Une réfugiée Nord-Coréenne est surprise de découvrir que les Etats-Unis ne sont plus le pays de la Liberté
Dans une interview réalisée le 14 juin 2021 avec la chaine américaine Fox News, une jeune réfugiée Nord coréenne Yeonmi Park explique qu'elle est profondémment perturbée par les similitudes qu'elle constate entre l'évolution actuelle de la société américaine et le régime Nord Coréen qu'elle a fuit avec sa mère en 2007.
Yeonmi Park, aujourd'hui âgée de 27 ans, a fui la Corée du Nord avec sa mère à l'âge de 13 ans. Au cours de ce douloureux voyage, sa mère a été séquestrée par des trafiquants avant d’être libérée par des missionnaires. Elles ont toutes deux traversé le désert de Gobi à pied avant de trouver refuge en Corée de Sud et d’être accueillies comme réfugiées aux Etats-Unis en 2007.
Yeonmi a raconté son combat pour vivre libre dans ses mémoires de 2015, In Order to Live.
Une fois arrivée aux Etats-Unis, Yeonmi est devenue une étudiante brillante qui a été acceptée dans la prestigieuse université de Columbia.
Mais ce qu’elle y a vu l’a profondément perturbé et elle en parle dans une interview réalisée le 14 juin 2021 avec la chaine américaine Fox News, intéressante par le regard extérieur qu’elle procure sur la situation actuelle aux Etats-Unis, pays phare de l’occident.
"Je pensais payer tout cet argent, tout ce temps et toute cette énergie, pour apprendre à développer ma pensée critique. Mais ils vous forcent à penser de la façon dont ils veulent que vous pensiez" (NdA : une année à l’Université de Columbia coûte plus de 50 000$).
"J'ai réalisé, wow, c'est insensé. Je pensais que l'Amérique était différente, mais j'ai vu tellement de similitudes avec ce que j'ai vu en Corée du Nord que j'ai commencé à m'inquiéter."
Ces similitudes incluent le sentiment anti-occidental, la culpabilisation à outrance de l’ennemi et le politiquement correct étouffant. Yeonmi est surprise que les grandes universités américaines puissent dépenser autant d’énergie pour laver le cerveau des étudiants et les amener à haïr leur pays et leur couleur de peau quand ils sont nés blancs.
Les étudiants américains sont travaillés en permanence pour générer une culpabilité auto-induite face à la possibilité d'avoir accidentellement commis des micro-agressions ou de ne pas avoir été 100% inclusif envers tout le monde sur la planète, en pensant à l'avance à tout handicap ou à toute maladie mentale qui aurait pu mettre quelqu'un mal à l'aise.
L’étudiant américain d’aujourd’hui a été transformé en « social justice warrior » littéralement offensé par tout, se réfugiant dans des « safe zone » artificielles pour échapper à toute contradiction. Certaines de ces réactions pourraient être drôles si elles n'étaient pas aussi tragiques.
A ce sujet, il faut absolument voir (ou revoir) l'incroyable vidéo YouTube intitulée « Evergreen et les dérives du progressisme » qui cumule aujourd’hui 1,2 million de vues.
Chose intéressante, Yeonmi indique également être déconcertée par ce que les étudiants américains considèrent comme de l'oppression.
"Parce que j'ai vu l'oppression, je sais à quoi elle ressemble", a déclaré Yeonmi, qui, à l'âge de 13 ans, avait vu des gens mourir de faim sous ses yeux. « Ces enfants n'arrêtent pas de dire à quel point ils sont opprimés, combien d'injustices ils ont subies. Ils ne savent pas combien il est difficile d'être libre".
Yeonmi avait toujours rêvé de venir vivre aux Etats-Unis mais elle exprime aujourd’hui sa déception :
"Vous avez perdu le sens commun à un point que je ne peux même pas comprendre en tant que Nord-Coréenne", a-t-elle déclaré. "Les gens voient des choses mais ils ont juste complètement perdu la capacité de penser de manière critique".
Il faut dire que toute pensée critique est désormais systématiquement censurée par les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, Tik Tok mais également Google dont les algorithmes de tri relèguent désormais les sites alternatifs dans les profondeurs du classement face aux sites « institutionnels » tels que Le Monde. Il suffit pour s'en convaincre de comparer le ranking de Google sur un sujet politique sensible avec celui de DuckDuckGo : la différence est devenue saisissante.
Dans certains cas, les auteurs d'opinions dissidentes sont même poursuivis en justice ou « annulés » perdant leur travail et leurs amis. La « cancel culture » américaine ne fait pas de quartier et frappe d’opprobre tous ceux qui s’écartent un tant soit peu de la ligne officielle. Barack Obama lui-même est menacé par cette purge grotesque , son nom ayant été refusé pour baptiser une école de l’Illinois en raison de sa politique passée contre l’immigration clandestine.
Yeonmi s’inquiète de voir l'Amérique s'engager dans une voie totalitaire : "Les Nord-Coréens, nous n'avons pas Internet, nous n'avons accès à aucun de ces grands penseurs, nous ne savons rien. Mais ici, alors qu'ils ont tout, les gens choisissent de subir un lavage de cerveau. Et ils le nient."
Les Etats-Unis, mais aussi tout l’occident en général, se transforme rapidement en un endroit où l'on ne peut avoir qu'une seule opinion. Avoir un point de vue différent est pratiquement criminalisé.
L’attaque du Capitol du 6 janvier par des supporters de Trump s’est traduite par une chasse aussi vaste qu’absurde du FBI contre de prétendus « terroristes intérieurs » dont il est aujourd’hui admis qu’ils ne portaient pas d’arme et qu’ils n’ont fait aucun mort (et surtout pas l’officier de police Brian Sicknick présenté comme un martyr par les démocrates mais qui s’est avéré décédé de causes naturelles).
Le président Biden a également produit un document de « stratégie nationale pour combattre le terrorisme domestique » qui criminalise tout mouvement et toute pensée dissidente de droite dans l’espoir d’effrayer suffisamment le parti républicain pour qu’il purge ses rangs des « supporters de Trump ».
Cette manœuvre n’a visiblement pas réussi (au grand dam de la presse mainstream) mais l’action du FBI n’est est pas moins réorientée drastiquement dans une lutte politisée à outrance contre ce « terrorisme intérieur » qui ne vise qu’un seul bord de l’échiquier (et surtout pas les mouvements antifa ou BLM en dépit de leurs violences répétées, dans la ville de Portland par exemple).
Les choses sont-elles allées trop loin ? Peut-on y remédier ? Yeonmi se demande où vont les Etats-Unis à ce stade : "Je suppose que c'est ce qu'ils veulent, détruire chaque chose et reconstruire en un paradis communiste".
C’est peut-être l’idée en effet. Pas sûr que Yeonmi apprécie ce que deviendra l’Amérique (et l’Occident en général) dans les 10 ou 20 ans à venir.
Il sera alors peut-être temps pour tous les hommes et femmes épris de liberté tels que Yeonmi de se réfugier dans ce que l’écrivain Dimitri Orlov appelle « le monde B » c’est-à-dire cette sphère russo-asiatique qui émerge aujourd’hui comme la nouvelle puissance de demain. Mais c'est une autre histoire.
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