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Accueil du site > Tribune Libre > Une tente pour chaque SDF, et après ?

Une tente pour chaque SDF, et après ?

Si nous ne voulons pas résoudre cette situation à le long terme, autant le dire franchement !

Les guerres, les sans-domicile-fixe, la fonte des océans, la famine, la maladie. Les maux de l’humanité sont légion. Et il y a aussi de plus en plus de gens de bonne volonté qui agissent, directement ou indirectement, par des actions humanitaires ou sociales. Loin de moi l’idée de critiquer ces actions fortes utiles. Mais on ne sauvera pas le monde ainsi, sans le comprendre auparavant. N’oublions pas que ce sont aussi les causes qu’il faut combattre. Et là est le vrai rôle des politiques.

Pourquoi cet homme est-il dans la rue ? Pourquoi ce petit Africain meurt-il de faim ? Pourquoi ce pays est-il en guerre ?

Prenons le cas des SDF : donner une tente à chaque SDF lui permettra de survivre cette nuit, et c’est déjà ça. Mais, demain, il sera dans la même situation. Alors, il convient de s’interroger sur l’origine de sa situation plutôt que de se culpabiliser les uns les autres. Notre société est une machine à fabriquer des profits, mais aussi des inégalités, des exclus. Comment améliorer cela ? C’est sur ce cas concret qu’une politique concrète devrait être au moins débattue, surtout en période présidentielle où les gens se disent prêts à déplacer des montagnes.

Il y a ceux qui n’ont pas d’emploi en raison de caractéristiques qui leur sont propres (handicapés, alcooliques ou toxicomanes notoires, anciens délinquants, etc.).

Il y a les victimes de la logique du capitalisme ultralibéral encourageant les licenciements tous azimuts dans une quête perpétuelle de profit.

Il y a ceux qui ne parviennent pas à s’intégrer socialement ou ne le souhaitent pas, et ils sont libres de leur décision.

Donc, que faut-il faire ?

Rien et respecter leur liberté... ou bien trouver avec eux l’aide dont ils ont besoin et les erreurs qu’ils ont commises ou que la société a commises ? La question mérite au moins d’être posée.

On pourrait commencer par diversifier les réponses en fonction de la situation de ces personnes, et non généraliser, globaliser, pour favoriser un quelconque message politique démagogique, mais clairement inefficace.

La tâche est complexe, et surtout humaine. On ne peut donc compter sur une structure exerçant une activité économique et cherchant à réaliser des profits pour résoudre ce problème. Est-ce que l’Etat est une de ces structures ? En espérant qu’il n’est pas que cela, il ne lui reste plus qu’à créer une Haute autorité de lutte contre l’exclusion (eh oui, une haute autorité de plus), ou, si elle existe déjà, lui donner les moyens financiers et l’autonomie lui permettant de jouer les Pygmalion à l’échelle nationale.

Bien sûr, cette action n’apportera pas d’argent à l’Etat. Il est impossible de créer plus d’emplois qu’il n’en existe. Et on ne peut indéfiniment financer le chômage de longue durée sans se montrer injuste envers ceux qui travaillent.

Mais, dans ce cas, il faut le dire clairement, et non entretenir une situation qui durera jusqu’à la fin des temps. Soit nous cherchons à éviter l’apparition de nouveaux exclus, et nous donnons un coup de pouce à ces gens pour les remettre sur les rails de la recherche d’emploi, éventuellement avec un suivi psychologique de longue durée pour qu’ils retrouvent une envie de s’intégrer, soit nous ne faisons rien, hormis peut-être moraliser en faisant semblant de les aider, juste le temps que le printemps revienne. Tel est le prix du respect de l’être humain dans notre pays. Ensuite, seulement, nous pourrons regarder ce que font nos voisins.


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19 réactions à cet article    


  • Albert (---.---.102.40) 29 décembre 2006 11:56

    Permettez-moi ,de vous livrer pêle-mêle

    Les réflexions , d’un non-spécialiste
    - Il n’est peut-être incongru, de remarquer la présence de juristes dans la présidence des associations caritatives (énarque, ancien professionnel de l immobilier, juriste dépêché dans l’urgence ,pour ne citer que ceux là) ?

    En effet il apparaît sont ce sont les plus qualifiés pour explorer l’arsenal législatif ,mettant en œuvre les différents niveaux de solidarité (nationale, régionale, départementale, communale ,voire parentale) Peut être aussi pour en signaler toutes les améliorations (Souhaitables ? Efficaces ? Réalisables ?)

