Une révolution gazière commence en Europe

La hausse des tarifs d'électricité et le déficit de gaz ont engendré une situation sans précédent en Europe, où la combustion de produits pétroliers est redevenue rentable. Au final, le gaz cher et le prix élevé de l'électricité pourraient provoquer une hausse du cours du baril, prédisent les analystes de Goldman Sachs. Alors que les experts de Bank of America n'excluent pas une hausse du baril jusqu'à 100 dollars d'ici la fin de l'année de cas de périodes froides. Ce mardi, le gaz était vendu en Europe à plus de 810 dollars les mille mètres cubes.
Encore en août, le gaz coûtait près de 530 dollars en Europe. Alors qu'aujourd'hui son prix dépasse 800 dollars les mille mètres cubes. La dernière fois, une telle hausse des prix a eu lieu en Europe en mars 2018, après un froid record. A l'époque, le prix du gaz à la bourse européenne atteignait 1.000 dollars.
En un an, les contrats à terme européens du gaz dans les plus grands hubs gaziers aux Pays-Bas ont augmenté de plus de 450%, rapporte Bloomberg. Les tarifs européens d'électricité augmentent eux aussi au cours de ces derniers mois. La raison des troubles énergétiques en Europe réside dans les basses réserves de gaz dans les réservoirs européens couplées aux livraisons limitées via les gazoducs. De plus, en septembre a diminué la production d'énergie éolienne, qui s'est avérée irremplaçable.
Il reste un peu plus d'un mois jusqu'au passage du remplissage au prélèvement des réservoirs souterrains, alors que le niveau des réserves dépasse à peine 70%, ce qui est inférieur de 15,6 points de pourcentage par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Les analystes de Goldman Sachs pensent qu'à court terme les crises tarifaires pourraient devenir encore plus grandes. Selon eux, la hausse des prix de gaz pourrait affecter le marché du pétrole et d'autres matières premières en prévisions des mois d'hiver, car les réserves limitées rendent les marchés "extrêmement vulnérables".
Les prix plus élevés du gaz, utilisé pour fabriquer de l'électricité et préparer la nourriture, poussent à changer d'hydrocarbure, a déclaré à Bloomberg Jeff Currie, analyste en chef des matières premières chez Goldman Sachs. D'après lui, cela pourrait faire grimper la demande de pétrole. "La probabilité de la montée en flèche du prix du pétrole grandit. Les marchés sont passés de la période de reprise de la demande tarifaire au déficit", estime l'économiste. Le sursaut actuel des prix n'est "que le début de ce qui pourrait connaître une plus grande évolution cet hiver", estime Jeff Currie.
Goldman Sachs souligne que les réserves de pratiquement toutes les marchandises physiques, des voitures au cuivre, se réduisent déjà significativement, car les restrictions de pandémie sont levées et les gens sortent et dépensent de l'argent. "Ces marchés deviennent de plus en plus vulnérables à tout type de troubles dans les livraisons (par exemple, les exportations de gaz russe) ou à une hausse inattendue de la demande (par exemple, à cause du chaud)", déclare la banque.
Les analystes de Bank of America (BofA) n'excluent pas que les contrats à terme du pétrole brut puissent atteindre 100 dollars. Le déficit de gaz, la hausse des prix d'autres hydrocarbures, ainsi que le froid pourraient provoquer un passage au pétrole. Ce qui ferait augmenter son prix. Les températures basses pourraient entraîner une hausse de la demande de propane, de mazout et de kérosène, notamment au Japon et aux États-Unis, déclarent les experts.
L'Europe craint qu'en prévision de l'hiver les réserves contiennent moins de gaz que nécessaire. La hausse des prix du gaz pourrait se répercuter sur d'autres hydrocarbures. Aujourd'hui, le gaz en Europe coûte plus cher que le gasoil. Autrement dit, il est plus économique d'utiliser des générateurs diesel pour fabriquer du courant.
Les prix du gaz ont renouvelé leur record quand il s'est avéré que la certification du gazoduc Nord Stream 2 prendrait jusqu'à quatre mois. La certification accélérée du gazoduc réduirait le prix du gaz en Europe. Mais la bureaucratie européenne n'est pas connue pour sa rapidité. Il faut plutôt s'attendre à un atermoiement de la certification.
Le prix du gaz naturel pourrait continuer à grimper. Les problèmes de remplissage des réservoirs forceront les fonctionnaires européens à prendre des décisions plus vite afin d'empêcher une crise énergétique en Europe.
L'information obtenue à partir de sources ouvertes
Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=3106
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