Une semaine en enfer
La bande-annonce vaut son pesant de cacahuètes. L'as des as, la star nationale des meetings électoraux, le champion du monde des scrutins, entre enfin en campagne. On va voir ce qu'on va voir. Il ne fera qu'une bouchée du batave, ce ballon de baudruche dégonflé dont la vacuité explosera bientôt à la face du pays.
Pour ce faire, il endosse les habits ad hoc : le col roulé de 2007, pull fétichisé par la superstition de la victoire, tel le slip que porte le footeux tout au long de sa carrière. Aussitôt, il s'affiche sans vergogne comme le candidat du peuple. Lui, l'ami des Bouygues, Bettencourt, Lagardère, Bolloré, Arnaud, Dassault, Bazire, Proglio, rayez la mention inutile...
D'entrée, il vilipende son rival, se montrant d'une rare agressivité à son égard. Ce dernier chancelle un temps, comme surpris par la violence des coups. Les sondages corroborent la montée en puissance du petit guerrier. La remontée de sa popularité est patente. Assurément, les courbes d'intention de votes se croiseront prochainement, se félicite la presse complice. Et, tandis que l'espace médiatique est saturé par l'omniprésence de son altesse sérénissime, une des semaines les plus noires de son règne va tout remettre en question.
Lundi soir, à la surprise générale y compris de son propre camp, cet "arrogant" de Hollande, déclare en direct live à Ferrari -l'amie de Louvrier, le conseiller en communication de Sarkozy- qu'il va taxer les très très riches à 75%. Erreur fatale se dit le teigneux en se frottant les mains. Il fait immédiatement sonner la charge de la brigade lourde. Morano, Copé, NKM et tout ce qui reste de la Sarkozie déliquescente, crient à l'amateurisme, à la spoliation, à la folie furieuse. Pas de chance pour notre guide de poche, un sondage indique que 61% de la population est favorable à cette mesure...
Mardi, le Conseil Constitutionnel, cet aréopage d'empêcheurs de légiférer en rond, censure la loi sur le génocide arménien, ce petit bijou d'opportunisme concocté par le locataire élyséen pour siphonner les voix de la communauté chère à Aznavour. Certes, on évite le conflit diplomatique avec les turcs mais l'honneur du roitelet est bafoué.
Quand ça veut pas, ça veut pas. Il faut inventer autre chose. Séduire par exemple une partie du corps enseignant où la côte de popularité du stratège des urnes est au plus bas. Acheter leur suffrage en leur donnant des sous, voilà une idée qu'elle est bonne. Et de sortir de son chapeau, une prime de 500 euros à chaque prof qui passera 8 heures de plus dans son établissement. La manoeuvre un tantinet grossière n'abuse pas les certifiés qui réservent à l'annonce, un accueil plus que tiédasse.
PS : aux dernières nouvelles, tata Angèle organise un boycott européen pour empêcher Hollande d'arriver au pouvoir. Sarko sait-il encore où il habite pour fomenter un tel complot ?
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