    Et leurs conséquences prévisibles !

    - Est il incongru de rechercher :Pourquoi certains ne perçoivent pas le RMI ? (un intervenant à la télévision signale la « fauche »permanente du document ,assorti du délai de remplacement (trois mois !)

    N’est-il pas possible ;à l’ère de l’informatique de réduire ce délais (sans encourir les foudres de la commission nationale informatique et liberté) ?

    Peut t on suggérer ,sur le Net la mise en place d’un Annuaire -Répertoire des mesures applicables aux malmenés de la vie (ce qui permettrait aux personnes de bonne volonté de pallier l’ignorance des intéressés)

    Il ne s’agit pas de se substituer ,même bénévolement, aux services sociaux existants , mais d’orienter des intéressés eux-mêmes et peut-être leurs parents dans les directions adaptées

    On a signalé des mineurs parmi les SDF ! Sont-ils tous orphelins ?

    Désolé de vous avoir fait perdre un temps précieux ! Bonne année 2007


    • oni oni 27 mai 2007 09:12

      Je me suis inscrite pour peut-être trouver une solution à un problème. Mon petit ami est SDF et a 17 ans... il ne veut pas retourner chez lui pour diverses raisons. Il voit une éducatrice et un psy qui disent que l’on ne peut rien faire pour lui. Il cherche une formation dans la menuiserie ou peinture en bâtiment sur Bordeaux et voudrait prendre un appartement, ce avec quoi sa mère est d’accord. Le problème se situe au niveau de ses diplômes il n’a ni le bac ni le brevet des collèges. Et pour le logement, le fait qu’il soit mineur est un handicap. Que faire ? Oni


    • Alain S. 27 mai 2007 19:29

      La situation que vous évoquez est tragique. Beaucoup de détails manquent pour comprendre comment on peut en arriver là. Apparemment, vous faîtes partie des rares persones auprès desquelles il peut trouver de l’aide. A 17 ans, on a des droits. Renseignez-vous auprès d’associations de juristes bénévoles (il en existe un peu partout) : il me semble qu’il peut agir contre ses parents. Sinon, je ne vois pas d’autres issues que d’accepter des petites missions en interim de toute sorte. Il existe de nombreux exemples autour de nous de gens qui ont réussi à partir de rien, tout est possible, alors ne perdez pas espoir !!


    • jcm (---.---.20.235) 29 décembre 2006 14:05

      Vous écrivez «  Il est impossible de créer plus d’emploi qu’il n’en existe. ».

      Pas d’accord !

      Et vous trouverez une réponse à cela dans ce commentaire à autre article d’Agoravox !


      • Alain S. 29 décembre 2006 18:31

        Je rejoins tout à fait vos positions dans votre commentaire. Et tout ce qui peut apporter du dynamisme et donc de la création d’emploi est évidemment positif. Qui pourrait-être contre ? C’est un peu l’idéal du cycle vertueux, à savoir une activité qui répond à une logique économique et qui en plus a des effets secondaires bénéfiques pour notre société, par exemple en matière environementale. Non, ma phrase lapidaire sur l’impossibilité de créer plus d’emploi, signifie en réalité que l’on ne peut, selon moi, créer d’emploi à long terme sans une logique libérale. L’intervention de l’Etat, avec son déficit qui croît à une vitesse ahurissante, démontre que la solution est dans ce cycle vertueux et non dans celle du panier percé.


      • touriste (---.---.171.31) 29 décembre 2006 22:04

        Un peu hypocrite comme reaction.

        D’abord il faut le dire haut et fort il y a dans notre societe deux categories de gens :

        1 - ceux qui veulent a tout prix eviter de parler des SDF et des mal loges en etalant une stupefiante litanies de lieux communs, je cite en vrac
        - on n’y peut rien
        - en parler ca ne changera rien
        - on depense deja beaucoup pour eux
        - c’est un peu de leur faute
        - etc. lire la suite dans le Point, Le Monde et al.

        2 - il y a ceux qui tapent du point sur la table en disant qu’au 21eme siecle c’est inadmissible d’avoir 200.000 SDF en France ceux la savent bien qu’ils ne pourront pas tout changer d’un coup de baguette magique mais que commencer a en discuter publiquement c’est une premiere etape

        Les Enfants de Don Quichotte, DAL, et d’autres se rangent dans cette seconde categorie.

        Et je les admire. Voila je l’ai dit.

        Sinon la solution au probleme des sans logis est relativement simple, du moins sur le plan technique.

