Une sortie par le haut de la crise des Gilets jaunes
Les Gilets Jaunes ont montré que, par une détermination sans faille, en suscitant débats et réflexion, en pratiquant à leur niveau la démocratie, l'équité, et la justice qu'ils demandent à nos institutions pour l'ensemble des Français, par une éthique d'indépendance vis à vis des syndicats et des partis politiques, en surtout en créant du lien entre ceux que le système libéral lamine, ce qui semblait impossible peutdevenir possible : qui aurait parié sur un tel mouvement social il y a à peine six mois ?
L'oeuf du mouvement est devenu chenille. Cette chenille a grandi par l'adhésion d'un nombre croissant de citoyens. Elle ne s'est hélas guère engraissée des miettes qui lui ont été accordées – et encore à crédit puisqu'en bonne partie sur de la dette publique ! – pour tenter d'apaiser sa faim ! Le temps est venu de se transformer en chrysalide pour qu'au printemps un magnifique papillon – tout jaune peut-être, mais avec une cocarde tricolore ! – puisse éclore et s'envoler. (Un peu de poésie ne fait pas de mal !)
Si les actions comme celles menées jusqu'à présent restent nécessaires pour « maintenir la pression », elles ne sont plus suffisanteset ne permettront pas d'obtenir plus que des miettes. Et même si des avancées pouvaient encore être obtenues, ce serait à nouveau à crédit en accroissant la dette, ou en faisant payer telle ou telle partie du peuple, puisque de toute manière les « possédants » resteront protégés et ne seront pas mis à contribution à la hauteur de ce qu'ils doivent à la nation ! Les semaines qui passent et les actions qui se répètent ne feront qu'affermir l'exaspération, la crispation des gilets jaunes, de l'exécutif, des forces de l'ordre et surtout de la populationqui, au mieux – et ça peut paraître pire ! - va retomber dans la léthargie et l'indifférence.
Deux voies s'ouvrent à nous pour obtenir satisfaction de nos revendications : la voie « révolutionnaire »du conflit, ou la voie « pacifique »utilisant ce qui est prévu dans nos institutions.
Dans les deux cas, les revendications ne pourront obtenir satisfaction que si le mouvement obtient le ralliement massif de la population.
Or, la sagesse populaire nous dit au fil des semaines, à travers les sondages de sympathie et de soutien aux GJ, que nos concitoyens ne veulent pas de la voie du conflit parce qu'elle implique une violence dont ils savent bien qu'ils vont payer les dégâts, et parce qu'aucune cause ne vaut des blessés et des vies humaines.
Pour obtenir l'adhésion de l'immense majorité des citoyens, les GJ doivent devenir audibles et intelligibles par l'ensemble des citoyens.
Nos objectifs doivent donc se concentrer en une seule revendication, la mère de toutes, celle qui nous ouvrira la voie vers les autres réformes que la population jugera nécessaires pour accéder à la justice sociale, à l'équité et à la dignité de chacun : un début dedémocratie réelle par l'inscription du Référendum d'Initiative Citoyenne dans notre constitution (infos sur le RIC disponibles sur une pléthore de sites) !
Mais quand bien même une pétition recueillerait la signature de l'immense majorité des électeurs, nous n'obtiendrons pas le RIC par la rue ! Dans notre démocratie représentative actuelle, pour s'introduire dans la citadelle du pouvoir, il faut un cheval de Troie !
Il en existe undepuis 2015 : le Référendum d'Initiative Partagée, défini par l'article 11 de la constitution (infos surhttps://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do?idArticle=LEGIARTI000019241004&cidTexte=LEGITEXT000006071194&dateTexte=20110315et surhttps://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028278925).
Lançons un RIP, organisé par au moins 185 parlementaires soutenus par 4,6 millions d'électeurs inscrits, demandant une révision de notre constitution pour y introduire le RIC (précisions surhttps://www.article3.fr/informations/proposition-loi-constitutionnelle).
Si les conditionsde ce RIP en nombre de parlementaires et d'électeurs nécessaires semblent gigantesques, elles sont aujourd'hui atteignables :
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Au vu du nombre de signatures déjà obtenues pour le RIC sur la toile, mais aussi dans les groupes GJ locaux.
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Au vu du nombre de Français favorables à ce dispositif vers une vraie démocratie.
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Parce que les députés sont dépités ! Alors que leur rôle historique et constitutionnel – et contrairement aux apparences, il faut bien le dire – est de représenter le peuple, ils ont été court-circuités une première fois par les maires pour les cahiers de doléances, puis une seconde fois – et c'est bien plus méprisant pour eux – par le Président de la République lui-même dans l'organisation du Grand Débat ! Ils ont besoin de retrouver leur légitimité, surtout que la dissolution de l'Assemblée Nationale est demandée – à bon ou mauvais escient, à chacun d'en juger – par certains.
Si les parlementaires refusent de porter cette demande pacifique de Référendum d'Initiative Partagée, ou si elle est refusée – comme l'article 11 de la constitution en laisse la possibilité – par le conseil constitutionnel ou par le parlement, ces élus se seront démasqués en prouvant que ce qu'ils défendent n'est pas l'intérêt des citoyens mais le leur !
En réponse à cette violence de nos représentants, le peuple n'aurait alors plus d'autre issue que d'entrer légitimement dans une phase de conflit « dur ».
Ne nous trompons pas de cible : la dissolution de l'Assemblée Nationale, la démission du Président de la République ne changeront pas nos institutions et ne donneront pas le pouvoir au peuple, mais risquent par contre de permettre aux nombreux prédateurs qui n'attendent que ça de s'en emparer !
Le Référendum d'Initiative Partagée est la seule voie pacifiquevers une vraie démocratie par le RIC ! Il permettra à chacun de sortir dignement et par le haut de la crise des gilets jaunes.
Le RIC, qui nécessitera débats, réflexion et concertation, sera un prolongement démocratique, citoyen et républicain au mouvement des gilets jaunes.
Pétition en cours sur : https://parlement-et-citoyens.fr/projects/petition-legislative/collect/deposez-votre-petition/proposals/sortir-par-le-haut-de-la-crise-des-gilets-jaunes
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