Une seule exigence : l’annulation de cette dette inique
Est-il exagéré de dire que nous devons nous attendre aux plus grands chocs, est-il exagéré de dire que le président élu au soir du 6 mai sera sommé par les marchés financiers de s’attaquer au déficit creusé par le renflouement des banques privées, et que pour cela, il dispose d’une arme de destruction massive, le nouveau traité européen sur la stabilité et sa règle d’or, traité dont l’article 3 n’autorise pas un déficit supérieur à 0.5% du PIB, sachant qu’il est actuellement de plus de 5% ? Est-il exagéré de considérer que toute politique qui ne place pas en son centre la lutte contre la ratification de ce traité est une politique qui tourne le dos à la défense des intérêts des travailleurs et qui se soumet à la dictature des marchés ?
Les marchés financiers n’ont pas beaucoup d’inquiétude sur la volonté de résistance du président élu, quel qu’il soit. Le problème pour les marchés est ailleurs ; qu’ils aient voté Hollande ou Mélenchon, Poutou ou Arthaud, ou qu’ils se soient abstenus, les travailleurs de ce pays aspirent à chasser la politique anti-ouvrière de l’Union européenne, celle précisément que le traité sur la stabilité prétend graver dans le marbre de la Constitution.
Si des millions de travailleurs, se prononcent inconditionnellement pour chasser ce gouvernement afin de mettre un terme à cette politique de massacre social, on ne saurait pourtant se contenter de remplacer un président par un autre qui, pour rassurer les marchés financiers, continuerait à payer la dette aux banques, à imposer la réduction des déficits publics et à respecter toutes les exigences de la troïka qui veut démanteler les conquêtes sociales et démocratiques arrachées par la lutte de classe.
Ce que le peuple veut, c’est ne pas suivre la voie empruntée en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie où des gouvernements de toutes couleurs ou de « salut national »mettent en œuvre des politiques de destruction au service du capitalisme contre les besoins de la population.
Quelle réponse ouvrière à la hauteur de l’offensive contre nos droits et nos acquis sociaux déclenchée par le capital financier à travers ses agences de notation ?
Faut-il rembourser la dette ?
La réforme du financement de la Sécurité sociale, comme les privatisations, les suppressions d’emplois dans les services publics, les mesures de restructuration dans l’industrie, toutes les attaques contre les droits ouvriers et démocratiques, sont prises, prétendument, au nom de la dette et des déficits publics.
Mais est-ce la réalité ? A qui appartient la dette publique française ?
Elle est entre les mains de grandes sociétés d’assurance et de banques, de groupes financiers français et étrangers.
Et on ose exiger des travailleurs et des jeunes qu’ils sacrifient tout ce qui a été conquis par la lutte de classe au nom de la dette, des déficits publics, alors qu’il s’agit exclusivement d’engraisser
les banquiers et les spéculateurs !
Depuis 2008, des milliers de milliards d’euros ont été mis à disposition des banquiers, des capitalistes et des spéculateurs qui les utilisent dans le seul but d’accroître leur profit. Pendant ce temps, le chômage dépasse les 10%. Le gouvernement s’attaque aux retraites, aux salaires.
900 usines ont été fermées en trois ans et 150 000 emplois supprimés dans la fonction publique. En trente ans, 1 800 000 emplois ont disparu dans l’industrie de notre pays.
Il y a aujourd’hui près de cinq millions de chômeurs.N’est-ce pas cette spirale qu’il faut briser ? N’est-ce pas avec cette politique qu’il est urgent de rompre ? Comment avancer dans cette voie ?
Pour les capitalistes, les banquiers, les spéculateurs, les agences de notation, cette élection présidentielle présente l’immense avantage de se limiter à désigner celui qui sera le plus efficace pour appliquer les plans de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne, du Fonds monétaire international grâce aux pouvoirs que lui confèrent les institutions antidémocratiques de la Ve République.
Le suffrage universel perd, dans ces conditions, sa signification d’expression de la volonté démocratique. Le débat est biaisé, la communication prend le pas sur le fond et les idées.
Le citoyen est bafoué, la souveraineté du peuple piétinée, au nom, précisément, du suffrage universel.
Ne faut-il pas rejeter ces institutions antidémocratiques, de rompre avec l’Union européenne et de jeter les bases d’une authentique démocratie.
Au-delà, le débat porte sur : qu’est-il possible de faire pour sortir de cette situation ?
N’est-on pas en droit d’estimer que la rupture nécessaire avec la politique de destruction généralisée passera par la mobilisation du peuple et de la jeunesse : la mobilisation de la classe ouvrière sur son propre terrain de lutte de classe, la mobilisation contre les plans d’austérité, quelle que soit la couleur politique du gouvernement qui les impose.
Est-ce possible ?
Qui oserait prétendre qu’il est impossible de mettre en œuvre une politique qui parte des besoins de la population et pas des besoins des spéculateurs ?
Quelles sont les premières mesures qui permettraient immédiatement de répondre aux besoins les plus urgents du peuple ?
N’importe quel travailleur peut en dessiner les contours. Il s’agirait de toute évidence d’abord d’annuler la dette et de rompre avec les traités de Maastricht, Lisbonne, Amsterdam et les institutions de l’Union européenne, du FMI et de la Banque centrale européenne.
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