        Il suffit pour l’Etat de modifier ses arbitrages budgetaires. En donnant moins au nantis et en creant des logements sociaux.

        Est il vraiment utile par exemple que l’Etat finance 50% du cout de la femme de menage ou du jardinier dans les familles riches ??

        Est il indispensable de depenser plusieurs milliards pour « inciter » les milliardaires a venir s’installer en France ??

        Est il utile a nos concitoyens de payer indirectement des milliards pour financer par exemple une partie de la guerre americaine en Irak ??

        Et tant d’autres pistes hallucinantes ...

        Faire ces choix budgetaires en faveur des plus pauvres c’est tout simplement faire de la politique

        Et c’est ce qui gene tant les pleureurs et les imprecateurs contre les tentes des SDF : en parler c’est risquer de montrer aux Francais qu’il est temps de faire une autre politique

        Une politique dont ni l’UMP ni le PS ne veulent.


        • Alain S. 29 décembre 2006 22:32

          Encourager l’embauche de la femme de ménage ou du jardinier, c’est créer des emplois. Inciter les milliardaires à s’installer en France, c’est remplir les caisses de l’Etat, financer la guerre en Irak, c’est (peut-être) assurer la sécurité de l’Etat. Avec les SDF, c’est une autre question qui se pose : on demande à l’Etat de faire du social sans contrepartie. Un pays riche le peut. Un pays pauvre ne le peut pas. En celà, avoir des SDF dans notre pays est une honte car nous avons les moyens de les loger. Mais, cet argent appartient à la collectivité. Alors c’est à la collectivité de le décider. Les candidats aux présidentielles l’ont bien compris. Mais, je propose d’aller plus en amont dans la réflexion, c’est à dire au niveau des causes. Comment éviter que de nouveaux SDF apparaissent ? Quelles solutions nous proposent les différents candidats sur ce sujet ? Voilà ma question. Je l’avoue, je n’ai pas de réponse.


        • Celtitude (---.---.138.22) 30 décembre 2006 00:35

          C est l emploi sur mesure qui devrai « regler » le probleme. Ref. 214528 a un quotient émotif, des aptitudes, des capacités. Ref 214528 n est pas Ref 214529, il « est ». C est simple ou extremement compliqué, selon nos aspirations.


          • Celtitude (---.---.157.132) 2 janvier 2007 22:45

            Je pense, vu les apréciations négatives de mon post, que certains n ont pas saisis exactement son sens. Ca devient pénible ce manque de cogitation..vous m’excuserez.  smiley


          • ocsena (---.---.40.175) 30 décembre 2006 04:17

            Dans ce grand mouvement pour la cause des SDF, il y a eu beaucoup d’engagement et de générosité

            Mais bonjour le sens pratique ! t’as eu personne, absolument personne, pour penser à leur fournir des bouillottes. Eh bien, le gouvernement, lui, il est capable de le faire ! D’ailleurs c’est fait ! toute la presse te le dit. Jacques Chirac vient de dégager 70 millions d’euros pour les bouillottes.


            • Gilbert Spagnolo dit P@py Gilbert Spagnolo dit P@py 30 décembre 2006 10:07

              SDF, vidéo qui fait mal !

              Dans l’article Ségolène attendue au canal Saint Martin, cliquez : vidéo dans la peau d’un SDF ( attention ça fait mal)

              http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/elysee_2007/

              @+ P@py


              • Alain S. 30 décembre 2006 11:43

                Merci pour cette vidéo information ! Il n’y a pas grand chose à dire à part qu’une aide urgente est la bienvenue pour ces personnes. L’idéal serait que tous les gens qui touchent des allocations dont ils n’ont pas besoin (faux chomeur ou faux RMIste par exemple) voient cette vidéo et rendent ce qu’ils recoivent. Mais, celà n’est pas possible. Donc, il faut plus de contrôle pour une meilleure répartition des richesses. Il n’est pas normal qu’un homme qui ne puisse pas travailler ne touche pas des indemnités suffisantes pour vivre. L’Etat devrait engager sa responsabilité administrative et être condamné au paiement de dommages et intérêts lorsqu’un tel cas de figure est dévoilé.


              • septquiprend (---.---.198.120) 30 décembre 2006 11:29

                Qui fourni les tentes ? (à chaque reportage TV la marque « Quechua » est bien visible...) ?

