit de tirages spéciaux (DTS).

Ainsi, une « main invisible » jouait dans le transfert d'une grande partie du travail de l'Occident (délocalisations d’entreprises économiques occidentales non compétitives) vers la Chine et les autres parties du monde et les guerres et crises qui ont amené un rééquilibrage à la fois de la croissance économique entre l’Occident, les pays émergents et les pays du reste du monde et l'absorption mondiale.

La crise de 2008 a joué un peu comme la crise de 1929 ; sauf qu’il n’y a pas eu de ruptures et de zones monétaires comme dans les années 1930, elle a permis plutôt une croissance économique mondiale et surtout, a fait monter les grands pays émergents dans l’échelle socioéconomique mondiale.

 Selon les déclarations de hauts responsables chinois, 200 millions de Chinois sont sortis du sous-développement entre 20003 et 2010. Aujourd’hui, en 2024-2025, on peut penser que plus de la moitié de la population de la Chine est sortie du sous-développement, et donc plus de 700 millions de Chinois. L'Inde, la Russie, le Brésil, l'Algérie... ne sont pas en reste dans ce transfert de richesses. Aussi peut-on penser : « N'y a-t-il pas « de nouveau, une main invisible qui a cherché à rétablir des droits entre ce qu'elle a donné aux uns et ce qu'elle a retranché aux autres » ? Un « Autre Contingent dans l'Histoire » ?

 

Medjdoub Hamed
Chercheur

Notes :

1. La monnaie entre violence et confiance, par Michel Aglietta et Andrea Orlean. Edition Odile Jacob 2002. Page 9
2. Ibid. page 256
 

 


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4 réactions à cet article    


  • Étirév 16 janvier 15:43

    Origine de la monnaie, ce qu’elle est devenue et ce qu’elle deviendra
    Avant l’organisation matriarcale, les hommes erraient d’un lieu à l’autre, étrangers au sol qu’ils occupaient.
    Les Déesses-Mères (« Reines », diront les modernes), en organisant le travail, divisèrent le sol et le délimitèrent pour les travaux agricoles. Elles donnèrent aux hommes la part de terre qu’ils avaient à cultiver. De là vint le mot « tenancier », qu’on retrouve dans le vieux mot latin « tenere » (tenir ; celui qui a).
    C’est l’Autorité (spirituelle) des Déesses-Mères qui leur donnait le pouvoir de faire travailler les hommes. Toute l’organisation économique des tribus dépendait de cette Autorité spirituelle.
    Mais, dans tout groupement humain, il y a des travailleurs et des paresseux. Il fallut donc trouver un moyen de régulariser le travail en stimulant les activités. Pour punir ou retenir ceux qui voulaient s’évader de la vie régulière et s’affranchir du travail, on essaya tous les moyens de remontrance. Du nom même de la demeure familiale, « Mora », on fit le verbe « morigéner » (réprimander quelqu’un au nom de la morale, sermonner), former les mœurs, remettre dans l’ordre ; « ad-monester », de « monere » (avertir).
    Mais les « ad-monestations » n’ayant pas suffi, on ne trouva pour punir les insoumis, ou les retenir, qu’un moyen ; on créa un équivalent du travail, tout en laissant au travailleur la liberté qu’il réclamait, et ce fut l’origine du travail salarié.
    Cependant, ceux qui acceptaient ce système, qui les affranchissait de leurs devoirs, avaient reçu d’abord l’avertissement divin, « Monitus », mettre au régime de la monnaie ; « ad-monester », c’est inférioriser les hommes, c’est une punition.
    Mais le mot qu’il faut surtout remarquer, c’est « Monitum », « prédiction », « oracle » de la Déesse qui aperçoit le désordre que ce système nouveau va produire. Cependant, il fallut s’y contraindre, et l’on fabriqua cette valeur représentative qu’on appelle la monnaie.
    C’est Junon, dit la Mythologie, qui inventa la monnaie, ce qui fit donner à la Déesse le surnom de « Juno Moneta » ; près d’elle se trouve une autre Déesse, Pecunia, dont on fit la Déesse de l’argent monnayé et qui pendant longtemps centralisa dans le Temple de Junon l’administration des monnaies à Rome. C’est l’autorité spirituelle seule qui avait le droit de frapper monnaie, ce qui lui donne une force nouvelle, appuyée, du reste, sur celui qui est l’auxiliaire dévoué de la Déesse, le Chevalier, « Eques », vassal de la Dame « Faée » (Fée). Précisons en passant que le mot « Faée » va devenir « faraï » ou « pharaï » (parler), et c’est de ce mot que les Egyptiens feront le mot « Pharaon » qui désignait « l’inspirée qui parle ». Les Hébreux, de cette même racine, feront « Prophétesse » qui veut dire « premier oracle ». Enfin, rappelons que « Faramonde » est le nom d’une « Fée » qui joua un grand rôle au début de l’Histoire de France (devenue « Pharamond » qui, dit-on, fut le premier roi de France). Ce terme rapproche singulièrement les Déesses du Nord des Pharaons de l’ancienne Egypte.
    La monnaie, dans le régime masculin, contribua à changer complètement les mœurs, On créa le régime que Fabre d’Olivet appelle « Emporocratique », mot nouveau pour exprimer une idée nouvelle. Il est tiré du grec et signifie « marchand » et « force », c’est-à-dire la prédominance des intérêts économiques considérés comme mobiles de gouvernement. C’est le régime dans lequel tout se vend ; l’homme est un marchand, il se vend lui-même, c’est-à-dire vend ses services et vend tout ce dont il peut disposer. Notons au passage que les pays d’Europe où l’Emporocratie a dominé ont été successivement l’Italie, les Pays-Bas et l’Angleterre.
    Les auteurs qui ont envisagé l’origine de la monnaie n’ont envisagé que cet aspect de la question. Ils font tout commencer au régime masculin et ne nous disent rien du régime antérieur. Cependant, tout existait déjà avant ce régime, et faisait partie des lois naturelles, « Jus naturale », qui contiennent l’explication de toutes les origines. Sans ces lois, nous ne pouvons pas comprendre le premier régime économique.
    On disait du Chevalier qu’il était légal et féal, c’est-à-dire loyal et fidèle à sa suzeraine. La Chevalerie était la pratique de l’équité, la Justice Divine, équitable, d’où « Eques » qui a fait « équestre », « équitation », etc. Rappelons que, dans la langue celtique, le cheval monté par le Chevalier était appelé « marc’h », et le Chevalier qui le montait « Marquis », dont on a fait « Homme de marque », au lieu d’« homme de cheval ». Rappelons, aussi, qu’on mettait le cheval sur les monnaies gauloises, et c’est de ce nom « marc’h » qu’on a fait le nom de l’ancienne monnaie Allemande : Mark (Deutsche Mark).
    Remarquons ici l’importance du symbolisme chevalin, que l’on retrouve également dans diverses représentations de la Parousie universelle...
    À côté des infidèles, il y aura toujours les Fidèles.
    « Wenn alle untreu werden, So bleiben wir doch treu. » : « Quand tous deviendront infidèles, nous nous resterons fidèles. » (G.F.M.G. von Schenkendorf)
    NB : sous l’égide de la BRI, la prochaine étape de la stratégie, jusqu’ici gagnante, des « puissances d’argent » sera la mise au point d’une monnaie mondiale. Cette future monnaie, qui chapeautera toutes les monnaies du monde, devra circuler sous forme exclusivement dématérialisée.
    Une fois en place, cette monnaie dématérialisée contrôlera parfaitement et définitivement la vie privée de tous ses utilisateurs, alors même que personne ne pourra échapper à cette dématérialisation monétaire pour les échanges nécessités par la vie courante.
    « Celui qui contrôle la monnaie d’un peuple, contrôle ce peuple. », disait le président des États-Unis, J.A. Garfield, farouche partisan d’un « argent honnête », élu en 1880... et assassiné en 1881.
    Par conséquent, celui qui contrôlerait la monnaie du monde contrôlerait le monde.
    Lien


