Une société de zombies ?
Nous subissons tous plus ou moins l'influence d'internet surtout quand nous sommes inscrits sur les réseaux sociaux, Twitter, Facebook...
Sur ces réseaux, "chacun est nudgé en fonction des données qu'il a fournies...", nous met en garde Gaspard Koenig.
"Nudgé ? " Quel est ce mot barbare aux allures sympathiques ?
La théorie du nudge ou "coup de coude" en anglais, a été développée par le prix Nobel d'économie 2017 Richard Thaler. Cette technique issue de l'économie comportementale se propose d'influencer nos comportements dans notre propre intérêt. Une approche qui intéresse les pouvoirs publics.
Pour résumer : la théorie du nudge part du principe que "l'homo oeconomicus" qui prendrait toujours des décisions dans son propre intérêt, n'existe pas.
Il souffre de biais de comportements causés notamment par son environnement. Ce qui lui fait parfois prendre des décisions qui ne sont pas les bonnes pour lui (manger des frites à la cantine plutôt que de la salade, ne pas jeter ses déchets dans la bonne poubelle, ne pas attacher sa ceinture de sécurité, etc.) Le nudge vient alors modifier son environnement, et donc son "architecture de choix" pour l'inciter (et non le contraindre) à prendre la bonne décision.
Oui mais le nudge peut s'apparenter aussi à une technique de manipulation...
Et les réseaux sociaux sont particulièrement aptes à nous influencer et à créer une véritable addiction, ils peuvent agir comme une drogue.
Et comme l'écrit Gaspard Koenig " on croit toujours que les addicts, ce sont les autres..."
Il explique bien comment fonctionne cette addiction : "Le business model repose sur l'accumulation des données. Pour extraire de la donnée, il faut générer de l'activité. Pour générer de l'activité, il faut créer une addiction. Pour créer une addiction, il faut jouer sur nos instincts les plus primaires : récompenses (likes), conflit (tweet clashes), compétition (nombre de followers). L'abêtissement du débat public, l'hystérie partisane, la dictature de l'émotion, le retour de la morale publique et la désinformation de masse sont des conséquences directes du titillement permanent que les réseaux sociaux exercent sur nos circuits neuronaux."
Et il ajoute : "La palette des sentiments humains se résume au smiley et à l'insulte, deux faces d'une même régression infantile. Les réseaux sociaux, tels qu'ils sont conçus aujourd'hui, minent nos démocraties."
La solution serait, dès lors, de se déconnecter... Mais l'addiction est si forte que la déconnexion devient de plus en plus difficile, voire impossible...
Une servitude volontaire dont nous sommes à la fois les victimes et les acteurs...
Il faut prendre conscience de l'emprise qu'exercent sur nous internet, les réseaux sociaux, pour éviter de devenir des esclaves du système...
Allons nous devenir une société de zombies ?
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2022/08/une-societe-de-zombies.html
Sources :
Gaspard Koenig : La Fin de l'individu (Voyage d'un philosophe au pays de l'intelligence artificielle)
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/hashtag/connaissez-vous-le-nudge-6076911
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