                On peut espérer que chaque utilisateur de tente touche de la part de DECATHLON une petite royaltie pour la pub. à la quelle il participe


                • Alain S. 30 décembre 2006 11:53

                  Au risque de choquer, pourquoi Decathlon financerait cette action parce que les organisateurs ont acheté ses produits ? La liberté existe partout, et il n’y a pas de honte à exercer une activité commerciale et à faire des bénéfices, même lorsque l’on est une grosse structure comme Decathlon. Il est un peu trop facile de renvoyer la balle à ceux qui ont l’argent, de culpabiliser les autres. Si Decathlon, ou Carrefour, ou Cora, participaient à toutes les actions caritatives, ils ne feraient bientôt plus de bénéfices, et seraient voués à disparaître. Certes, il y a un juste milieu, mais où est-il ? Et qui le décide ? Je pense qu’il est plus constructif d’associer une action humanitaire à une stratégie d’image d’entreprise. Reste alors à decathlon à définir cette stratégie conformément à son intérêt économique, et non aux associations à lui imposer.


                • le morange (---.---.103.62) 3 janvier 2007 01:17

                  sur ce cas précis je ne suis pas sûr que les retombées médiatiques soient positives pour l’image de quechua. « la 2 seconde, la tente des sdf » c’est pas super vendeur.


                • Alain Lafon Alain Lafon 30 décembre 2006 11:53

                  Vous connaissez sans doute le dicton « quand le sage pointe le doigt vers la lune, l’imbécile regarde le bout du doigt »

                  Je pense personnellement que les tentes sont le bout du doigt.

                  Elles ont un immense mérite, rendre visible un phénomène insupportable dans un état providence : la horde des sans abris. Ils hantent la plupart des grandes villes occidentales. Montréal et Québec en compteraient près de 30.000 qui survivent par -30°C.

                  On ne les remarque généralement pas beaucoup, mais ils sont toujours là ! Le campement du canal Saint-Martin qui les rends visibles devrait marquer un tournant dans la prise en compte sociale de ce fléau dans un domaine précis, l’hébergement « d’urgence ». La charte du canal St Martin fixe un cahier des charges raisonnable. Il ne s’agit pas de faire « plus », mais de faire « mieux », au risque de bouleverser « habitudes », « chasses gardées »,..

                  La médiatisation et la visibilité qui en découlent ayant le pouvoir de rendre soudain « possible » ce qui était « impensable », le pouvoir politique semble décidé à agir. Il s’agit ne l’oublions pas de l’une des missions régaliennes de l’état, la sécurité des personnes à laquelle les gouvenants ne sauraient se soustraire.


                  • yaubi (---.---.236.18) 30 décembre 2006 11:54

                    La fonte des océans ? vraiment ? merde, voila t’y pas que les océans deviennent liquides maintenant ! tout fout le camp, ma bonne dame. c’est malheureux, moi j’vous dis. ;)

                    Bref, commentaire aussi inutile que cet article ...


                    • Alain S. 30 décembre 2006 16:25

                      Bien vu pour les océans, la prochaine fois je consacrerai plus de temps à la relecture. Comme quoi, votre commentaire me sert de leçon, il est utile. Sinon, c’est quoi un article utile ?


                    • AVEVA 30 décembre 2006 22:50

                      La banlieue des grandes villes n’est pas seulement constituée de que l’on qualifie de « Les banlieues »

                      Il existe aussi dans les banlieues des immeubles bien tenus ainsi que des zones pavillonnaires habitées par des gens de « classes moyennes ou supérieures ».

                      Ces habitants ne peuvent se loger dans les centres villes en raison du coût élevé de l’immobilier consécutif à une forte demande.

                      Alors pourquoi trouve-t-on des SDF et des milliers de pauvres gens (qui de toutes façons ne trouveront pas de travail pour les raisons forts bien exposées dans l’article) là où d’autres très aisés renoncent à s’installer ?

                      Dans la France profonde des villages entiers se meurs, on y trouve des logements habitables à moins de 300€/m2.

                      N’y a-t-il pas des dispositions à prendre pour que l’africain débarquant en France et qui n’a entendu parler au fond de sa brousse que de PARIS s’installe sur le « champ de Mars »

                      Tous ces braves gens hébergés à des prix excessifs dans des hôtels **NN seraient plus à l’aise en province et couteraient moins cher même pris intégralement en charge par les services sociaux.

                      Et par dessus le marché, du travail il n’en manque pas !

                      Essayez de faire défricher du taillis ou repeindre des volets ( autant de travaux ne nécessitant pas une formation de haut niveau ! ) pour moins de 50€ de l’heure... et ne parlons pas de réparer une toiture, on ne vous répond même pas.

                      Il faut prendre le problème par le bon bout !!

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