Une réforme des retraites qui finit dans les poubelles
C'est presque trop beau pour être vrai. La réforme des retraites version Macron/Borne finit dans les ordures. Vous ne rêvez pas, ou presque, puisque les éboueurs parisiens sont en grève illimitée depuis quelques jours. Certes, il n'est pas question pour nos princes de retirer leur texte, mais les conséquences du rapport de force avec le petit peuple sont plutôt croustillantes.
Présent sur Panam ce week-end, votre narrateur a admiré sur les trottoirs du boulevard Montparnasse le charme et la convivialité du "climat de confiance" que notre président en campagne électorale souhaitait appliquer dans notre pays après sa réélection. Car, comme beaucoup de français, les éboueurs parisiens (smicards et aux horaires décalés, j'ai des potes qui sont passés par là) ne sont pas convaincus par la bienveillance de cette réforme qui entend les faire trimer jusqu'à 64 ans, pour ceux qui ne seront pas mort avant d'un cancer des sinus ou d'une hépatite virale.
A l'image du regretté François Hadji-Lazaro, qui considérait comme des héros ceux (et celles) qui ont l'ingrate tâche de débarrasser nos déchets, j'ai le plus grand respect pour ces agents en uniforme vert et jaune qui exercent un boulot difficile, physique et éprouvant dont les électeurs Macron ne veulent pas pour leurs gosses. La vie d'un éboueur vaut plus que celle d'un Bernard Arnault : l'un est utile à la collectivité, l'autre vit sur le dos de ses semblables par ses rentes.
Qu'y a-t-il de croustillant dans tout cela me direz-vous ? C'est que nos princes républicains, nos banquiers, rentiers, directeurs de com' et de pub' et autres patrons d'agences immobilières ont semble-t-il l'odorat très sensible, et ils détestent la vue de l'accumulation de leur saleté. Ainsi leur député "Macron" du XVIème arrondissement parisien (le plus riche de la capitale), le dénommé Benjamin Haddad, s'est exprimé sur le dialogue de sourds entre seigneurs et gueux dans un tweet révélateur de l'humanisme bourgeois de l'ouest parisien :
"Les ordures qui s’entassent dans les rues de Paris. Un danger sanitaire pour les Parisiens et une image déplorable de notre ville dans le monde. La passivité de la Mairie de Paris a assez duré."
En trois phrases, inconsciemment, il résume tout le mépris de la Macronie pour les travailleurs. Pas un mot pour eux, une "image déplorable" qui dérange la vue des bourgeoises américaines qui promènent leur caniche sous le métro aérien, et une pique électoraliste envers leur adversaire Hidalgo. Plus ironique, si les poubelles représentent un "danger sanitaire", que pense Haddad des risques pour la santé des éboueurs qu'il entend faire trimer le plus longtemps possible ?
Ce personnage est représentant LREM à Washington (ne riez pas !), se dit ultra-libéral et pro-européen. Traduisez contre les frontières et la souveraineté des peuples. On comprend l'intérêt pour ces gugusses de favoriser une immigration de pauvres types qui seront contraints pour certains de ramasser les poubelles afin de gagner leur croûte. Cependant, constatons que leur absence de morale et de scrupules s'accompagnent d'un snobisme très maniaque. Haddad et ses électeurs aiment les rues propres et veulent sentir l'odeur de la rose quand ils se promènent le dimanche en chemise Lacoste et en tailleur Channel.
Manifestement, ces gens ne connaissent pas le nord de la capitale, de Barbès à la porte de la Chapelle où les détritus sont partout et l'odeur d'urine omniprésente par endroit ; car sans-abris et migrants (souvent alcoolisés et drogués) y sont nombreux. Mais c'est le petit peuple qui vit par là-bas, et Macron y a peu d'électeurs. C'est qu'en France, on doit se montrer tolérants entre pauvres et miséreux, mais respecter le droit aux rues propres chez les riches.
Bref, ce qui n'a que trop duré c'est le mépris de Benjamin Haddad et sa clique de rentiers pour les français qui travaillent. S'ils sont envahis par les rats, c'est parce qu'ils récoltent ce qu'ils ont semé. Qu'ils aillent ramasser et porter aux-mêmes leurs poubelles à la déchetterie au lieu de glousser s'ils sont mécontents ! D'ailleurs souvenez-vous, durant le premier confinement covid de ces habitants de cités HLM qui se dévouaient pour faire le travail des éboueurs absents, quand les élus LREM avaient fui vers leur maison de campagne...
A ordures, ordures et demies. Les poubelles sont à leur place devant l'hôtel particulier de monseigneur Haddad, les gueux ont bien l'honneur de le saluer...
Pigalle (Hadji-Lazaro) "L'éboueur" :
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