Une procession religieuse attaquée par des « antifas » ?
L'annonce de l'attaque d'une procession catholique à Paris nous a fait bondir. Quels terroristes ont bien pu cette fois s'en prendre à des croyants pacifiques qui n'ont fait que défiler en priant ?
Une étude croisée des sources écrites et filmées nous indique ce qui s'est réellement passé. A l'appel du diocèse de Paris XXème, plusieurs paroisses ont organisé ce dimanche 30 mai 2021 une procession pour commémorer l'exécution des prêtres sous la commune de Paris de 1871. Cent-cinquante ans après, les communards déchainent encore les passions...
Si la démarche n'était pas politique, elle n'était pas innocente non plus. Il est probable que le clergé de l'est parisien a voulu montrer sa présence dans un secteur dominé par l'islam radical et par l'ultra-gauche, et démontrer que l'église catholique constitue encore une force sociale. Le martyr des prêtres-otages tués sous la commune donne régulièrement lieu à des messes commémoratives et des veillées de prières, mais rarement à des processions. Et contrairement aux apparences, les traditionnalistes n'étaient pas présents dans le cortège, il n'y avait aucune annonce en ce sens sur les sites cathos-tradis.
La révolte des parisiens encerclés, le rejet du gouvernement de Thiers qui se coucha devant l'envahisseur prussien, la volonté de restaurer une véritable république populaire sur fond de patriotisme progressiste et de démocratie directe, cela a donné l'expérience des communards, brisée dans le sang par l'armée versaillaise (1871). A cette époque l'église était conservatrice et plutôt hostile aux idéaux révolutionnaires, d'où les assassinats de prêtres pris en otage par la frange ultra du mouvement populaire. Tout cela appartient à l'histoire, au passé, mais les idées sont restées : souverainisme, anarchisme, démocratie par et pour le peuple, résistance aux envahisseurs... Des thèmes subversifs qui expliquent pourquoi la commune de 1871, comme l'ensemble des mouvements sociaux du XIXème siècle, sont toujours absents des programmes scolaires.
Mais revenons à notre défilé de paroissiens. Fin de crise sanitaire oblige, défiler dans Ménilmontant s'annonçait plaisant. Hélas, nos catholiques de toutes origines (on remarquera dans la vidéo des prêtres africains en début de cortège) ont oublié où ils étaient. En l'occurence, dans le Paris de 2021 façonné depuis vingt-cinq ans par la gauche bobo libérale-libertaire qui a chassé les classes moyennes pour les remplacer par des "primo-arrivants", des marginaux et des rentiers sans principes ni morale. Adolphe Thiers n'y avait pas pensé, Delanoé et Anne Hidalgo l'ont fait : réserver les logements sociaux aux pauvres des associations "laiques" (et non à ceux des paroisses) et le parc privé à ceux qui peuvent s'y payer un logement (les hauts revenus, cadres supérieurs très à gauche). Du coup, le FN qui obtenait des scores à deux chiffres dans un XXème arrondissement tenu par la droite classique avant 1995 est tombé à 1%, les "républicains" sont à la ramasse, et la mairie est désormais tenue par le PS-EELV-LGBT bon chic bon genre qui se divertit en soutenant de temps à autre les sans-papiers.
Donc le choc était inévitable. Chants et prières d'un côté, insultes et crachats de l'autre, depuis les trottoirs comme depuis les terrasses, avec des slogans vieux d'un demi-siècle ("à bas la calotte") et anachroniques ("cathos-fachos !") quand on connait l'engagement auprès des migrants des associations catholiques. A la croisée d'une manif de gauche, la situation a dégénéré, les coups s'ajoutant aux insultes. Puis de courageux antifas ont fait irruption pour frapper les petits vieux, les femmes et les gosses qui composaient le cortège. Il faut comprendre que dans le XXème arrondissement, les "fachos" ne sont pas les bienvenus... Les "fachos", c'est-à-dire les absents de la gay pride, ceux qui pavoisent avec un drapeau tricolore, qui sont propres sur eux et qui ont encore des principes moraux : insupportable pour les électeurs d'Hidalgo et les nervis d'ultra-gauche. Ajoutons que certains slogans entendus ("les cathos au goulag") relèvent de l'apologie de crime contre l'humanité, mais il est peu probable que des tribunaux engagent des poursuites pour si peu...
La police a fini par disperser les assaillants et a délivré les catholiques réfugiés dans une église du coin, qu'heureusement les antifas n'ont pas (encore) brûlé. Darmanin a condamné par tweet cette échauffourée mais pas la mairie de Paris, on comprendra pourquoi. Le diocèse de Paris a porté plainte.
Etrangement, personne ne pose la question de la disproportion des réactions gauchistes. Ceux qui toisent les chrétiens en font-ils autant avec les nombreux musulmans du quartier ? Ont-ils réagi avec autant de fermeté lors des attentats de 2015 ? Se moquent-ils des jeunes islamistes qui fêtent la fin du ramadan ? Non, a priori, car la réponse ne serait pas celle des paisibles cathos et il y aurait plus d'un blessé. Le bobo baisse la tête devant les racailles et les salafistes, mais s'époumonne devant les chrétiens et les électeurs de droite. Toute une logique de lâcheté, de médiocrité d'esprit et de vide culturel digne, d'ailleurs, de ces bourgeois qui achevaient les mourants de l'armée communarde il y a 150 ans. Des bourgeois qui n'ont fait que changer de trottoir mais qui restent dans les mêmes schémas de pensée.
Paris n'a plus rien à voir avec les communards et leur époque, où l'ouvrier pouvait encore se loger à Ménilmontant. C'est aujourd'hui le terrain de jeu dominical des manifestants et des faux-rebelles de tous horizons. Ceux d'entre vous qui passent dans la capitale le week-end auront remarqué l'impossibilité d'y circuler en voiture et en bus RATP, car les défilés pour toutes les causes (le Tibet, la Palestine, les sans-papiers, le port du masque, les rollers en liberté, les retraites, l'indépendance du Perche-eurélien ou le droit à l'adoption des chihuahuas...) sont permanents. En prime, il faut respecter le climat idéologique particulier de la capitale, sans quoi les électeurs de Mme Hidalgo vous tomberont dessus. Finalement, le retour à la terre a du bon : dans les campagnes on peut encore prier dans les églises, circuler en bagnole et parler en toute liberté dans les lieux publics, et même profiter des confinements par le jardinage et les ballades à vélos. Que bobos et racailles restent à Panam et nous laissent tranquilles puisque nous sommes tous les "fachos" en milieu rural. De notre côté nous les laisserons à leurs fantasmes révolutionnaires de bourgeois gâtés qui resteront confinés dans leur sottise lors des prochaines pandémies. A chacun ses idéaux...
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