Une petite victoire pour le MoDem et Bayrou

 Tout le monde sait que la presse et les amis politiques de Bayrou disent qu’il est seul. Ces journalistes trouvent en revanche tout à coup que le MoDem a baucoup de monde pour prendre la parole au sein du Mouvement Démocrate pour dire tout le mal qu’ils penseraient de leur leader et du mode de fonctionnement du MoDem. Ce paradoxe qui mérite un prix Nobel, peut s’appeler le paradoxe du journaliste politique parisien. Bayrou est seul mais on trouve des opposants majeurs. Si opposants majeurs il y a c’est donc que majeurs il y a c’est donc que Bayrou n’est pas seul. En fait cette presse choisit l’angle le plus favorable à descendre du Bayrou, jeu politique et médiatique de bon ton. Avant d’aller plus loin dans le sujet sus-nommé voici un exemple très concret. Un de ces journalistes à doxa, Pierre-Alain Furburry (avec un tel double prénom et un nom aussi anglo-saxon on l’imagine bien, étant journaliste aux Echos sous la coupe de Bétout, un bon petit soldat de Sarkozy) a écrit ceci :

 

 Conscient d’avoir fait fausse route en axant la campagne européenne sur le seul anti-sarkozysme, accusé par ses adversaires de ne pas faire de propositions, François Bayrou veut un « grand » congrès programmatique à l’automne.

 

Et voici ce qu’il en est réellement (sur le site du Mouvement Démocrate) : "Ce qu’il y a eu de trop conflictuel dans la campagne, à partir de (mon) affrontement supposé avec Nicolas Sarkozy jusqu’au moment de l’altercation avec (Daniel) Cohn-Bendit, n’a pas été en cohérence avec ce que les Français souhaitent", a reconnu François Bayrou.

 

Il ne faut être grand analyste pour voir le gouffre qui sépare le fait d’écrire que Bayrou est conscient d’avoir fait fausse route en axant sa campagne sur le seul anti-sarkosyme, (ce qui veut dire en clair d’une part qu’il a conscience du fait et qu’il le reconnaît, et d’autre part que cette campagne était anti-sarkozyste donc qu’il accrédite lui-même la thèse qu’il a fait une campagne seulement anti-sarkozyste) et le fait de reconnaître sa part d’erreur en ajoutant le terme supposé avec Nicolas Sarkozy. Depuis le début Bayrou dit que son livre n’est pas une attaque contre Sarkozy et depuis le début Bayrou a fait tout à la fois (tout à la fois) une campagne française et européenne et une lutte sans concession contre le système que développe en France Sarkozy. C’est toute une différence. 

 

Ce journaliste inscrit dans la durée une légende et prête à Bayrou une intention et des propos qui lui nuisent et qui sont faux. Bayrou ne reconnaît en rien d’avoir fait une campagne anti-sarkozyste et ce n’est pas rien d’écrire le contraire. 

 

Ce fameux conseil national à huis clos paraît être une étape encourageante et salvatrice pour l’avenir du MoDem avec ses neufs points et surtout car comme le dit Corinne Lepage, une de ceux qui avaient eu la dent plutôt dure : C’était un débat comme je les aime où la parole était libre. Des décisions ont été prises, j’ai l’impression d’avoir été entendue. Ce conseil national a prouvé que le MoDem savait faire un retour sur lui-même, qu’il savait évoluer et surtout qu’il n’y a pas eu l’explosion annoncée et les fuites diluviennes espérées. Au contraire ce choc électoral a fait bouger les choses, se resserrer les liens et n’a pas entamé la légitimité de Bayrou comme leader au désespoir de quelques ennemis bien sentis.

 

 

Revenons à ce vote - sans conséquence planétaire - qui est une bonne nouvelle. Il se passe au sénat. Et au groupe centriste. On disait tant de bien de Mercier qui, soi-disant, avait su bien naviguer pour faire cohabiter les tendances. On disait même que c’était kif-kif entre les pro et les anti MoDem. Il y en a à qui la presse ouvre les colonnes comme le fait l’EDF celles de ses barrages en période de délestage majeur, un qui s’est répandu à la grande joie des amateurs d’informations malfaisantes et faisandées contre Bayrou disant de lui qu’il était une sorte de gourou du temple solaire, le sieur Arthuis qui a bouffé au ratelier de l’Elysée pour être réélu président de commission au sénat. Il a déjà tenté une fois de créer une groupuscule minimaliste pour récupérer l’UDF. Enfin à ce qu’il disait trop optimiste de ses forces et de sa capacité d’attraction astrale. Cet homme au costumes anglais se voyait donc en futur Bonaparte au pont d’Arcole et prendre d’assaut la maison UDF. Il a créé une espèce d’Alliance centriste. Mais c’est au combat que l’on voit les preux chevaliers. Lui-même n’ayant pas le courage de se présenter à l’élection à la présidence du groupe centriste, il envoie au charbon et à la mort un certain Zochetto, élu de la même Mayenne qu’Arthuis, illustre inconnu, qui se retire avant la fin des hostilités. Le Nouveau Centre si fort et si puissant présente un Jean-Léonce Dupont (avec un tel prénom on se croirait sous la IIIé). Résultat des courses le candidat MoDem (Nicolas About) est élu au premier tour avec 16 voix contre 11. Ce score très confortable, d’un élu du MoDem, avec une telle avance (60 % des voix) démontre à nos journalistes que le NC n’est pas si fort que cela, que leur poulain Arthuis n’est qu’une brêle même s’ils lui accordent des colonnes et des colonnes et que par opposition le MoDem malgré la correction des européennes fait mieux sans Mercier qu’avec lui, qu’il ressort plus fort qu’avant et que finalement Bayrou n’est pas si seul. Cela ce sont des faits. Et au Sénat l’UMP n’a pas la majorité !