    • Jason Jason 16 janvier 16:11

      « La Chevalerie était la pratique de l’équité, » Donc la chevalerie était la pratique du cheval, qui l’aurait cru ?

      La monnaie est née d’une pratique très simple : la dématérialisation de la marchandise, alternant avec le troc. On ne peut pas échanger un kilo de beurre contre une mesure de blé, c’est une question de conservation et de transport. Voyez l’histoire de la métallurgie. Pour faire du bronze il faut du cuivre et de l’étain (on faisait venir du sud de l’Angleterre de l’étain pour fabriquer du bronze sur les bords de la Méditerranée). D’où le troc dans un premier temps, puis plus tard la monnaie.

      La monnaie est apparue au Proche-Orient bien avant la fondation de Rome. Une mythologie a été bâtie autour d’elle, mais ne l’a pas créée.

      En ce qui concerne la main invisible, cette expression répandue à l’époque d’Adam Smith, elle fait croire à une volonté divine d’organisation de l’économie, ce qui n’est évidemment pas le cas.


      • sylvain sylvain 16 janvier 18:20

        Ah en fait c’est pas la main invisible du marche, mais celle d’un autre dieu qui n’est pas nomme.

        Dans cette affaire, les « droits » des nations ont peut etre ete retablis va savoir, c’est une notion qui n’a pas de sens pour moi. Les humains quand a eux sont toujours largement dans la merde. Il y a en fait toujours a peu pres autant de gens qui crevent de faim, ou qui bouffent de la merde, qui vivent dans des endroits pourris, dans des zones de guerre...

        Peut etre moins en chine, et plus en occident va savoir. La seule chose qui a grandement progresse au 20eme siecle, c’est le systeme industriel, certainement pas l’humain


        • xana 18 janvier 14:44

          Alors Hamed, vous ne vous êtes pas encore mis à faire écrire vos interminables divagations par une des IA qui sont aujourd’hui disponibles ?

          Allez-vous laisser la place à Giuseppe della Bella OcatarinaTchixTchix, qui va bientôt rester le seul avec Rakoto sur ce site ?

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Hamed


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